Tennis – Nicolas Mahut – “Envie de redonner au tennis Français”

Nicolas Mahut est le directeur de l’Open P2i d’Angers. Une activité prenante qu’il poursuit en parallèle de sa carrière de joueur.
Nicolas Mahut

Nicolas Mahut est le directeur de l’Open P2i d’Angers. Une activité prenante qu’il poursuit en parallèle de sa carrière de joueur. Il nous raconte les coulisses du tournoi Angevin et tire un premier bilan de la seconde édition, qui est d’or et déjà une réussite. Il nous plonge ainsi dans le quotidien d’un organisateur de tournoi. Nicolas Mahut parle également de Paris 2024, qui sera son dernier objectif, avec pour but d’y briller en double. A plus de 40 ans, Nicolas Mahut continue de pratiquer le tennis au plus haut niveau.

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Nicolas Mahut – On arrive à progresser

Si on doit faire un premier bilan du tournoi, quel est-il ?

C’est super positif, je suis très content de l’affluence, mais aussi des retours qu’on a de nos partenaires et des personnes qui viennent et découvrent l’Arena Loire dans ce nouveau contexte. Il y a plein qui m’ont dit ne pas la reconnaitre et pour nous, c’est une vraie réussite. Il y a tous les espaces mis à disposition, avec le restaurant ou le carré VIP. Sur le plan sportif, on a vu des beaux matchs et je suis content de cela.

On a vraiment l’impression qu’il a un une atmosphère d’un tournoi encore plus gros qu’un WTA 125, est-ce que c’est votre plus grande fierté ?

Effectivement et c’est aussi pour cela qu’on a réussi à gagner ce prix de meilleur tournoi (NDLR : L’Open P2i a été élu meilleur tournoi WTA 125 et 250 de France). C’est grâce à la qualité des prestations. C’était l’objectif, avec les équipes de Rivacom, de faire un tournoi prenium et c’est ce qu’on arrive à faire. On arrive à progresser et on très content.

Je suis extrêmement bien entouré, sinon ce serait impossible d’organiser ce tournoi. Quand je me suis lancé dans cette aventure, c’était pour moi évident d’avoir une agence avec moi. Je me suis dirigé vers Rivacom, car on avait déjà travaillé ensemble.

Nicolas Mahut

Comment fait-on pour concilier une carrière de joueur de haut-niveau avec une responsabilité aussi importante que la direction d’un tournoi ?

Je suis extrêmement bien entouré, sinon ce serait impossible. Quand je me suis lancé dans cette aventure, c’était pour moi évident d’avoir une agence qui est là. Je me suis dirigé vers Rivacom, car on avait déjà travaillé ensemble. Et sans eux, je ne pourrais pas le faire, car c’est une charge de travail trop importante. Cela me permet de continuer à jouer. Cela me demande du temps de présence, sur certains rendez-vous. J’essaye de limiter mon temps de visite, pour garder du temps pour jouer et pratiquer mon activité première. Evidemment là, c’est une semaine très chargée et je ne peux pas m’entrainer comme je le ferais si j’étais chez moi. Mais j’avais prévu dans ma programmation, de faire un bloc de 3 semaines avant de venir. Avant une semaine plus légère actuellement, avant de reprendre la semaine prochaine.

Mais c’est aussi une volonté, je voulais faire cet évènement là à la fin de ma carrière. Bon, je joue plus longtemps que prévu (rires). Il a fallu quand même se lancer et aménager mon emploi du temps là-dessus.

Lire aussi notre interview d’Emeline Dartron

Fidéliser et rester en contact avec les partenaires, tout au long de l’année

Quand on est en plein tournoi, est-ce qu’on est déjà tourné vers la prochaine édition ?

Evidemment. Pour donner un exemple, avant de venir (NDLR : interview réalisée jeudi à 16h), j’étais en train de visiter certains lieux, que ce soit l’hôtellerie, pour voir les possibilités qu’on pourrait avoir pour les joueuses. Mais on est également en train de voir pour un autre site d’entraînement et un 2e site de match. On se projette déjà sur la deuxième édition.

Et comment s’organise ce tournoi ?

C’est tout au long de l’année, il faut fidéliser et rester en contact avec les partenaires privés. Une fois par mois, on a des rendez-vous avec eux, pour continuer à faire vivre l’évènement. Il y a des open en quartier, des open scolaires pour faire vivre la chose. Mais, également sur l’organisation pure et dure, le tournoi commence le dimanche, mais il y a une semaine d’installation, les équipes arrivent pour installer. Il y a la préparation du village, du terrain. Le tournoi, c’est la récompense de tout le monde, même si c’est une semaine chargée. C’est la finalité d’une année de travail.

C’est déjà un tournoi de qualité avec un beau tableau. Est-ce qu’à moyen terme, il y a t’il une volonté de passer un cran au-dessus ?

On est sur la première catégorie du circuit principal. On a déjà intégré cette catégorie. Est-ce que l’idée est de monter sur un 250 ? Il y a une réflexion là-dessus, mais qui dit monter d’un cran dit avoir un investissement qui est supérieur, car le cahier des charges est plus lourd. C’est toujours la même chose. Il faut plus d’argent. Pour le moment, on veut essayer de pérenniser l’évènement. Je cache pas que c’est difficile de boucler le budget. Cette année encore, cela a été difficile. Je n’ai pas envie que, à cause des difficultés financières, de devoir arrêter au bout de deux ou trois ans. Avant de commencer à voir plus grand, il faut déjà essayer de se stabiliser et progresser. Les deux premières éditions sont une réussite sur plein d’aspects. Mais il y a encore des aspects plus difficiles. Il manque encore des partenaires et de l’argent, pour être sûr d’avoir des éditions sur d’autres années.

Nicolas Mahut – Ce tournoi a aussi été fait pour aider les joueuses françaises

C’était un sacré pari de lancer la première édition, à la sortie du Covid ?

C’était un vrai challenge. Les premiers contacts ici et avec les institutions remontent à décembre 2019. Pour un évènement qui a eu lieu en décembre 2021. On avait lancé une première partie au premier trimestre 2020. Mai il y a eu cette période de grande instabilité. C’est une vraie réussite de faire une première édition et de boucler le budget, même s’il y a eu des pertes. On veut essayer de mettre tout le monde autour de la table et continuer cette aventure. C’est un deuxième challenge

Avoir deux ou trois (interview réalisée avant la victoire de Clara Burel hier soir) Françaises en quart, est ce que c’est une satisfaction ?

Oui ! Pour l’intérêt et l’attraction du tournoi, il faut qu’il y ait des Françaises, car le public est très chauvin. Il y a Clara Burel, qui est une locale. On espère qu’elle ira loin et que les Françaises vont briller. On a Jessika Ponchet et Emeline Dartron. Après, en tant que directeur, j’ai un droit de réserve. Mais l’une des raisons pour laquelle j’ai voulu créer ce tournoi, c’est aider les joueuses françaises et le tennis français. Plus il y a des joueuses qui viennent et mieux c’est. J’ai un petit regret, c’est d’avoir eu peu de joueuses pour jouer les qualifications et d’autres joueuses qui n’ont pas signé en double.

J’ai envie de redonner au tennis Français

Sans vous faire offense, on peut dire que votre carrière est plus proche de la fin que du début, c’est important pour vous, de continuer à vous impliquer dans le tennis français, même après votre carrière ?

J’ai envie de redonner, d’une manière ou d’une autre. Souvent, on pense au coaching. Mais j’ai le sentiment de redonner au tennis français, quand j’organise un tournoi en France. Cela fera partie de mes envies, une fois ma carrière terminée. Avec Ricacom, on organise des tournois masculins, que ce soit Brest, Rennes, des évènements ancrés dans le calendrier. Pour moi, c’était important, de par mon action personnelle et mon soutien pour la fondation des femmes de créer un évènement féminin. Cela avait un sens ! L’avenir est d’essayer de s’investir encore un peu plus, auprès des femmes.

Avant cela, il y a Paris 2024, un dernier grand objectif. C’est déjà dans votre tête ?

C’est loin pour un joueur de mon âge, mais c’est le dernier objectif que je me suis fixé. C’est déjà dans un coin de ma tête et ce qui me permet de continuer à faire des efforts, des planifications. De partir en tournoi quand je préfèrerai rester à la maison. Mais il y a des étapes, des choses à faire avant Paris 2024. C’et l’objectif ultime, mais il y a des tournois à jouer avant. Je n’y pense pas tous les jours car on n’est pas un sport comme l’athlétisme ou le judo, avec peu de compétitions. On en a chaque semaine. Il faut aussi avoir un classement qui permet de nous qualifier. Je sais que je dois être performant sur le circuit, pour prétendre à une sélection.

A 40 ans, comment on gère son physique ? Quelles sont les différence par rapport à quand on a 20 ans ?

La différence principale, c’est qu’il faut être très vigilant sur la programmation, l’hygiène de vie, l’alimentation et le sommeil. Parce qu’on est plus sujet à la blessure. Il faut être prudent et trouver un équilibre entre une programmation adaptée pour être bon, mais sans trop en faire au risque de se blesser. C’est un équilibre sans doute plus difficile à trouver que quand on est plus jeune, où on peut faire plus de volume et de tournois.

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