Jérôme Chevret – “On veut rester le plus humain possible”

Jérôme Chevret est le fondateur de la marque de sport Vetyver Sports. Une marque 100 % éco-responsable. Qui a rejoint le projet XCSS Climate Can’t Wait.
Jérôme Chevret
Jérôme Chevret

Jérôme Chevret est le fondateur de la marque de sport Vetyver Sports. Une marque 100 % éco-responsable. Qui a rejoint le projet XCSS Climate Can’t Wait. Dont la première édition aura lieu au mois de mai ! Rencontre avec un sportif érudit, qui a aussi fait le choix d’une marque à taille humaine, qui ne veut pas grandir à tout prix. Une marque Vetyver Sports qui s’engage pour la planète !

Crédit : Vetyver Sports

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JÉRÔME CHEVRET – XCSS CLIMATE CAN’T WAIT EST L’ESSENCE MÊME DE VETYVER SPORTS

J’ai découvert le projet d’Estelle via les réseaux sociaux. Teten Prod, qui est caméraman de son projet, fait également les photos/vidéos de Vetyver Sports. Je connaissais également Eric Lacroix, qui est mon entraîneur, dans un projet personnel que j’ai, par rapport à l’autisme. Il a partagé des posts d’Estelle et j’ai contacté cette dernière. Teten Prod a pu parler de Vetyver Sports, car je lui avais demandé de voir avec Estelle, si cela pouvait l’intéresser.

Ce projet XCSS Climate Can’t Wait est l’essence même de la marque, au niveau éco-responsable. C’est un projet qui me tient à cœur, car je pratique un sport d’extérieur et la protection de la nature au sens large et les changements climatiques vont forcément me parler, personnellement et dans l’ADN de la marque. Quand j’ai le choix de m’investir dans certains projets, c’est typiquement quelque chose comme celui-ci qui va m’intéresser ! Ma conscience évolue avec le temps et je fais davantage attention à la nature. Mais je vois des choses qui évoluent dans le mauvais sens sur le climat. Je vois de plus en plus de sentiers touchés par des éboulements.

Le trail a pris beaucoup d’ampleur ces dernières années. D’autant plus à la Réunion, où il doit y avoir qu’un week-end dans l’année sans courses. Tu vois de la pratique partout des choses qui sont liées. Les points positifs sont sur l’entretien des sentiers. Avec les courses, les sentiers ont intérêt à être propres et c’est bien ! Mais les changements climatiques ont de l’impact. Actuellement, il doit bien y avoir quinze sentiers fermés pour cause d’éboulements et autres raisons.

JE NE CROIS PAS QU’ON PUISSE INVERSER LE CHANGEMENT CLIMATIQUE

Les gens sont de plus en plus regardants là-dessus, mais la pratique a amené pas mal de déchets, de produits jetés. Quand beaucoup de personnes passent à un endroit, tu le vois à la trace. Mais les gens font de plus en plus attention. Dans la plupart du temps, c’est noté dans le règlement de la course et tu peux même te faire disqualifier. C’est dommage de marcher comme cela, mais il n’y a pas le choix. Je ne crois pas qu’on puisse inverser le processus du changement climatique. Mais le ralentir et le diminuer oui on peut si chacun à son échelle y contribue. Le processus étant lancé, cela me parait compliqué d’aller dans le sens inverse. En revanche, ce sera toujours possible de ralentir ce processus.

Le projet XCSS Climate Can’t wait est intéressant et au fil des éditions, on va se construire. La première édition sera une édition de réflexion et de recherche et de résolutions. Chaque édition aura son symbole, car chaque lieu aura sa particularité. On va chacun, pour cette édition, donner des idées, pour bien appréhender la chaleur. L’échange avec les populations locales va être intéressant. Ce sont beaucoup de réflexions qui peuvent être utiles, de manière directe face à la chaleur. Ce sera intéressant à tous les niveaux et notamment sur le fait d’apprendre à vivre avec la chaleur en tant qu’individu.

JÉRÔME CHEVRET – PLUSIEURS AXES A LA CREATION DE VETYVER SPORTS

Et même au niveau du sport, comment on va réussir à gérer un effort dans cette chaleur. Même si ce n’est pas une course, cela reste un événement sportif. Cela reste un défi personnel physique qui sera intéressant, car l’effort va se faire dans des conditions extrêmes. C’est intéressant de comprendre tout cela. Je pense que le désert peut toucher des régions qui, jusque-là, n’y étaient pas confrontées. Les habitations se sont construites autour de ce désert et, à un moment donné, le désert peut rattraper. On peut tous être amené à vivre des choses auxquelles on n’était pas confronté auparavant. Et gérer certaines choses.

Il y a plusieurs axes dans la création de Vetyver Sports. J’ai un petit garçon qui est porteur d’autisme et je pratique le sport depuis tout jeune, en me lançant des défis pour parler d’autisme. Pour mettre en lumière cette cause qui me tient forcément à coeur. Qui est encore peu connue par rapport au nombre de personnes que cela touche, un enfant sur 100 en France. Je me suis également rendu compte que je ne trouvais pas de marques qui avaient des valeurs qui me correspondaient. A savoir un engagement humain. Je ne voyais que des marques qui n’avaient ni vrai engagement humain, ni démarche éco-responsable. Vetyver Sports est parti de là, de cette volonté de créer une marque pour, à mon échelle, accompagner et avoir un côté très humain dans la marque.

Retrouvez nos deux interview d’Eric Lacroix : ICI et ICI

L’ÉCOLOGIE SOIT CELA TE TOUCHE, SOIT NON

Le côté Made In France me tient également à cœur et il faut l’entretenir ! J’ai amené tous ces côtés là pour avoir la marque. Il faut montrer qu’à son échelle, une personne peut agir pour la planète. Tous les efforts additionnés sont autant de bonnes choses. Chaque petit pas qu’on pourra faire vers l’éco-responsabilité sera positif. Notre gamme est 100 % recyclée et n’est que de la deuxième vie. En grande partie recyclable, presque à 100 %. Le mélange de matériaux recyclés rend le recyclage difficile, mais on y travaille. On est en cours de développement et l’objectif c’est qu’en 2022, on puisse récupérer nos maillots pour en faire autre chose, soit en faire un objet soit autre chose. L’objectif est, qu’un jour, on soit dans une boucle. D’ici 2024 on devrait y être.

Comment sensibiliser les autres marques ? J’ai envie de dire que l’écologie, soit ça te touche, soit cela ne te touche pas. Si cela ne touche pas, c’est compliqué d’être réceptif. Il y a aussi la loi du rendement, du bénéfice. Recycler un tissu, on pense que cela coute moins cher, car la matière est déjà là, mais c’est le contraire. Il y a la partie main d’œuvre pour le tri et le concassage du plastique et de le refaire fondre. Cela fait que ce tissu sera 30 à 40% plus cher qu’un non recyclé. Il faut réussir à le faire comprendre. Soit tu gardes tes prix avec moins de marge, soit tu montes tes prix. Adidas a annoncé qu’à l’horizon 2024, toute leur collection sera recyclée. Chaussures incluses. On va dans le bon sens, avec du travail qui est fait. Les grosses marques vont entraîner la suite des choses. A notre échelle, on n’a pas assez de visibilité pour impacter le raisonnement des gens.

JÉRÔME CHEVRET – TOUT LE MONDE A SON ÉCHELLE DOIT FAIRE DES EFFORTS

Je ne veux pas franchir le pas et grandir à tout prix et au risque de ne plus être aussi humain. On veut, toutes proportions gardées, rester le plus humain possible. On veut grandir oui, mais pas à tout prix. Le consommateur est également responsable et chacun doit se poser la question. Cela revient à la même chose que pour les marques, soit tu es touché soit non. Mais tout le monde à son échelle doit faire les efforts. Mieux manger, mieux se vêtir et toute la meilleure consommation possible, sans chercher à regarder forcément le prix. Mais le prix fait beaucoup. C’est plus cher de mieux consommer et le budget peut être limité. On ne fera jamais de Black Friday si ce n’est pas viable écologiquement. D’ailleurs, on voit de moins en moins de gens qui y sont favorables.

JÉRÔME CHEVRET VETYVER SPORTS

Avec Etienne GOURSAUD

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