Rugby – Pita Ahki/Sofiane Guitoune – On n’est pas rassasiés

Pita Ahki et Sofiane Guitoune forment la paire de centres du Stade Toulousain, double champion de France en titre. Sans Filtre est parti à leur rencontre.
Pita Ahki Sofiane Guitoune

Pita Ahki fait la moue. La responsable des relations presse du Stade Toulousain lui rappelle le rendez-vous fixé avec Sans Filtre, à la sortie d’un entrainement fin décembre. Le centre néo-zélandais, arrivé en 2018 en terre haut-garonnaise, n’est pas très bavard et ne participe qu’à peu d’interviews. Mais son visage s’est éclairci, une demi-heure durant, pendant l’entretien en compagnie de Sofiane Guitoune, 9 sélections en Bleu. La paire qu’ils forment chez les Rouge et Noir a déjà marqué l’histoire. Le duo s’est confié sur ses caractéristiques, les épreuves qu’il a pu traverser ou son appétit de victoires, encore foisonnant.

Crédit photo : Stade Toulousain Rugby

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Pita Ahki – “Sofiane est aussi un businessman à côté”

« Comment définiriez-vous l’autre sur le terrain ?  

Sofiane Guitoune. Beau gosse (ils éclatent de rire) !

Pita Ahki. Il l’a dit, beau gosse. Il adore porter le ballon, l’avoir dans les mains. C’est un leader sur le terrain.

S.G. Moi, c’est facile. C’est un joueur complet, très fort physiquement. En plus de ça, il capte bien le jeu, que ce soit en attaque ou en défense. Il aide beaucoup le 10, toute la ligne d’attaque, c’est facile de jouer avec Pita sur un terrain.

Qu’en est-il en dehors du rugby ?

S.G. Pita, c’est quelqu’un de très famille, il passe beaucoup de temps avec ses proches, sa femme, ses deux filles. Il aime aussi passer du temps avec nous, les joueurs, on est sa deuxième famille ici. Il est toujours à rigoler, même si on ne le voit pas trop sur le terrain. C’est un gros chambreur, il aime bien passer de bons moments avec l’équipe.

P.A. En dehors du terrain, « Soso » est aussi proche de sa famille. A chaque fois que je regarde son Instagram, il est avec ses proches, sa fille, son fils. C’est aussi un businessman à côté (sourires) avec sa petite compagnie Bella Cosi (un food truck pizzeria qu’il a lancé pendant sa dernière convalescence). On adore être ici, au Stade, passer du bon temps.

Comment se sont passées l’arrivée et l’adaptation de Pita à Toulouse ?

P.A. Je me suis très vite senti bien ici. J’avais pris connaissance de l’histoire du club. Quand je suis arrivé, tout le monde a été très bienveillant et on m’a directement intégré au groupe, à l’équipe. La barrière de la langue a bien sûr été un peu difficile à surmonter mais tout le monde arrive à me parler anglais ici.

S.G. A la base, c’est quelqu’un de timide. Quand il est arrivé, il a beaucoup observé. En plus, il avait quelques problèmes avec son genou donc il a pu mettre un peu de temps à s’adapter. Une fois qu’il a joué, ça s’est fait naturellement, il a réussi à pleinement s’exprimer sur le terrain. Ca a dégagé sur la vie d’à côté. Ca a du lui faire beaucoup de bien de pouvoir enchainer les matches, ça l’a décomplexé en dehors.

Sofiane Guitoune – “Il nous pousse à prendre des risques en défense”

Avez-vous conscience de la lignée de centres dans laquelle vous vous êtes inscrits en arrivant à Toulouse ?

S.G. C’est sur, quand tu regardes ce qui se faisait au centre ici par le passé, tu te dis que c’est un lourd héritage. Je me rappelle de Florian Fritz qui m’a dit, lors de sa dernière saison : « On est que de passage ». Avant lui, il y avait d’autres grands noms au centre et lui aussi avait pu avoir peur de leur succéder. Quand il y en a qui s’en va, il libère une place et le club te met à l’aise naturellement. Forcément, on n’y pense pas trop sur le terrain. Mais si tu te poses, tu te dis qu’on évolue à un poste où il y a eu des légendes, Flo, Yannick Jauzion, Xavier Garbajosa, des phénomènes, je peux en citer des tonnes !

P.A. Je crois que les deux centres que je connaissais à l’époque où je suis arrivé étaient Gaël Fickou et Florian Fritz. J’espérais pouvoir faire partie de cette équipe et de ces paires de centre, avec Sofiane ou Fickou. Quand j’ai signé, il venait de partir pour le Stade Français. Je suis arrivé et j’ai découvert que Yannick Jauzion avait joué ici. J’étais en grand fan de lui, j’étais surpris qu’il ait joué plusieurs centaines de matches ici.

Quel est le rôle de chacun sur le terrain, comment fonctionne votre association ?

P.A. Quand nous jouons ensemble, je dirai qu’il rend mon travail plus simple. Comme je l’ai dit avant, il aime beaucoup attaquer, il est un des points d’ancrage de l’attaque et je peux là me concentrer sur la défense. Je crois que c’est un bon partenariat sur le terrain. Il revient d’une longue blessure, il retrouve peu à peu ses sensations et j’espère qu’on aura plus de temps de jeu ensemble dans le futur.

S.G. Comme il l’a dit, moi il m’aide beaucoup sur la défense. Il est à mon intérieur, il me parle beaucoup, il me pousse à monter, me dit de ne pas m’inquiéter parce qu’il couvre l’intérieur. Il nous pousse à prendre des risques en défense. Et en attaque, il trie les ballons, c’est plus facile, quand ils sont un peu merdiques, il les garde. On se connaît bien, je sais qu’il a cette facilité à passer les bras, à casser les plaquages, c’est simple de le suivre, de poursuivre le jeu.

Sofiane Guitoune est de retour à la compétition depuis décembre et une grave blessure. Ici, le centre tricolore tente d’avancer à l’impact face aux défenseurs des Cardiff Blues en Champions Cup. Crédit : [Stade Toulousain Rugby].

Sofiane, un mot sur les qualités défensives de Pita et ses plaquages ?

S.G. Le truc, c’est qu’il peut faire toute sorte de plaquage en fait ! Il est costaud, il peut attendre et prendre le mec, il peut monter en pointe et le prendre aux jambes, il peut l’arrêter en haut. Il aime ça, arriver tranchant et que le mec revienne intérieur sur lui pour le prendre en bas. Avec sa bonne lecture du jeu, il est aussi solide en attaque qu’en défense. Quand il a le ballon en un contre un, c’est dur d’être face à lui.

P.A. On fait pas mal de skills à la fin des entrainements avec Lolo (Thuéry, entraineur de la défense), mais on bosse plus sur l’attitude. Pendant les matches, c’est tout de même un peu différent : je dirai que c’est 80% d’attitude et 20% de technique. Si j’aime plaquer ? Oui (sourire), tu as besoin d’aimer plaquer si tu joues au rugby, donc j’aime ça.

Pita Ahki – “Laisser quelque chose à nos successeurs”

Vous êtes tous les deux aux alentours des 30 ans, vous êtes double champions de France en titre, vainqueurs de la dernière Champions Cup. Comment fait-on pour progresser encore ?

S.G. On continue toujours à progresser, parce qu’on est des compétiteurs. On a ça dans le sang, l’envie de gagner. Et on n’est pas rassasiés. Tu as des jeunes qui arrivent, qui poussent, donc forcément il y a ce petit côté fierté où tu n’as pas envie de te faire dépasser. C’est comme ça que tu progresses, le jeune prend de l’ancien et vice-versa.

P.A. Au début de la saison, on a évoqué le fait de laisser une trace, un héritage. Certaines équipes y sont parvenues, elles ont remporté beaucoup de compétitions à la suite et ont dominé, la Coupe d’Europe notamment, comme le Leinster ou Exeter. Nous voulons être une équipe qui se qualifie chaque année pour les phases finales, c’est un vrai objectif, en Top 14 et en Champions Cup. Cela laissera quelque chose aux plus jeunes et à nos successeurs qui joueront pour Toulouse.

Vous souvenez-vous de votre première association ensemble au centre ?

P.A. Oui, je crois que c’était Grenoble ?

S.G. Oui. C’était un dimanche, on doit jouer vers midi, avant les vacances.

P.A. C’était pendant le Tournoi des VI Nations.

S.G. Je m’en rappelle très bien. Depuis, il y en a eu plein d’autres. C’est sûr, c’était le début d’une belle association. C’était à une période où il n’y avait pas les internationaux, ça s’est fait comme ça, c’était de bon augure pour le reste de la saison.

P.A. Je me souviens d’un match contre Lyon ici lors de ma première saison. Bon, Sofiane n’avait joué que quarante minutes (rires) mais il avait marqué trois essais. Je pense que cela fait partie de nos meilleurs matches. Il y a bien sur la finale de championnat contre Clermont, où je pense que c’est l’équipe entière qui a très bien joué. Défensivement et en attaque, chacun était au point.

S.G. J’aime bien le quart de finale de Coupe d’Europe contre le Racing à l’Arena (victoire 22-21 en mars 2019), où on est en sous-nombre rapidement et où on produit un gros match en attaque et en défense, on est solidaires. Les phases finales de cette année-là sont top de ce point de vue.

Sofiane, diriez-vous que Pita vous a permis de vous fixer au centre à Toulouse ?

S.G. Ugo (Mola), quand il me recrute, il a cette idée de me faire jouer au centre. J’y avais joué pas mal à Albi, à Bordeaux. Après, les blessures ont fait que je n’ai pas trop pu évoluer, que ce soit à l’aile ou au centre. Et la saison 2018/19 avait été marquée par des blessures au centre. J’avais commencé à l’aile, on me décale et finalement on fait une belle association avec Pita.

Sofiane Guitoune – “Le ruck est un accident”

Vous avez tous les deux connu des blessures à répétition. Comment fait-on pour rebondir, ne pas se décourager ?

S.G. C’est dur, c’est difficile, ce sont souvent des coups d’arrêt. C’est rare de se blesser quand tu ne fais rien, donc souvent tu te blesses quand tu es en forme, c’est ça qui est le plus dur. Moi, je le prends avec philosophie, c’est aussi une manière de pouvoir se reposer, se régénérer et de pouvoir bosser sur les petites défaillances de ton corps. Mais c’est sur que mentalement, au départ, c’est compliqué.

P.A. Je pense que dans ces cas-là, il faut se concentrer sur ce qu’on peut contrôler. Et ce qu’on contrôle, c’est la récupération ou la rééducation, l’entrainement. La seule chose qu’on veut, c’est être sur le terrain, être en possession de nos moyens, donc oui ça peut décourager. Mais l’essentiel est de travailler dur pendant la blessure. Et c’est aussi important de garder autour de soi des amis, la famille.

Quelle est votre relation avec les rucks ? Sofiane, j’ai cru lire que vous n’aimiez pas trop ça…

S.G. (Sourires) Quand je dis que je n’aime pas les rucks, c’est que la philosophie de jeu du Stade Toulousain, c’est de jouer debout. Comme dirait Ugo (Mola), le ruck est un accident, donc forcément ça n’est pas la phase que je préfère, ça ralentit le jeu. Après j’aime bien les contester, mais un ruck en attaque, je trouve ça nul. Vraiment (rires).

P.A. Je crois que j’ai à peu près le même avis que « Soso ». A Toulouse, on aime bien garder le ballon en vie. Si tu résistes au contact, que tu casses des lignes, que tu gagnes des mètres, les rucks deviennent plus faciles.

Sofiane, vous ne portez pas le maillot bleu entre 2015 et 2019 et êtes de nouveau sélectionné pour la Coupe du monde. Le devez-vous en partie à Pita ?

S.G. Mon retour en bleu est dû à plein de choses. Pita m’a fait bien joué, mais le club en entier. L’année où je reviens en équipe de France, c’est le rugby qu’on a pratiqué qui n’avait jamais été aussi léché. Même l’an dernier, avec le doublé, je pense qu’on ne jouait pas aussi bien collectivement que sur la saison 2018/19, sur les différents secteurs. Après, on a changé des choses, on a été plus conquérants sur le paquet d’avants. Mais Pita m’a beaucoup apporté, de le connaître il m’a fait progresser un peu partout. Après, c’est difficile de jouer avec d’autres centres (rires).

Pita Ahki – “J’adore où je suis en ce moment”

Pita, à la fin de saison dernière s’est posée la question d’un retour en Nouvelle-Zélande qui aurait pu te permettre d’être sélectionné chez les Blacks. Finalement, vous avez décidé de prolonger à Toulouse…

P.A. Je pense que c’était un risque pour moi de retourner en Nouvelle-Zélande. Il aurait fallu que je joue du super rugby là-bas et qu’ils décident de me prendre chez les All Blacks pour que ce soit payant. Je ne voulais pas me risquer à cela. J’adore être où je suis en ce moment, ma famille également. On est bien installés désormais, on s’est adaptés à la culture, et je suis dans une grande équipe. Je pense aussi que le risque était décuplé avec le Covid. On en avait discuté avec ma compagne, et j’ai fini par prolonger ici.

S.G. Le club l’a super bien accueilli. On peut dire qu’avant qu’il vienne ici, il n’y avait pas grand monde qui connaissait Pita et qui savait ce dont il était capable de faire. Le club lui a donné la chance de s’exprimer, il l’a très bien saisie. Il se sent bien ici, ses proches aussi, son beau-frère Luke (McAlister) était là aussi donc ils ont pu échanger. Et comme il dit, tu pars en Nouvelle-Zélande mais tu n’es pas sur de porter le maillot des Blacks, il y a beaucoup de circonstances. Je pense que plus jeune, c’est un risque qu’il aurait pu prendre. Aujourd’hui, aux abords des 30 ans, c’est difficile de faire ce choix.

Pita Ahki, arrivé au Stade Toulousain en 2018, enchaine les matches, les prestations d’envergure et ne cesse d’épater. Le néo-zélandais a prolongé jusqu’en 2024 avec le club Rouge et Noir. Crédit : [Stade Toulousain Rugby].

Vous êtes deux joueurs qui pourraient être concernés par la nouvelle règle World Rugby sur les changements de sélection nationale. Qu’en pensez-vous ?

S.G. Je pense que pour certains pays, c’est une bonne chose, en l’occurrence les Samoa, les Tonga, les Fidjiens qui ont pu se faire prendre beaucoup de joueurs par les Blacks sans qu’ils puissent y avoir un grand avenir. Pour les autres nations, je pense que ça peut être un peu moyen sur le long terme. Un mec qui a fait une carrière à cinquante, soixante sélections et qui arrive à 32, 33 ans, se dire qu’il va jouer autre part, ça n’est pas top… Je pense que cette règle a été faite surtout pour les nations du Pacifique qui ont des joueurs qui peuvent être bloqués toute leur carrière à une ou deux sélections autre part.

P.A. Je pense que c’est une bonne nouvelle, et je pense de la même manière que Sofiane. C’est bien pour le rugby et ces joueurs que l’on a vu à quelques occasions chez les internationaux et après plus rien. Des joueurs qui continuent de bien jouer en club. Je suis excité de voir comment les équipes autour du monde vont se développer par rapport à cette règle. Et pour moi, entre les Tonga, les Samoa, on verra vers quelle équipe je me pencherai.

Pita Ahki – “Quand je sors d’un mauvais match, je rentre à la maison et quitte le rugby”

Vous avez tous les deux des enfants. Que vous permettent-ils au quotidien, que vous apportent-ils ?

S.G. C’est énorme. (Il cherche ses mots) C’est difficile à décrire. Chez moi, par rapport au rugby, ils sont jeunes, ils ne captent pas trop. Mais c’est ma bouffée d’oxygène à côté. Quand tu es avec eux, tu parles d’autres choses, ils ne comprennent pas forcément ce que c’est, les contraintes qu’il y a. C’est vraiment un pur plaisir, je profite de ces instants-là qui permettent de déconnecter du rugby. On ne pense à rien, c’est tellement innocent, c’est le principal.

J’espère être un exemple pour eux, en tout cas je m’efforce d’être le plus loyal possible et de montrer le bon exemple. Après, pas forcément avec le rugby, c’est un plus. Mais déjà, à leur âge, d’être poli dans la vie de tous les jours, des choses basiques. Si ils peuvent être fiers de moi plus tard en se disant : « mon papa, il joue au rugby », ça n’est qu’un plus.

P.A. Pour moi, ils me permettent de m’enfuir du rugby. Quand je sors d’un mauvais match, je rentre à la maison et je quitte le rugby auprès de ma femme et de mes enfants. Ils me requinquent quand je suis un peu plus mal. Avoir des enfants, c’est incroyable, ça m’a changé la vie. Je tente vraiment de débrancher du rugby, quand c’est « family time », c’est « family time ». Un exemple pour elles ? J’espère ! (rires)

Quelles ont été vos références au centre et qui vous inspire aujourd’hui ?

S.G. Quand j’étais plus jeune, j’aimais beaucoup Adam Ashley-Cooper, quand il jouait au centre surtout, Sonny Bill Williams également. C’était les joueurs que je préférais au niveau international, des joueurs de off-loads, de duels. Aujourd’hui, les jeunes qui montent, qui m’inspirent, ce sont les Antoine Dupont, les Romain Ntamack. Aussi bien leurs qualités physiques que mentales, leur façon d’être au jour le jour et présents sur les matches importants, tu ne dis pas qu’ils ont 25 et 22 ans.

P.A. J’étais impressionné par Ma’a Nonu, avec qui j’ai pu jouer avec les Blues (en 2014). C’est quelqu’un qui m’a beaucoup aidé à monter dans la hiérarchie là-bas. Un autre joueur que j’aimais beaucoup regarder était Conrad Smith, et puis il y avait Sonny Bill, plein de grands joueurs, et aussi Jauzion !

Dégagez-vous une paire de centre en Top 14 actuellement ?

S.G. On va dire qu’il y a Virimi (Vakatawa) et Gaël (Fickou) au Racing qui forment aussi la paire de l’équipe de France. On ne les a pas encore trop vus au Racing mais je pense que quand ils vont réussir à retrouver des automatismes, à enchainer les matches, ils vont être très dangereux. Je pense que Gaël a fait beaucoup de bien en arrivant là-bas, sur l’aspect défensif notamment.

Sofiane Guitoune – “Antoine Dupont a 20/20 sur toutes les bases du poste”

Antoine Dupont vient d’être élu meilleur joueur du monde 2021. Cela a-t-il changé quelque chose chez lui et pour l’équipe ?

S.G. Franchement, ça n’a rien changé. Sur la saison, il n’y a pas à discuter, je pense qu’il est de loin le meilleur, et que ce soit Français ou étrangers, tout le monde a du rapidement se mettre d’accord. J’espère qu’il va le rester pendant encore de nombreuses années. Tout le monde voit le Antoine Dupont spectaculaire avec raffuts, plaquages cassés, mais c’est avant tout une technique de passe précise des deux côtés, un coup de pied droite-gauche d’une longueur extrême, une vision de jeu. C’est un joueur complet, il a 20/20 sur toutes les bases du poste.

P.A. S’il a changé ? Non, il est le même. Je crois qu’il a dit qu’il n’aimait pas trop les récompenses individuelles dans un sport collectif. C’est un excellent joueur, il marque beaucoup d’essais et souvent de très beaux, il plaque très bien, il mérite ce titre. Mais il n’a pas changé, c’est un mec très sympa, amusant en dehors du terrain.

Il y a un petit France/Nouvelle-Zélande qui approche, en ouverture de la Coupe du monde 2023. Comment l’imaginez-vous ?

P.A. Je suis excité par cette rencontre. Elle est d’autant plus intéressante depuis que la France a battu les Blacks il y a peu. Mon pronostic ? Je dirai match nul (rires).

S.G. C’est dans peu de temps et, en même temps, c’est dans longtemps. Je pense que les Blacks sont en reconstruction, c’est une équipe un peu vieillissante mais aussi avec pas mal de jeunes. Ce que l’on a vu il y a un mois, c’est la vérité de maintenant. Dans deux ans, je pense que les jeunes joueurs qui sont montés auront pris de l’expérience. Ce sera un tout autre match. On a rarement vu les Blacks passer à côté d’une Coupe du monde. Mais les Français vont avoir encore un peu plus d’expérience. Ce sera un match très disputé, mais ce ne sera pas le plus important non plus».

Mathéo RONDEAU

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