Athlétisme – Les chances de médailles françaises aux JO de Tokyo !

Athlétisme JO – A moins d’une semaine du début des épreuves d’athlétisme, on fait le point sur les chances de médailles françaises !
Les Français peuvent-ils briller à Tokyo en athlétisme
Les Français peuvent-ils briller à Tokyo en athlétisme

Athlétisme JO – A moins d’une semaine du début des épreuves d’athlétisme, on fait le point sur les chances de médailles françaises ! Les Bleus prêts pour une belle olympiade ?

Kévin Mayer (29 ans, Décathlon)

Meilleur performance de la saison : Pas de décathlon en 2021.

Ranking 2021 (A 3 par pays) : 6e (1309 points)

Pourquoi peut-il être médaillé ?

On parle ici du recordman du monde de la discipline. Avec 9126 points réalisés en 2018, le Français a repoussé les limites de la discipline. Surtout, il a montré qu’il était compétitif ces derniers temps. Champion d’Europe de l’heptathlon cet hiver à Torun, il a réalisé 6392 points, tout proche de son record d’Europe en 6476 points. Il a rassuré beaucoup de monde lors de ce week-end là, repoussant les assauts du jeune Suisse Simon Ehammer. Auparavant, le 18 et 19 décembre dernier, il a terminé son premier décathlon depuis son record du monde (à Saint-Paul, à la Réunion). Pas à 1000 % de ses moyens, il a bouclé ses 10 épreuves, avec un total de 8552 points.

Kévin Mayer a continuer de progresser, notamment sur les haies. Avec 7”68 sur le 60 m haies en salle (réalisé le 9 février) et 13”54 sur le 110 m haies, fait lors de son décathlon à la Réunion, Kévin Mayer se rapproche des meilleurs spécialistes de la discipline. Les lancers sont toujours aussi bon et il confiait avoir compris des choses sur le lancer de javelot (record à 71,90 m). Après une longue période de doute sur le saut à la perche, où il n’arrivait même plus à “piquer” la perche dans le butoir, il s’est rassuré sur cette discipline à haut-risques. Cinq ans après l’argent au décathlon des Jeux de Rio, il est le grand favori pour succéder à Ashton Eaton. Et décrocher la médaille d’or qui a manqué à la délégation française, il y a 5 ans.

Ce qui peut coincer

Le principal ennemi de Kévin Mayer sera encore une fois Kévin Mayer. Souvent en proie au petits pépins physiques, son dernier décathlon dans une grande compétition s’est traduit par une tragédie. Alors largement en tête, il n’a pas pu réaliser un saut, à la perche, victime d’une déchirure musculaire qui s’est aggravée au fil de ses épreuves. Encore victime de pépins physiques lors de sa préparation estivale, son programme de compétition est resté assez pauvre. Une compétition le 15 mai à Montpellier, où il a renoncé au poids et où il n’a pas terminé son 110 m haies.

Une autre le 1er juillet, encore à Montpellier, où il a lancé le disque à 48,18 m, à près de 4 mètres de son record. Et la longueur au meeting Diamond League de Monaco (7,35m). La où bon nombre de ses concurrents ont réalisé un décathlon, Kévin Mayer s’est contenté du strict minimum. Se cacher pour mieux réussir ? On verra.

Car la concurrence elle, est féroce ! En premier lieu le Canadien Damian Warner. Qui a réalisé un décathlon d’anthologie à Gotzis, où il passe à 5 malheureux points de rentrer dans le cercle très fermé des hommes à plus de 9000 points. Avec d’énormes points forts comme le 100 m et la longueur (où il détient les meilleurs performances de l’histoire dans un déca), il mettra d’entrée la pression à Mayer. Mais, le Canadien a toujours réussi ses meilleures performances à Gotzis. En grand championnat il est un poil moins performant. Car un Warner au top de sa forme endosse quasiment le costume de favori ! Attention aussi à l’Américain Garrett Scantling qui a battu son record personnel aux trials (8647 points). Voire le jeune Ashley Moloney et son record d’Océanie (8492 points). N’en doutons pas, la bataille pour la médaille sera rude !

Notre pronostic : Médaille d’argent

Mélina Robert-Michon (42 ans, lancer de disque)

Meilleure performance de la saison : 65,30 m

Ranking 2021 : 14e (1209 points)

Pourquoi peut-elle être médaillée ?

Au fil des années, Mélina Robert-Michon s’est bâtie un solide palmarès. Double médaillée mondiale (2013 et 2017), médaillée européenne (2014) et vice-championne olympique. Avec comme dénominateur commun, le fait d’arriver toujours en forme pile le jour J. Avec la Lyonnaise, vous ne verrai pas de coup d’éclat dans un meeting Diamond League au mois de mai ! Pas de record de France ni rien, car ce sont des compétitions de préparation pour l’expérimentée athlète. En revanche, à chaque fois qu’elle a été médaillée sur la scène internationale, elle a soit réalisé son record personnel, soit effectué son meilleur jet de la saison. Pas de hasard, tout est calculé. On repense évidemment à ses deux records de France. Le premier à Moscou en 2013, avec l’argent mondial au bout (66,28 m). Le second lors des JO de Rio en 2016, avec l’argent au bout également (66,73).

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Il y a peut-être une autre motivation qui peut animer l’athlète. En cas de breloque, elle deviendra à 42 ans, l’athlète la plus âgée à remporter une médaille olympique en athlétisme. Elle pourrait détrôner la légendaire Jamaïcaine Merlene Ottey (à plus de 40 ans). Plus que jamais, Mélina Robert-Michon peut rentrer dans la légende de l’athlétisme mondial ! Elle qui est habitué à perfer sur le tard a montré des signes précoces de grande forme.

Elle a lancé le 19 juin dernier à 65,30 m (à Venissieux). Il s’agit là de sa meilleure performance en carrière, sur le mois de juin. On sait, qu’en général, elle est capable de lancer environ 2 mètres plus loin le jour J. On peut s’attendre à un éventuel record de France. Elle même nous l’a confié (lire ci-dessous), le podium des Jeux se jouera à 67 m et la victoire à 70 m. Et elle se sent capable de réaliser cette performance !

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Notre pronostic : Médaille de bronze

Ce qui peut coincer !

Comme chaque année, Mélina Robert-Michon arrive dans une grande compétition, assez loin dans la hiérarchie mondiale. 14e au ranking et 9e mondiale en 2021, avec son jet à 65,30 m, comme d’habitude les autres ont pris un peu d’avance. Deux filles ont lancé à plus de 70 m. La Hollandaise Jorinde Van Klinken (qui a un peu disparue depuis) et l’Américaine Valarie Allman ! Pour une fois, ce n’est pas Sandra Perkovic qui domine les bilans mondiaux (4e avec 68,31 m et 2e au ranking). Elles sont cinq à plus de 67 m. La marche a franchir sera incontestablement plus haut pour rentrer sur la boite. Sa dernière grande compétition internationale, les mondiaux de Doha, se sont traduits par une petite déception (10e en finale avec 59,99 m). L’une des très rares fois où elle n’avait pas su élever le niveau en finale.

Wilhem Bélocian (110 m haies)

Meilleure performance de la saison : 13”15 (Record personnel)

Ranking 2021 : 9e (1351 points)

Pourquoi peut-il être médaillé ?

Car il est en plein progrès depuis deux ans. Enfin débarrassé des soucis physiques qui ont gâché trois longues années, entre 2016 et 2019, Wilhem Bélocian commence à donner sa pleine mesure. Il a battu son record personnel, lors des championnats de France, en réalisant 13”15 ! Surtout, il a franchi un gros cap cet hiver, avec des performances internationales sur le 60 m haies. Plusieurs chronos sous les 7”50, de niveau planétaire, dont son nouveau record personnel en 7”42 ! Pour accrocher le titre européen à Torun. Pour le moment, ses progrès ne se sont pas encore totalement traduit sur le 110 m haies ! Mais il sait arriver en forme le Jour J. Au niveau mondial, Grant Holloway domine totalement, avec ses 12”81. De plus Omar Mc Leod, vrai danger, ne sera pas du voyage, n’ayant pas passé les qualifications jamaïcaines.

Tout le monde se tient dans un mouchoir de poche, avec dix athlètes en dix centièmes. Il y aura des ouvertures et des opportunités. Qu’il faudra saisir. Mais sa médaille européenne cet hiver, malgré les assauts d’Andrew Pozzi, a montré que Wilhem Bélocian pouvait résister à une grosse pression !

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Ce qui pourrait coincer !

Il n’a pas l’expérience du plus haut-niveau en extérieur. Du moins pas des grandes finales ! Il n’a participé qu’à une olympiade, à Rio, avec à la clé une élimination dès les séries, suite à un faux-départ. Il a à son actif également une demi-finale mondiale, à Doha il y a deux ans. Face à des athlètes plus expérimentés sur la scène internationale, cela peut avoir un léger impact négatif. Cependant, d’autres aborderont les JO sans grande expérience internationale. De toute manière, derrière Grand Holloway, la course sera tellement ouverte, que Wilhem Bélocian est en droit de rêver ! Il doit encore améliorer ses fins de course, son petit point faible sur le 110 m haies. Et résister à la pression.

Notre pronostic : Médaille de bronze

Quentin Bigot (Lancer de marteau)

Meilleure performance de la saison : 79,70 m (record personnel)

Ranking 2021 : 5e (1328 points)

Pourquoi peut-il être médaillé ?

Car il réalise la saison de sa vie ! Quentin Bigot a battu son record à deux reprises, en trois concours seulement ! La première fois en Espagne à Andujar le 22 mai, avec 78,99 m ! Il a passé la barrière des 79 m début juin à Turku, en propulsant son marteau à 79,70 m. Après des années à “courir” après son record personnel, Quentin Bigot a franchi le cap au meilleur moment possible ! C’est aussi un athlète qui a décroché une médaille au plus haut niveau international, avec l’argent en 2019 à Doha. Il sait ce qu’il faut faire pour aller décrocher une breloque et il sait arriver au plus haut de sa forme au bon moment. Avec trois concours, le protégé de Pierre-Jean Vazel, ne s’est pas usé en compétition, préférant s’entraîner et se préparer aux Jeux. Le Covid, contracté en mai, ne semble pas l’avoir perturbé dans sa préparation !

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Ce qui peut coincer !

Dans n’importe quelle autre année, faire 79,70 m te garantit d’être un immense favori pour une médaille, voire un prétendant pour l’or… Mais pas cette année. Car le niveau du lancer de marteau mondial est tout simplement démentiel ! Quentin Bigot n’est que 5e performeur en 2021 ! Ils sont 4 à avoir lancé à plus de 80 m ! Dont la révélation américaine Rudy Winkler et ses 82,71 m (2e performance mondiale de l’année). L’Américain, auteur de son premier jet à plus de 80 m l’an passé, n’était encore qu’à 77,06 m en 2019, derrière Quentin Bigot. A 27 ans, il est dans la forme de sa vie. Et a prouvé qu’il savait résister à la pression, puisque son record a été réalisé lors des périlleux Trials américains.

Il ne faut pas enterrer les Polonais. En premier lieu le champion olympique en titre Pavel Fajdek ! Meilleure performeur mondial en 2021, avec 82,98 m, son meilleur jet depuis 2017 ! Attention aussi à Wojciech Nowicki, qui s’est approché de son record personnel. De son côté, Quentin Bigot a préféré renoncer aux Elites, suite à des petits pépins. Sera t’il remis ? Normalement oui ! On l’espère !

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Notre pronostic : Médaille de bronze

Renaud Lavillenie (saut à la perche)

Meilleure performance 2021 (extérieure) : 5,92 m

Ranking 2021: 4e (1379 points)

Pourquoi peut-il être médaillé ?

De tous les athlètes français présents à Tokyo, aucun ne peut se targuer d’avoir l’expérience de Renaud Lavillenie. Champion Olympique en 2012, vice-champion olympique (tombé sur un OVNI) en 2016. Deux médailles olympiques et Renaud Lavillenie part à la conquête d’une troisième ! A l’aube de l’été 2020, si les Jeux avaient dû avoir lieu à la date normale, cela aurait été utopique d’évoquer le nom de Renaud Lavillenie, comme potentiel médaillable. Mais le Français est revenu cet hiver à son meilleur niveau ! Deux concours au delà des 6 m, avec une performance à 6,06 m, le troisième saut de sa carrière ! Il a retrouvé une seconde jeunesse à presque 35 ans !

Et un Renaud Lavillenie en bonne forme, c’est une quasi assurance tous risques de monter sur la boite. En extérieur, au-delà des deux médailles olympiques, Renaud Lavillenie compte cinq médailles mondiales (1 en argent et 4 en bronze) et 4 européenne (3 en or et une en bronze). Le niveau mondial, hormis l’extraterrestre Armand Duplantis, n’est pas aussi dense que ce qu’on aurait pu craindre. Renaud Lavillenie est 2e meilleur performeur mondial à égalité avec les américains Chris Nielsen et Sam Kendricks. Or, le premier cité ne possède pas un grand bagage international, et le second ne fait pas non plus la meilleure saison de sa carrière.

Ce qui peut coincer !

Déjà, l’or semble réservé à Armand Duplantis, qui a réalisé 6,10 m cette saison et qui empile comme des perles les concours à plus de 6 m. Une barre mythique devenue totalement banale pour le jeune suédois, qui n’a même pas 22 ans.

Ensuite, le corps de Renaud Lavillenie sera son principal ennemi. Il n’a plus 20 ans et cet hiver, à l’échauffement des championnats d’Europe, il a dû déclarer forfait, trahi par une blessure au mollet. Il vient surtout de se faire une grosse frayeur lors du meeting de Sotteville. Victime d’une vilaine entorse, là aussi à l’entraînement, il vient de ressauter aujourd’hui. Mais c’est une véritable course contre la montre qui s’engage pour le Charentais, pour arriver en forme à Tokyo. Un contretemps dont il se serait bien passé !

Notre pronostic : Médaille d’argent

Alexandra Tavernier (lancer de marteau)

Meilleure performance 2021 : 75,38 m (record personnel)

Ranking 2021 : 4e (1328 points)

Pourquoi peut-elle être médaillée ?

En toute discrétion, Alexandra Tavernier s’est forgée une solide expérience internationale. Médaillée de bronze mondiale à 22 ans (en 2015), elle a également décroché l’argent européen en 2018 ! Elle saura “matcher” avec ses adversaires et gérer les moments clés ! Son année 2021 est pour le moment probante. Elle a amélioré son record de France cet hiver, pour le porter à 75,38 m. Et sort, début juillet, d’un probant concours à Szekesfehervar, avec une belle 2e place (74,69m) derrière Anita Wlodarczyk, la recordwomen du monde.

Elle a pour ambition de décrocher une médaille et s’est donnée les moyens de réussir ! En grande forme, c’est une candidate naturelle pour décrocher la dernière médaille qui lui manque. Et succéder à Manuela Montebrun, seule française médaillée au marteau, en 2008 !

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Ce qui peut coincer !

A l’instar du marteau masculin, le marteau féminin connait une énorme explosion ! L’Americaine DeAnna Price est devenue la seconde femme a fracasser la barre des 80 m aux Trials (80,31 m). Elle sera la grande favorite ! Avec 75,38 m, une marque, quia presque toujours été synonyme de médaille mondiale (sauf en 2012), elle n’est que 9e aux bilans mondiaux 2021. Des concurrentes qui savent parfaitement gérer la pression, soit d’une qualification olympique, soit d’une grand championnat.

Il ne faut pas se mentir, faire 75 m ne sera probablement pas suffisant à Tokyo ! Il faudra lancer plus loin. Alexandra Tavernier, n’a pas su, cet été, totalement confirmer les espoirs d’un championnat de France de lancers longs. Il faudra franchir un cap au Japon.

Notre pronostic : 5e place

Etienne GOURSAUD

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