Football – Rififi chez les Phocéens, drame en cours à l’OM

Psychodrame à l’OM ou André Vilas-Boas a présenté sa démission. Remous et rififi chez les Phocéens, digne d’un reportage people.
Milik OM
Milik OM

Énième rebondissement dans cette saison si spéciale chez les Marseillais, à mi-chemin entre Closer, Faites Entrer l’Accusé ou 90′ Enquêtes…
En effet, alors que son président est encore trop affairé à se mettre le peuple marseillais à dos
. De ses illustres figures à ses supporters les plus bas du front), un énième coup de tonnerre est tombé ce mardi 2 février. L’OM a refait parler de lui.

André Villas Boas a ainsi annoncé en conférence de presse avoir remis sa démission. Une décision peut-être précipitée par les évènements du weekend précédent. Mais qu’il explique par des désaccords avec son directeur sportif, Pablo Longoria, sur le mercato qui vient de s’achever.

Décidément, les twists et rebondissements s’enchaînent beaucoup trop vite dans cette saison. A peine a-t-on eu le temps de traiter une actualité qu’elle est aussitôt balayée par une autre, encore plus renversante. On se croirait parfois revenu dans les heures les plus sombres de 24h. Chrono (post saison 5), où les impératifs de rythme eurent fini par prendre le pas sur la qualité globale du show. Pont générationnel oblige, on pourra également tenter la comparaison pour les plus contemporains avec l’ultime saison de Game of Thrones.

OM : Pablo Longoria : une Desperate à Westeros ?

Le problème est là, une fois de plus, à se demander si ce n’est finalement pas son état normal : la maison ciel-et-blanc est sans dessus dessous.

Si l’on se mettait deux minutes à la place des dirigeants, on pourrait se rassurer en se disant qu’au moins, les circonstances covidiennes de la saison en cours pourraient permettre de remonter la pente plus sereinement. En échappant à la gronde populaire qui serait immanquablement exprimée au Vélodrome. Que nenni, peuvent en attester les évènements du weekend dernier…

”L’amour a ses raisons que la raison ignore.” William S.

Si cela va sans dire que le fervent supporter rhodanien auteur de ces lignes accueille ces remous avec un sourire non dissimulé, il n’empêche que…

En ces temps troubles, la Ligue 1 Conforama/UberEat/Chaipasquoi a besoin de places fortes. Et pour de nombreux ineffables aspects, pour quiconque connaît l’histoire du football hexagonal, Marseille en est une.

Et parisiens, lyonnais, lillois, monégasques… pourront se gausser. Si jamais un club comme l’OM venait à sombrer, ils n’en seraient pas les premiers lésés, certes. Mais les seconds, assurément. Pour le lyonnais que je suis, cela reviendrait à l’absurdie de célébrer une relégation de l’ASSE en Ligue 2. Comment remplacer le bonheur de taper les Verts 5-0 dans le derby ? Une question sans réponse. Car réponse, il n’en existe pas.

”Perdre un ennemi est une grande perte.” Christine de Suède

Au moment d’observer la situation sportive de manière froide, une observation s’impose. La bruyante voisine méditerranéenne est 9e, avec 2 matches en retard. L’OM peut virtuellement espérer la 6e, voire la 5e place.

D’un point de vue comptable, et au vue des moyens quand on regarde l’effectif, l’OM n’est donc pas largué, loin de là. Il paye peut-être sa qualification en C1 et le parcours qui s’en est suivi cet automne, comique de répétition oblige.
Non le problème est plus profond.

Harry Potter et la Coupe de Feu

Jacques-Henri Eyraud OM

La direction s’isole et devient victime de sa gestion douteuse, ses déclarations incendiaires… Et même sur une saison en vase-clos, où les interactions avec les supporters sont réduites à leur strict minimum, nombreux sont les points d’achoppement sur la communication de Jacques-Henri Eyraud, au mieux maladroite, au pire suicidaire.

Comment ne pas prendre la mouche quand on entend son président faire un constat d’homme d’entreprise et déclarer qu’il y a trop de marseillais au club. Que cela se ressent les jours suivants une défaite ?… Et résumer ainsi l’employé moyen du club à quelqu’un d’incapable de se détacher de ses émotions pour le bien de l’institution. Non, monsieur Eyraud s’est bien trompé de secteur s’il croit pouvoir gérer un club de football, quel qu’il soit, de manière aussi détachée qu’une entreprise.

Parce que tout ce qui fait la spécificité du football de clubs européen, c’est son ancrage géographique, sociétale et sentimentale. Une donnée inaliénable qui, si elle demeure incomprise, mène droit dans le mur. Si messieurs Eyraut et McCourt sont incapables de composer avec celle-ci, ils auraient mieux fait de rester de l’autre côté de l’Atlantique. Et de prendre en main une franchise, dans une culture qui leur sied mieux.

Une direction sportive à l’origine d’une construction de groupe douteuse. L’effectif comporte certains éléments au mieux intéressants. Mais ne dépassant pas de beaucoup le statut de ”bon petit joueur de Ligue 1” : Rongier, Sanson (parti), Amavi, Sakai… Exploité à plein potentiel, un groupe avec ces caractéristiques peut pourtant accomplir des miracles. On se rappelera longtemps cette épopée jusqu’en finale d’Europa League il y a 2 ans.

Enfin, un vestiaire miné par des rancoeurs incestines. En témoignera le psychodrame de ces derniers jours mêlant deux joueurs censés incarner les figures de proue du projet olympien : Dimitri Payet et Florian Thauvin.

Cocktail explosif me direz-vous… La rondelle de citron remontant à samedi dernier, avec les tristes débordements survenus à la Commanderie. Il sera une fois de plus difficile de s’assumer amateur de football dans ce pays quand de telles violences associées y font la une.

OM : Zone Interdite

Marseille aura beau être en ébullition, plus souvent que de raison, la planète football elle, ne s’arrêtera pas de tourner. Dimanche arrive un match, un choc qui n’en a plus que le nom, le fameux Classico. Cependant, il opposera pour la première fois depuis longtemps deux ennemis claudiquants. En effet, Paris est en train d’encaisser sa préparation physique en vue de la C1, les joueurs s’adaptent à leur nouveau coach. L’équipe est bousculée en tête du championnat par deux concurrents qui ne lâchent rien… Et pour ne rien faire normalement, cette affiche sera peut-être diffusée sur M6. Après 10 ans de domination quatarie BeinSportienne, on serait à 2 doigts de se croire dans un Kamoulox.

Si l’on imagine qu’une solution d’urgence sera trouvée en vue des prochains jours. Nul doute que de nombreuses pistes vont être évoquées pour occuper le banc de touche olympien. Certaines farfelues, d’autres plus réalistes…
On pensera rapidement à Gallardo. Le serpent de mer dont le nom avait déjà été évoqué du côté de Lyon, peut-être pour l’été prochain. Même cas de figure et même courtisan officieux pour Lucien Favre. Qui visiblement ne serait pas chaud à l’idée de se lancer dans le bourbier provincial.

On lâche toujours un ou deux noms susceptibles d’exciter les foules, même si l’on sait que l’on n’a quasi aucune chance de les faire venir. Aulas avait son Mourinho, Longoria aura son Sarri.
Mais en tant que supporter de l’autre Olympique (faut-il encore le rappeler), une autre piste, à la fois réaliste, cocasse, et finalement pas dénuée de bon sens apparaîtrait… Ses initiales : BG. Son principal fait d’arme : avoir occupé le banc de touche du Groupama Stadium, à compter de son ouverture et durant trois lonnnnnnngues années. Et demi, ne pas oublier.

Devenir quelqu’un… le Héros d’un autre

L’idée n’est pas nouvelle, elle constituait même un meme sur les réseaux sociaux depuis quelques semaines. La situation commençant à se tendre du côté de Marseille. Vous l’aurez compris : Bruno Genesio, ex-Lyonnais devenu paria, coach de l’OM. 

On se gaussera dans un premier temps des réactions d’effroi des supporters marseillais. Ceux-là même qui feignaient de ne pas comprendre notre lassitude quant aux fameux plans de jeu génésiens, capables de tourmenter Manchester City et Paris comme de buter contre Dijon, Guingamp ou Toulouse.

Par souci d’honnêteté, si nous sommes plus que soulagés d’avoir été débarassés de ce bon vieux Bruno. Grâce à un but de Bensebaini un doux soir de printemps et d’élimination en coupe de France, il conviendra de réhabiliter le soldat Genesio, à l’heure de lui fournir un emploi. Car oui ! Timing parfait, son expérience chinoise a pris fin depuis peu, et il n’a pas mis longtemps a faire appel aux médias hexagonaux pour annoncer qu’il était enfin prêt à quitter les rives du Rhône. Pour distribuer sa science tactique dans un autre club en Ligue 1.

Genesio capable de fédérer malgré tout

Trêve de sarcasmes : idée farfelue au départ, l’image de Bruno Genesio sur le banc de Marseille ne paraît pourtant pas si bête. Les décideurs cherchent un coach capable de résister à une certaine pression populaire ? Bien aidé par Jean-Michel Aulas, Genesio a tout de même démontré qu’il avait le cuir épais à Lyon. En faisant face quasi tout le long de son mandat à une remise en question perpétuelle.

Même de la part d’un sérieux détracteur, force est de reconnaître qu’une autre de ses qualités est la gestion de groupe. Une compétence qui ne ferait pas de mal dans le vestiaire olympien, clairement à la dérive ces dernières semaines. En effet, même avec de sérieux egos comme Fekir ou Memphis à gérer, Genesio a toujours su fédérer derrière lui et n’a jamais perdu le contrôle, le contact avec ses joueurs. Pour de bonnes ou mauvaises raisons. Mais c’est un fait sur ses 3 ans (et demi!) à Lyon qui ne peut être remis en question. Pas pour rien qu’on a eu autant de mal à s’en débarasser bon sang de bon soir !… En tout cas il serait intéressant, et plutôt sympa pour les amateurs de football, qu’un entraîneur puisse faire à nouveau cohabiter Payet et Thauvin.

OM : Le trading comme seul modèle viable ?

Enfin, et ceci à moyen terme, Genesio sait plutôt valoriser les talents. Car oui, excepté Paris, le projet le plus ambitieux que peut envisager un club français est le trading, plus ou moins assumé. Marseille ne faisant pas exception. On le sait, l’OM va faire un sacré ménage dans les mercatos à venir. Mais nul doute que parmis les recrues, il y aura de jeunes talents prometteurs qu’il faudra exposer et revendre au plus fort. Et dans cet exercice, deux coachs se sont particulièrement illustrés en Ligue 1 sur cette décennie, Leonardo Jardim et… Bruno Genesio.

Voilà autant d’arguments, auquel votre rédacteur aura bien sûr oublié d’adjoindre tous les griefs qu’il a pu adressé pendant trois ans (et demi) à la Génèse. Ba oui, faudrait pas révéler toutes les surprises qui attendent nos amis phocéens si Bruno venait à les rejoindre.
Mais tout ceci irait parfaitement dans le sens d’une nouvelle histoire plutôt sympa à raconter, dans ce qui constitue le petit film de notre bonne vieille Ligue 1. Hey après tout… On vient bien d’assister au retour du pire entraîneur depuis Louis XVI. Qui n’avait pourtant pas perdu un match depuis 10 ans. Et est déjà en train d’établir des records du côté de la Beaujoire.

Estéban Lemonnier

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