Cette édition 2021 s’est achevée hier avec la splendide victoire de Novak Djokovic face à Stefanos Tsitsipas. Retour sur un Roland-Garros rempli de surprises.
Roland-Garros : Les points positifs
Le match de légende Djokovic-Nadal : Le numéro un mondial et le maitre de la terre battue s’affrontaient en demi-finale. Une affiche de rêve qui s’est transformée en une rencontre historique. Les deux hommes ont offert au public leur plus beau tennis. Un vrai récital. Si la qualité de jeu était à son apogée, l’ambiance du court Philippe Chatrier était bouillante. Après des mois de huis-clos, une sorte de libération s’est fait ressentir à la fin de ce choc extraordinaire. Un évènement inoubliable.
La jeunesse française : Si les « séniors » ont déçus, les « juniors » ont brillé. Le carré final de Roland-Garros junior homme était composé de quatre français (Lucas Van Assche, Arthur Fils, Giovanni Mpetshi-Perricard, Sean Cuenin) ce qui assurait une finale 100% tricolore. Lucas Van Assche remporte Roland-Garros quand Arthur Fils et Giovanni Mpetshi-Perricard sortent vainqueur du double. Une bouffée d’air frais qui donne de l’espoir pour l’avenir du tennis français.
L’amour du tennis de Benoit Paire (ou pas…) : Malgré sa défaite contre Casper Ruud dès le premier tour, Benoit Paire a enfin retrouvé le tennis qu’il aime et inversement. Poussé par un public bouillant où l’on entendait des messages de soutien et d’encouragement comme un « T’es à la maison Benoit, on t’aime frère », le tennisman de 32 ans s’est montré combatif et a redécouvert son amour pour ce sport. Mais en double, il est retombé dans ses travers et s’en est vivement pris à la programmation du tournoi.
La dérogation de 23 h : Alors qu’on assiste à un match historique entre Nadal et Djokovic, le public doit vers 22h45 quitter le stade sans admirer la suite de ce magnifique spectacle en raison du couvre-feu. Il est alors impossible à ce moment précis de se dire que ce bruyant et fabuleux public est obligé de rentrer chez lui.Les commentateurs ne veulent pas y croire, les spectateurs scandent des « on ne rentrera pas chez nous ». Mais à 22h 45, il est temps de vider le stade. Coup de théâtre, le speaker annonce que la fédération française de tennis a obtenu l’accord d’une dérogation de Matignon pour rester jusqu’à la fin du match. Une exception pour un match d’exception. Un vent de bonheur souffle alors sur le court Philippe Chatrier.
Les points négatifs
Le cataclysme français : Pour la première fois depuis 1925, aucun(e) français(e) n’a réussi à se hisser en seizième de finale. Une performance qui laisse sans voix. Au total, on compte seulement 7 victoires sur 36 matchs.
L’épisode Naomi Osaka : Après avoir annoncé le boycott des médias sans trop connaitre les raisons, la Japonaise a décidé de quitter le tournoi. Cette fois-ci, elle déclare qu’elle ne sent pas à l’aise avec les médias, qu’elle a vécu des moments de dépression il y a quelques temps et que cette décision est un choix purement personnel. Une prise de parole qui soulève de nombreuses interrogations dans le tennis et remet en cause son envie de venir à Paris.
Le forfait de Roger Federer : Le Suisse a choisi d’abandonner en plein tournoi. Aucune blessure, la star de 40 ans évoque clairement qu’il souhaite se préserver pour Wimbledon et mettre toutes les chances de son côté pour remporter un 21-ème Grand Chelem. A l’instar de l’épisode Naomi Osaka, ce forfait de Roger Federer divise le tennis. Certains le comprennent tandis que d’autres se disent déçus du comportement de l’ancien numéro un mondial pourtant si respectueux et classe. Ils considèrent que le Suisse a pris Roland-Garros pour un centre d’entrainement et lui reproche un réel manque d’élégance.
Une programmation déchirante et une retransmission difficile à suivre : Dans les deux cas, les spectateurs n’ont pas apprécié. Jusqu’au 9 juin, le public devait quitter le stade à 20 h 45 alors que le match n’était pas fini. Une situation difficile à vivre pour le public mais aussi pour les tennismans. Le Français Benoit Paire, à juste titre, s’est plaint de cette programmation beaucoup trop tardive. Ces étranges « night session » où le stade est vide accompagné d’un silence assourdissant ont confirmé que le sport se vit obligatoirement avec du public. L’autre problème a été la retransmission, les téléspectateurs ne savaient plus où regarder Roland-Garros. France télévision basculait entre la 2, la 3, la 4 chaque heure et ensuite il fallait aller sur Amazon Prime pour voir des matchs indisponibles sur France TV qui pourtant était censé diffuser l’intégralité du tournoi. En bref, un vrai chantier difficile à suivre !
Pour autant, le tennis a eu le droit à de magnifiques spectacles. De la victoire de Djokovic (ATP) à la victoire de Krejcikova (WTA) en passant par la victoire de Van Assche (junior), cette 120-ème édition de Roland-Garros nous a procuré notre lot d’émotions. Vivement l’année prochaine.
Thomas JIMENEZ