Merignac Handball – Rester en LBE, formation et pérennisation

Club phare de Gironde et de Nouvelle-Aquitaine, c’est son président Alexandre Zaug qui nous raconte le Merignac Handball
Alexandre Zaug, président de Merignac Handball
Alexandre Zaug, président de Merignac Handball

Pour sa deuxième saison consécutive en Ligue Butagaz Energie, Merignac Handball est actuellement à la 12e place. Club phare de Gironde et de Nouvelle-Aquitaine, c’est son président Alexandre Zaug qui nous raconte le club, à la première personne. Venez découvrir le Merignac Handball !

VICTOIRE IMPORTANTE CONTRE PLAN-DE-CUQUES

La victoire contre Plan-de-Cuques était importante. C’est notre seconde victoire, à laquelle s’ajoute un match nul. Si on revient sur le match, il y a différentes choses à retenir. On a connu un début de partie très difficile, ce qui malheureusement est assez caractéristique de notre début de saison. Ponctué de passages à vide très handicapants. C’est un axe majeur de travail. Une fois qu’on aura réglé ce souci de trou d’air, je suis convaincu que les victoires s’enchaineront.

Cependant, le groupe a su se remobiliser et se reconcentrer, sans paniquer. Le retour a eu lieu au fur et à mesure de la mi-temps. Les joueuses ont mis beaucoup plus d’agressivité en défense. Il y a aussi une présence physique, qu’on a peut-être moins sentie chez notre adversaire très fatigué en fin de partie. On a également pu compter sur le verrouillage de notre cage par Hélène Falcon2. Je sens que le groupe est en train de monter en puissance, ce qui est de bonne augure pour la suite de la saison.

ON AURAIT PU FAIRE UN PEU MIEUX

Le début de saison a été ponctué, comme les autres clubs, par des couacs liés à la situation sanitaire. Je retiens que sportivement, on aurait pu faire mieux. Ces passages à vide nous coûtent la victoire contre Bourg-de-Péage3 ou on s’écroule en fin de match. On mène aussi à Nantes ou on ne passe pas loin. Cela nous a valu un match nul contre Saint-Amand, où on est à +3 à 5 minutes de la fin de rencontre. On a perdu des points sur ces rencontres. Il y a eu un changement d’entraîneur en début de saison. Christophe4 nous a rejoint en Novembre, une fois le championnat démarré. Aujourd’hui il a la pleine confiance du club, sur la façon dont il gère le collectif, mais aussi dans le projet de jeu qu’il est en train d’imprimer dans le groupe.

On a eu la chance de ne pas avoir une saison trop hachée. Nous avons joué l’ensemble de nos matchs. Le groupe a fait beaucoup d’efforts, pour ne pas se mettre en situation à risques, vis-à-vis du Covid. Ce sont des investissements personnels, via les gestes barrières. Je les en remercie vraiment. Ce n’est pas une situation facile à vivre pour elles, pour nous. Mais d’autres équipes n’ont pas eu la chance de jouer toutes leurs rencontres et le championnat va être remodelé. On va avoir beaucoup de matchs à jouer. La victoire ce week-end est encourageante mais finalement, on n’est même pas à la moitié de saison. Il va falloir gagner beaucoup de matchs.

MERIGNAC HANDBALL SE PROFESSIONNALISE ET ON VA DANS LE BON SENS

L’objectif n’est pas juste de viser l’avant dernière place. Ce que je souhaite, c’est de remporter un maximum de matchs sur cette seconde partie de championnat. On veut montrer qu’on a notre pleine place en Ligue Butagaz Énergie, et pas qu’à un point près. Nous sortions d’une saison très compliquée l’an passé5. On a vu le gap, évoqué par tout le monde, entre la D2 et la LBE. La saison s’est terminée en mars et tout a été coupé court, sans qu’on puisse voir quelle aurait été notre fin de saison.

Tout le monde parle de cet écart de niveau et on le savait avant d’arriver en D1. Mais il faut le voir pour vraiment le sentir. Il y a des grosses écuries bien en place, avec deux-trois ténors. Pour jouer en LBE, il faut une application et une concentration de tous les jours. Chaque perte de balle se paye cash et on a pu le voir sur certains de nos matchs. Notre montée et notre effectif se construisent. C’est un projet de long terme. On se professionnalise et on va dans le bon sens. Cela nous permet d’être plus serein cette année sur notre capacité à engranger les victoires.

ON VEUT RESTER EN LBE CAR ON AIME CE CHALLENGE

Le handball est très présent en Gironde, les championnats départementaux sont d’un niveau très élevé par rapport à d’autres départements. On a un vivier assez conséquent, avec beaucoup de clubs. Même chez les garçons, certains clubs ne tournent pas trop mal et il ne manquerait pas grand-chose pour que ça grimpe. Chez les filles, il y a aussi une équipe en D2 avec Bègles. Pessac et Mios sont en N1. C’est une émulation dans le département, avec des clubs qui se tirent la bourre.

Bien que l’on suive les résultats des autres clubs, nous restons centrés sur nous-mêmes, dans notre aventure en Ligue Butagaz Énergie. Et ce n’est pas qu’une question de leadership départemental. On y reste parce qu’on aime ce challenge. Mais c’est une question qui nous est souvent posée. Il est possible à l’avenir de voir beaucoup de bons clubs féminin en Gironde. Nous voulons aller le plus haut possible. Il y a toujours la crainte de faire le yo-yo, comme certains l’ont fait. On veut pérenniser le club au plus haut.

MERIGNAC HANDBALL A DE TRES BONNES RELATIONS AVEC NOS PARTENAIRES

On est un sport qui a un niveau de médiatisation encore faible et pourtant nos partenaires privés nous soutiennent, malgré la situation sanitaire et l’incertitude économique qu’elle entraine. Je tiens à les remercier à nouveau et espère sincèrement pouvoir les accueillir prochainement au club. C’est tout le microcosme qui est déréglé et on espère qu’on pourra reprendre rapidement comme avant, que ce soit pour les matchs ou nos autres interactions. Je tiens à souligner également l’important soutien de la Ville de Mérignac. Avec qui les rapports sont toujours très bons.

ON VEUT AVOIR NOTRE CENTRE DE FORMATION

Le club compte une grosse vingtaine de salariés, joueuses inclues, dans différentes parties. La gestion, le staff. On a une animatrice sportive, qui a des missions sur le côté amateur. Il y a une entraîneuse professionnelle. Elle s’occupe d’habitude de la Nationale 16 et aussi du centre de préformation. On travaille en partenariat avec le CREPS de Talence. Elle a des missions diverses et variées dans l’antichambre pro. Notre réserve se doit d’être un vivier de joueuses pour l’équipe première.

Notre projet de centre de formation avance et espérons que la situation sanitaire ne nous freine pas et nous permettre de finaliser ce dossier cette année. Il nous tient à cœur de pouvoir représenter ainsi la région Nouvelle Aquitaine sur le plan de la formation des jeunes talents. Pour autant, nous restons vigilants avant tout sur la situation économique du club qui pâtit comme toutes les structures actuelles de l’activité quasi nulle coté amateur et des huis-clos.

MERIGNAC HANDBALL – LA DIFFUSION LOCALE DES MATCHS A ÉTÉ UNE BONNE CHOSE

Les matchs sont retransmis en direct. C’était un souhait des clubs et on arrive à mettre en place des choses. Mais actuellement, c’est plus un coût qu’une rentrée. Pour faire un live de qualité, il ne faut pas qu’un simple téléphone. C’est un investissement qu’on fait pour promouvoir le handball féminin. Il est plaisant de voir les matchs disponibles sur les réseaux sociaux, certains sur la chaîne Sport en France, mais qui ne peut pas non plus couvrir l’intégralité des rencontres. La diffusion locale est une bonne chose et tous les clubs ont joué le jeu. A terme, cela peut donner de bonnes choses.

Les audiences ont été intéressantes. Même si en ce moment, le championnat a repris dans une formule où tout le monde joue en même temps. De fait, nos audiences bénéficient moins des spectateurs des autres clubs. On le fait surtout pour nos licenciés qui sont actuellement privés de terrains et de compétitions. Et qui, en plus, ne peuvent assister aux rencontres dans la salle. Mais je ne peux pas vous dire ce qui va se passer quand les salles rouvriront. La qualité des lives est au rendez-vous. Mais on a à cœur de voir les gens revenir dans notre salle.

DES INQUIÉTUDES SUR LE DÉSENGAGEMENT DANS LE MONDE AMATEUR

J’ai une attention toute particulière pour le monde amateur, qui ne peut pas jouer ni s’entraîner. On a essayé de faire un peu d’entraînement en extérieur quand on en avait le droit. On avait même repris un peu en intérieur. Je partage les craintes sur le désengagement de l’effectif au niveau amateur, pour la saison prochaine. Il y a déjà eu une casse généralisée dans le monde du handball cette année. Et il y a de vraies inquiétudes pour l’année prochaine car, quand on y réfléchit, cette saison est encore pire que la précédente. Pour autant je me veux optimiste sur la suite de cet épisode douloureux.

ALEXANDRE ZAUG MERIGNAC HANDBALL

Avec Etienne GOURSAUD

Retrouver ICI notre article sur Saint-Amand Handball.

  1. Suite à la crise sanitaire, la Ligue Butagaz Énergie a décidé de changer de formule. A l’issue des matchs aller, il y aura 8 équipes en play-off pour jouer le titre et les places européennes. Et 6 équipes en play-down pour éviter la dernière place, synonyme de relégation en D2.
  2. Hélène Falcon, 15 parades contre Plan de Cuques à 44% de réussite. Soit une prestation exceptionnelle.
  3. 2e journée, défaite de Mérignac 22-24. 6e journée, défaite 28-26 à Nantes, 9e journée 26-26 contre Saint-Amand
  4. Christophe Chagnard
  5. Mérignac, promu, avait alors connu une saison galère, en s’inclinant sur chaque rencontre, avant que la saison ne soit stoppée par la crise du Covid_19.
  6. La réserve de Mérignac évolue actuellement en Nationale 1, troisième échelon national.

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