Foot – Superleague : 12 clubs prennent le foot en otage

Coup de tonnerre sur la planète foot : 12 clubs parmi les plus importants du football européen ont décidé de s’unir pour former la « SuperLeague »
SuperLeague
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C’est un séisme sans précédent qui a fait trembler la planète football, dans la nuit de dimanche à lundi. 12 clubs parmi les plus importants du foot européen ont décidé de s’unir et de former la « Superleague ». L’UEFA a réagi de manière stricte et menace sévèrement les acteurs en lien avec ces 12 clubs. Selon les décisions qui seront prises dans les prochaines heures, les cartes seront totalement redistribuées. L’avenir du football mondial est plus flou que jamais.

Réal Madrid, FC Barcelone, Atlético Madrid, Juventus, AC Milan, Inter Milan, Manchester City, Manchester United, Liverpool, Chelsea, Arsenal et Tottenham : voilà le nom des 12 clubs dont les dirigeants sont assoiffés d’argent et dépourvus de toute considération pour les autres.

Une SuperLeague par les riches, pour les riches

Ces 12 clubs veulent créer leur propre compétition, dont ils seront les membres fondateurs et s’affranchir de la Ligue des Champions et de la pression de l’UEFA. Ce projet est à l’encontre du mérite sportif : seul le compte en banque des dirigeants ou actionnaires est important ! Fini les clubs qui luttent chaque saison dans leurs championnats pour retrouver le gratin du football mondial. Ce gratin se retrouvera chaque saison quoi qu’il arrive… et se partagera les recettes astronomiques à prévoir. Autant dire que les gros matchs européens auront une tout autre saveur… Ces 12 clubs veulent s’assurer un parachute doré… Plus besoin de gagner sa place sur le terrain, désormais.

Ces clubs veulent continuer à concourir dans les championnats nationaux mais cela pose un problème d’équité avec les autres clubs… La banque JP Morgan serait prête à trouver un accord pour diffuser cette compétition. Les montants se solderaient entre 4 et 6 milliards d’euros. Comment les autres équipes pourront rivaliser équitablement en championnat quand des centaines de millions d’euros supplémentaires seront injectés dans une petite élite de clubs ? C’est inconcevable et grotesque !

Créer une ligue fermée ? Comme si le football européen leur appartenait. Comme s’il n’y avait qu’une quinzaine de clubs de haut niveau en Europe. Alors que l’AC Milan ne s’est plus qualifié pour la LDC depuis la saison 2013-2014 et Arsenal aurait raté la qualification en C1 pour la 3ème année consécutive. Tout en sachant que Manchester City, l’Atletico, Arsenal ou Tottenham ne sont jamais parvenus à remporter ce qui est ou était le Graal du foot européen… En réalité, ces clubs veulent plus d’argent, plus de pouvoir et se moquent du reste. Ils prennent leur décision dans leur coin et les imposent à tout le monde. C’est un profond manque de respect envers le football. Peu importe la richesse d’un club, tout le monde doit se battre pour faire partie de l’élite !

Le bon sens de Gary Neville

Gary Neville a été le premier à faire entendre sa voix ! Et lorsqu’on l’écoute, on peut regretter que le football ne soit pas dirigé par des hommes tels que lui. Jusque-là, on peut dire que le pouvoir et l’honnêteté font souvent mauvais ménage. On peut cependant se délecter de ses réactions : « C’est un acte criminel envers les fans de foot. C’est une insulte au plus grand sport du monde. Ces dirigeants se réunissent sur Zoom, au beau milieu d’une pandémie mondiale et d’une crise économique durant laquelle certains clubs de divisions luttent pour continuer à exister, seulement pour trouver les moyens de gagner encore plus d’argent. C’est une farce ! […] Ces clubs anglais pensent qu’ils peuvent empocher 350 millions d’euros supplémentaires de plus que les autres, et errer le samedi à jouer avec un tel avantage en Premier League… »

Neville a tout résumé : simplement 12 dirigeants qui se sont demandés comment manger tout le gateau entre eux… Dégoûtant !

Ander Herrera et Mesut Özil s’insurgent contre la SuperLeague

Le milieu espagnol du PSG, toujours salué pour sa bonne mentalité, nous montre une nouvelle fois que c’est un homme qui a des valeurs et des principes. Sur ses réseaux sociaux, l’Espagnol a publié le message suivant : « Je suis tombé amoureux du football populaire, du football des supporters, du rêve de voir l’équipe de mon cœur rivaliser avec les plus grands. Si cette SuperLeague avance, les rêves sont terminés, avec les illusions des fans des équipes qui ne sont pas des « géants » de pouvoir gagner sur le terrain le droit de participer aux meilleures compétitions. J’adore le football et je ne peux pas rester silencieux à ce sujet. Je crois en une Ligue des Champions améliorée, mais pas aux riches qui volent le plus beau sport de la planète. »

L’ancien joueur du Réal Madrid et d’Arsenal, Mesut Özil, a également réagi sur Twitter : « Les enfants grandissent en rêvant de gagner la Coupe du Monde ou la Ligue des Champions… Pas la SuperLeague ! Le plaisir des grands matchs n’a lieu qu’une ou deux fois par an, pas toutes les semaines. C’est vraiment très dur à comprendre pour tous les fans de foot… »

Bruno Fernandes, le maître à jouer de Manchester United a publié un sobre : « Les rêves ne peuvent pas être achetés ».

L’UEFA met la pression aux clubs fondateurs de la SuperLeague

Les instances ont réagi : « Nous envisagerons tous les recours possibles, à tous les niveaux, juridiques comme sportifs, afin d’empêcher cela. Le football repose sur des compétitions ouvertes et sur le mérite sportif ; il ne peut en être autrement. Comme annoncé précédemment par la FIFA et les six confédérations, les clubs concernés seront interdits de participation à toute autre compétition au niveau national, européen ou mondial, et leurs joueurs pourraient se voir refuser la possibilité de représenter leur équipe nationale […] Nous appelons tous les amoureux du football à se joindre à nous pour lutter contre un tel projet, s’il se concrétisait. Ce souci persistant de quelques-uns pour leur unique intérêt n’a que trop duré. Trop, c’est trop. »

La situation échappe à l’UEFA et elle veut reprendre la main ! Les instances doivent montrer que les dirigeants, aussi riches soit-ils, ne peuvent pas faire ce qui leur chante, comme bon leur semble. Actuellement, si rien ne bouge, les 12 clubs pourraient sortir du CEA (Association Européenne des clubs) et une scission presque « définitive » aura lieu entre ces clubs et le reste du football. Le média anglais AnfieldWatch indique qu’un club fondateur souhaitant quitter la SuperLeague devra repartir de la 5ème division du championnat.

L’UEFA met la pression sur les clubs… mais également sur les joueurs. Et même si ces derniers ne sont pas responsables des décisions des clubs, ils pourraient être sanctionnés, jusqu’à ne pas participer à la Coupe du Monde 2022 ! C’est ce qu’a confirmé Alexander Ceferin, président de l’UEFA.

La décision est radicale, mais si aucune pression « extérieure » ne peut faire flancher les dirigeants de clubs, peut-être qu’en interne les choses pourront bouger ? Cependant, la FIFPro (Fédération internationale des joueurs) annonce qu’elle s’opposera aux mesures qui porteront atteinte aux droits des joueurs… Comme l’exclusion des joueurs de leur équipe nationale.

Un appauvrissement des autres clubs ?

Les agissements de 12 dirigeants influent sur tout le système économique dans le football. Aujourd’hui, les droits TV en Espagne représentent plus de 1 milliard d’euros par saison ! Si le trident espagnol composé du Réal, du Barça et de l’Atlético vient à quitter le championnat espagnol, quel diffuseur sera prêt à mettre autant dans la Liga ? Personne, ce qui serait une perte d’argent considérable pour les petits clubs.

Lorsque les spectateurs pourront revenir dans les stades… Les billetteries des clubs seront également impactées ! Il est clair qu’un billet pour voir le match Huesca – Cadix ne se vendra pas aussi facilement et au même prix qu’un Huesca – Réal Madrid ou Huesca – FC Barcelone… Cette SuperLeague sera un gros manque à gagner pour les petits clubs.

On peut penser aux petits clubs. Mais on pense également aux gros clubs européens qui ont refusé l’invitation à cette SuperLeague, à savoir : le PSG, le Bayern Munich ou encore le Borussia Dortmund. Si cette compétition venait à voir le jour et à devenir la compétition la plus suivie au monde, il est difficile d’imaginer que les joueurs parmi les meilleurs du monde tels que Neymar, Mbappé, Lewandowski ou Erling Haaland accepteraient de ne pas être de la partie. Si les clubs de la SuperLeague s’enrichissaient considérablement grâce à cette compétition, une concurrence déloyale pour offrir des salaires aux joueurs pourraient également voir le jour.

Club sans cœur, club sans supporters…

Depuis l’officialisation de la SuperLeague, les supporters et groupes de supporters des clubs concernés font entendre leur mécontentement sur les réseaux… Notamment les supporters anglais, réputés pour leur passion immense du ballon rond… et pour qui la Premier League est une échéance aussi importante qu’une Coupe d’Europe ! Des supporters de Liverpool ont installé, devant Anfield, une banderole « Supporters de Liverpool contre la SuperLeague. Honte à vous ! RIP LFC 1892 – 2021 » : la preuve qu’un vrai malaise découle de ce projet, qui causera la « mort du football » tel qu’on le connaît. Aujourd’hui plus que jamais, nous sommes dans l’ère du « Football Business » !

Retrouvez notre article sur la fin de saison à suspens de notre “Super ligue” à nous, la Ligue 1 ici :

Nicolas PARANT

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