FRANCOIS PIENAAR : LES ATHLÈTES ONT OUVERT LA PORTE, AUX LEADERS POLITIQUES DE S’Y ENGOUFFRER

Célèbre capitaine de l’équipe sud africaine lors de son titre de Champion du Monde en 1995, François Pienaar prône aujourd’hui un rapprochement des peuples par le sport.
François Pienaar
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Crédits Photos : Peace and Sport

Les grands événements sportifs ne font pas seulement des vainqueurs et des battus. Ils n’ont pas seulement le pouvoir de rassembler les gens dans un stade ou devant leur petit écran. Ils inspirent les générations. Mais ils vont aussi plus loin. Les grands événements sportifs peuvent ouvrir la voie au dialogue. Ils peuvent contribuer à une meilleure compréhension des conflits et des différends qui séparent les populations et divisent les peuples.

Cette leçon, je l’ai apprise sur le terrain, en Afrique du Sud et ailleurs dans le monde. Je l’ai retenue de ma longue carrière de joueur de rugby, avec 29 sélections comme capitaine des Springboks. J’en ai mesuré la force au contact de Nelson Mandela, notamment à la Coupe du Monde de rugby en 1995, disputée à domicile. J’ai eu le privilège de faire l’expérience de la portée du sport sous le leadership de cet incroyable leader et mentor, dans l’Afrique du Sud de l’après-apartheid. Jamais, même dans nos rêves les plus fous, nous n’aurions imaginé que le sport puisse être d’une telle force pour initier le changement.

Aux Jeux d’hiver de Pyeongchang, le défilé commun des deux Corée à la cérémonie d’ouverture, puis l’équipe féminine unifiée de hockey sur glace ont créé une plateforme pour entamer des discussions constructives entre les deux pays. Un tel événement, avec son impact planétaire, relayé par les médias sur toute la planète, ouvre la porte à un espoir de réconciliation. Mais il reste l’essentiel : traduire cette ouverture par une réconciliation plus durable.

Les sportifs ont joué leur rôle. Maintenant, il sera très difficile de découvrir un terrain d’entente si les leaders politiques ne partent pas à leur tour en croisade pour trouver des solutions. Au Forum de Davos, les dirigeants discutent de la façon de répondre aux enjeux d’un monde divisé, mais ce sont les réalisations apportées par la suite qui s’avèrent cruciales. Il sera de même en Corée après les Jeux d’hiver de Pyeongchang.

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Dans une grande compétition, les athlètes viennent de pays très différents, aux cultures parfois éloignées. Chacun a son passé et son histoire. Ils ne parlent pas la même langue. Mais en s’exprimant sur la scène sportive, suivis et admirés de tous, ils ont l’opportunité d’inspirer les gens dans leur volonté de paix, à tous les niveaux, dans leur village, ou dans un pays tout entier.

Ma carrière de rugbyman continue aujourd’hui encore, à 51 ans, à influencer ma vie de tous les jours et mon regard sur la société. En sport collectif, on réalise très tôt que la réussite se construit à plusieurs. On apprend à composer avec la victoire et la défaite. On comprend rapidement que rien n’est possible sans le travail et l’effort. J’ai souvent l’occasion de répéter toutes ces leçons à mes enfants.

Depuis 2003, je consacre une partie de mon temps et de mon énergie à une fondation, « Make a Difference » (MAD). Avec cette initiative, j’ai voulu redonner à la société, via l’éducation, tout ce que les personnalités rencontrées grâce au rugby ont pu m’apporter. À mon tour de servir les autres.

Je n’ai jamais oublié les paroles de Nelson Mandela : « L’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde. »

Je ne les oublierai jamais.

FRANÇOIS

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