LE TOUR DE FRANCE SANS FILTRE : ÉPISODE 5

Accrochez vous ! Si le Tour 2020 a été reporté à septembre, nous vous offrons un Tour de France à la mode Sans Filtre, avec NOTRE parcours et NOTRE scénario !

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Du lourd au programme de cette très longue treizième étape, au départ du fief de Julian Alaphilippe. Avec plus de 2000m de D+, cinq difficultés répertoriées, une échappée a de fortes chances de jouer la victoire à Roanne. Pendant la première heure de course, elle tente de se constituer. Passé Cérilly (km30), un groupe de onze hommes semble avoir fait la différence : Lukas Pöstlberger, Simon Clarke, Mads Pedersen, Toms Skujins, Rudy Molard, Edvald Boasson Hagen, Nicolas Edet, Alessandro De Marchi, Nicolas Roche, Nans Peters et Cyril Gautier. Rapidement, l’équipe du maillot jaune laisse filer, l’écart grimpe au-dessus des dix minutes au pied de la première montée du jour. Dans la Glacière (km121), le Panneau Blanc (km142) puis la Rivière Noire (km161), c’est un duel Skujins/Edet pour les points, remporté à chaque fois par le letton devant le français.

Aucune accélération à signaler, jusqu’aux Mazottes (km189), lieu du point bonus. L’échappée se sépare, ils ne sont plus que cinq devant, Clarke, Boasson Hagen, Peters et les deux Trek-Segafredo, Skujins et Pedersen. Les six poursuivants ont bien du mal à s’entendre, et comptent rapidement une minute de débours. Dans l’ascension reine de l’étape, la montée d’Arçon (7,7km à 5%), le groupe de tête se relaie et personne ne tente de s’enfuir jusqu’aux derniers hectomètres. Boasson Hagen attaque et prend rapidement du champ, suivi par Clarke et Peters. Pedersen, au rupteur, est aidé par Skujins qui passe clairement équipier. Au sommet, le duo Trek est pointé à 15’’ des trois fuyards. Le letton donne tout dans les quelques kilomètres de plaine restant, et parvient à remettre Pedersen dans la roue de Boasson Hagen a quatre bornes de l’arrivée. Le sprint est inévitable…mais Peters l’anticipe, se sachant le moins fort des quatre ! Il est repris à 300m, endroit que choisit le favori norvégien pour lancer son sprint. Le coureur NTT mène, mais se fait déborder à gauche par Clarke, à droite par Pedersen. Et c’est le champion du monde qui l’emporte d’une demie-roue sur l’australien ! Explosion de joie chez Trek-Segafredo, qui remporte sa première victoire sur ce Tour. Le peloton arrive groupé à Roanne, rien à signaler de son côté.

Mads Pedersen (Trek-Segafredo, vainqueur de l’étape) : “C’est un sentiment incroyable aujourd’hui. Une victoire sur le Tour de France c’est aussi incroyable que mon titre dans le Yorkshire. Sur le papier ce n’étais pas forcément une étape facile pour moi, mais je savais que si je résistais dans la dernière bosse, j’avais mon mot à dire dans ce final. C’est une belle satisfaction pour moi et mon équipe”.

Nans Peters (AG2R La Mondiale, 4e de l’étape) : “Je savais qu’au sprint c’était mort, j’ai essayé d’anticiper. Je ne voulais pas arriver avec des regrets. Ça n’a pas payé tan-pis. Je vais retenter, car il y a encore de belles opportunités sur ce Tour de France. J’ai prouvé que mes progrès en 2019 n’étaient pas un simple coup de chance”.

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A la veille du Puy de Dôme, c’est encore une échappée qui semble destinée à la victoire à Saint-Etienne, à moins que les favoris fassent tout pour grappiller les secondes de bonifs distribuées au sommet de la côte de la Rochetaillée, à six kilomètres de l’arrivée. Et c’est un groupe conséquent qui s’enfuit dès le col du Bouchet, avec vingt-trois coureurs dont les hommes du maillot vert Sagan, Trentin et Matthews, ceux du maillot à pois Bilbao et Pauwels ainsi que les dangereux Stybar, Mohoric, Lutsenko, Calmejane, Wellens ou Cosnefroy. La première moitié de course est rapide, et les 23 échappés franchissent le sommet du col du Béal (km96) avec 7’20’’ d’avance sur le peloton. Dès lors, ça n’arrêtera pas d’attaquer à l’avant pour prendre le bon coup en vue du final. C’est juste après le sprint intermédiaire remporté par Trentin devant Sagan que la sélection va se faire. Sur le long faux-plat montant, Tim Wellens attaque, suivi par huit hommes. Comme la veille, cela ne collabore pas derrière, la victoire échappe aux 14 piégés.

Au pied de la Rochetaillée, ils ne sont même plus que 5 devant : toujours Wellens, accompagné de Stybar, Stuyven, Lutsenko et Impey. Le tchèque attaque à 500m du sommet, suivi par le kazakh. Les deux basculent en tête, tandis que Wellens est victime d’un problème mécanique au sommet ! C’est un deux contre deux dans la descente, avec un avantage pour le duo de tête, qui semble parti vers la victoire. Neuf secondes d’avance sous la flamme rouge, pas suffisant pour se regarder avant le sprint. Et pourtant, c’est le cas ! A 400m, au moment où Impey-Stuyven font leur retour, Lutsenko place une énorme attaque. Le coureur Astana s’envole, les autres sont surpris. Il s’impose devant Stuyven qui a battu Impey et Stybar au sprint. Derrière, le groupe maillot jaune arrive restreint, seulement composé de 25 hommes. Il manque même trois favoris. En effet, Schachmann, Pogacar et Valverde se sont fait la belle, et ont repris 16 secondes au peloton. Pas grand-chose certes, mais l’allemand est revenu à une seconde de Primoz Roglic !

Andrey Lutseno (Astana, vainqueur de l’étape) : “Par le passé, j’ai beaucoup tourné autour de cette victoire sur le Tour de France, enfin je l’ai. J’y suis allé au culot au 400m, quand je me suis retourné j’ai vu que personne était dans la roue, j’ai poursuivi et j’ai donné tout ce que j’avais, mais vraiment. Ca va faire du bien à l’équipe, car on ne réalise pas le Tour qu’on aurait souhaité”

Primoz Roglic (Jumbo-Visma, leader du classement général) : “Cela n’aurait pas été un drame de perdre le maillot. Je salue le panache de Max qui n’a pas renoncé. D’ailleurs il faut le surveiller. J’ai l’expérience des grand tours, je me sens bien. Il y aura un vrai test demain ! 

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Lâché la veille dans le final vers Saint-Etienne, Romain Bardet tente sans surprise de prendre l’échappée dans sa ville natale, Brioude. D’autant que le profil lui convient : c’est le Puy de Dôme et ses pentes redoutables qui sera le juge de paix de cette 15e étape. Les fuyards l’ont bien compris, et il n’y a logiquement que de très bons grimpeurs dans l’échappée. Dix hommes, les français Alaphilippe, Chérel et Rolland, ainsi que Michael Woods, Roman Kreuziger, Davide Formolo, Daniel Navarro et le maillot à pois Sam Oomen. Un bémol, la présence d’Ilnur Zakarin (19e à 4’20’’) qui empêche de prendre du champ, le peloton ne laissant jamais plus de cinq minutes d’avance. A Clermont-Ferrand, au pied de l’ascension finale, les dix courageux disposent de trois minutes sur un groupe maillot jaune déjà clairsemé et lancé à vive allure. Dès le pied, Mikaël Chérel impose un gros tempo à l’avant, pour son leader Bardet. Rythme rapidement fatal à Navarro, Woods et Oomen.

Ce début de col se grimpe très vite chez les favoris, qui se retrouvent entre eux après quelques hectomètres. Pas encore de banderilles, mais les équipiers lâchent. A 7km de l’arrivée, seuls Bardet, Alaphilippe, Formolo, Kreuziger et Zakarin peuvent encore croire à la victoire d’étape, bien que le groupe maillot jaune, emmené par Pavel Sivakov, soit passé en dessous de la minute trente de retard. Un groupe qui commence d’ailleurs à perdre de gros noms, Richie Porte, Max Schachmann ou Steven Kruijswijk. C’en est fini du col de Ceyssat, les coureurs bifurquent à droite et débutent leur chemin de croix. Il leur reste les pentes les plus difficiles, et notamment les quatre dernières bornes à plus de 10% de moyenne. Devant, Bardet attaque, suivi par Alaphilippe et Zakarin. Derrière, Adam Yates, Alejandro Valverde lâchent prise tandis qu’une nouvelle formation se place en tête de groupe, celle de Thibaut Pinot. Sébastien Reichenbach, puis David Gaudu emmènent un tempo d’enfer, fatal à Dan Martin et Geraint Thomas ! Stupeur dans le camp INEOS, l’aigle à trois têtes n’est plus.

Mikel Landa attaque, suivi par Tadej Pogacar. A 3km de l’arrivée, le duo possède 45’’ de retard sur les 3 hommes de tête, et 15’’ d’avance sur les quelques favoris restant aux côtés du maillot jaune. Alors que Zakarin puis Alaphilippe craquent à l’avant, Thibaut Pinot attaque Primoz Roglic et rejoint en un clin d’œil le duo Landa/Pogacar. A 2000m du sommet, la donne est simple : Bardet, seul en tête, conserve 30’’ sur le groupe Pinot, et 50’’ sur celui de Roglic et Bernal. Le grimpeur d’AG2R se fait reprendre peu après la flamme rouge par Pinot et Landa, Pogacar n’ayant pu tenir le rythme. C’est ce trio qui se joue la victoire, tandis que Quintana tente sa chance en attaquant le maillot jaune. Bardet anticipe, mais est repris à 400m par Landa, qui est finalement battu par Thibaut Pinot qui s’impose brillamment au sommet. Pogacar, Quintana, Buchmann et Roglic finissent ensemble (+35’’), les Colombiens Bernal et Higuita juste derrière en compagnie de Zakarin (+48’’), tandis que les rouleurs Froome et Dumoulin encaissent un plus gros retard (+1’14’’). Geraint Thomas (+2’20’’) a certainement perdu le Tour de France. Primoz Roglic conserve son maillot jaune et attaquera les Alpes avec 46 secondes d’avance sur Pinot.

Thibaut Pinot (Groupama FDJ, vainqueur de l’étape) : “Incroyable. Exactement le même sentiment que l’an passé ! Je me sentais très bien dès le pied et je suis juste hyper heureux de remporter cette étape. Le seul regret est de ne pas avoir réussi à prendre plus de temps à Primoz. Oui je vise la victoire finale désormais, mais il reste un chrono et il va falloir repartir à l’attaque. Mais pour le moment je savoure !”

Primoz Roglic (Jumbo-Visma, leader du classement général) : “J’ai un peu souffert aujourd’hui, mais je limite bien la casse. L’avance est encore intéressante, mais il faudra avoir de bonnes jambes dans la dernière semaine. Thibaut a été impressionnant mais je ne m’affole pas”.

Romain Bardet (AG2R-La-Mondiale, 3e de l’étape) : “C’est frustrant franchement. Rien ne me sourit. J’ai l’impression d’avoir donné le maximum pourtant. Je suis repris à 400m… je suis triste ce soir. J’en veux aussi à Ilnur qui a sans doute condamné nos chances. J’étais a domicile et j’avais vraiment à coeur de briller devant mes supporters. Je vais retenter dans les jours à venir. Le sensations sont meilleurs qu’en début de Tour de France”.

Chris Froome (Ineos, 5e du général) : “Je suis en bonne forme, les jambes répondent bien. Je ne suis pas encore au top, mais il reste une semaine. Par le passé j’ai déjà montré que je pouvais être très fort en 3e semaine”.

Classement général Classement par points
1 Primoz Roglic 1 Peter Sagan 266
2 Thibaut Pinot +46” 2 Caleb Ewan 234
3 Tom Dumoulin +1’09” 3 Sam Bennett 222
4 Tadej Pogacar +1’10” 4 Matteo Trentin 164
5 Chris Froome +1’42” Meilleur grimpeur
6 Nairo Quintana +2’16” 1 Sam Oomen 62
7 Egan Bernal +2’20” 2 Pello Bilbao 55
8 Mikel Landa +2’37” 3 Toms Skujins 50
9 Emmanuel Buchmann +2’55” 4 Thibaut Pinot 35
10 Sergio Higuita +3’12” Meilleur jeune
11 Geraint Thomas +3’28” 1 Tadej Pogacar
12 Bauke Mollema +3’43” 2 Egan Bernal +1’10”
13 Miguel Angel Lopez +4’34” 3 Sergio Higuita +2’02”
14 Ilnur Zakarin +4’37” 4 Enric Mas +4’13”

 

Mathéo RONDEAU et Etienne GOURSAUD

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