MARGOT DUMONT : RESPIRER FOOT, EN PARLER, ET MÊME LE VIVRE

Elle peut être à Stuttgart le matin et à Lyon le soir, à Nice le lendemain et sur tous les terrains de Ligue 1. Un plaisir et une passion pour le ballon rond qui anime Margot Dumont depuis son plus jeune âge que ce soit sur les plateaux TV ou sur le terrain de son club d’Issy les Moulineaux. La  journaliste de beIN SPORTS qui s’apprête à fouler les pelouses russes, pour la Coupe du Monde 2018 en juin prochain se livre sans filtre sur ses souvenirs et son travail.
Margot Dumont
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Les athlètes ont beau être le coeur du sport, ils ne sont pas les seuls à faire rayonner nos disciplines préférées. Plongez dans les coulisses du sport professionnel en découvrant les interviews de dirigeants, de coachs, du staff médical, des fans…

Elle peut être à Stuttgart le matin et à Lyon le soir, à Nice le lendemain et sur tous les terrains de Ligue 1. Un plaisir et une passion pour le ballon rond qui anime Margot Dumont depuis son plus jeune âge que ce soit sur les plateaux TV ou sur le terrain de son club d’Issy les Moulineaux. La  journaliste de beIN SPORTS qui s’apprête à fouler les pelouses russes, pour la Coupe du Monde 2018 en juin prochain se livre sans filtre sur ses souvenirs et son travail… Première partie (Crédit photo Une : BeIN SPORTS) 

Une passion pour le ballon rond qui arrive dès le plus jeune âge

Dès mes premiers pas, j’avais un ballon dans les pieds. J’ai toujours pratiqué le football. Je jouais tous les jours, tout le temps, mais pas en club. Plutôt avec mes cousins et mes amis.

Il faut savoir que mes parents et surtout mon frère (qui a deux ans et demi de plus que moi), n’aiment pas du tout le football. Souvent ça vient du père qui initie sa fille ou son fils, mais là ça venait plutôt de mes cousins. Ils sont beaucoup plus âgés que moi, une dizaine d’années environ. Nous ne sommes pas de la même génération, mais eux étaient à fond dans le foot.

C’est donc de là que c’est venu, étant petite, je trouvais ça génial de les voir s’exciter autour d’un match. Ils m’emmenaient au stade et j’adorais. Ils me fascinaient, m’intriguaient. Vu qu’ils étaient plus grands, je voulais faire la même chose qu’eux, et j’étais passionnée.

Je garde un grand souvenir des années où Lyon était Champion de France. C’est l’époque qui m’a fait vivre, grandir durant mes années d’adolescences. De 12 à 18 ans, j’allais au stade de Gerland, je voyais des matchs contre le Réal de Madrid et bien d’autres. Et surtout des victoires ! Je me rappelle des envahissements sur la pelouse pour fêter les titres avec les joueurs, c’était vraiment super.

Mais une fille qui jouait au foot c’était une exception, j’étais tout le temps la seule, et quand je jouais avec les garçons, ils me regardaient tout le temps d’un air, « qu’est-ce qu’elle veut la fille, pourquoi elle joue avec nous ? ». En jouant avec eux je me suis vite rendue compte que j’étais plus forte que certains garçons. C’est là qu’ils m’ont accepté, j’étais un peu la star de l’école ! La puissance du vecteur d’intégration du football quand on est une fille est importante et c’est ça qui est génial. Il suffit de bien jouer au foot pour avoir les garçons à tes pieds.

…Tout comme sa profession

Lorsque j’étais petite, j’avais un modèle : le journaliste Romain Del Bello, qui est même devenu un ami. Lui était au bord de terrain sur TF1 pour la Ligue des Champions, et je voulais faire ce qu’il faisait à l’époque. J’aime bien aussi Laurent Luyat sur France 2, tant par son humilité, sa façon de présenter, son professionnalisme et la bonne humeur qu’il retransmet aussi au téléspectateur. C’est un très bon journaliste.

J’ai débuté dans le journalisme très tôt, à l’âge de 14 ans. Je pense que ça vient de la volonté d’être au cœur de l’évènement, le partager ou d’être aux côtés des athlètes. À la base je voulais devenir footballeuse professionnelle ou journaliste. Et au final j’ai fait un peu les deux, car j’ai quand même eu une petite expérience en D1 féminine.

J’ai donc posé la première pierre avec la création d’un site internet sur l’OL. J’écrivais des articles sur le club, j’étais en quelque sorte la rédactrice en chef, et je le gérais plutôt bien. Tout est allé très vite ensuite.

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J’ai décroché ma première interview avec Sidney Govou en 2004. J’étais impressionnée, car c’était comme une première étape dans ma carrière, une première réussite. Ça m’a lancé, puis j’étais jeune pour le coup à 14 ans, et assez fière de me dire que l’investissement que je mettais au quotidien commençait à payer.

La chose que je me suis dite à ce moment, c’est que tout était possible face aux personnes qui pensaient que je n’y arriverais pas, que le milieu journalistique était bouché. Alors quand je décroche ma première interview, je me dis qu’il faut juste être à fond dedans et avoir plus envie que les autres. Ça m’a un peu mené vers le chemin du journalisme.

Mon père est médecin et ma mère avocate, ils ne m’ont jamais imposé un métier. Ils m’ont simplement dit : « Fais ce que tu veux. » J’avais 9-10 ans, je sortais jouer au foot jusqu’à 22h le soir, mes parents étaient hyper laxistes. Tant que j’avais des résultats à peu près corrects à l’école, ça suffisait. Ils ne m’ont jamais mis la pression. Ce qui fait qu’au final je me suis orientée librement, et fais ce que je voulais, je les remercie vraiment pour ça.

J’avais de la chance, car mes amis étaient surtout des garçons avec qui je jouais au foot et avec qui j’allais au stade, nous étions souvent ensemble. J’étais plus un « garçon manqué » et pas trop une fille « normale » qui raconte des potins à sa copine, ou qui allait faire du shopping. Je n’aimais pas trop ça. J’étais plutôt tournée sur le sport et sur mon site que je gérais plutôt bien.

Finalement j’avais un décalage avec beaucoup d’amis, car j’avais déjà un pied dans le monde professionnel, alors qu’eux ne savaient même pas ce qu’ils voulaient faire plus tard. Il y a tellement de jeunes qui n’ont pas conscience de leur avenir professionnel…Moi, j’étais fière de savoir ça à mon âge !

Je reçois beaucoup de mails de gens qui me disent : « Je me suis trompé sur mon orientation, finalement j’aurais aimé être journaliste, mais je n’ai jamais osé », nombreux ont des regrets, donc je me dis que j’ai eu de la chance d’avoir su très tôt ce que je voulais faire.

Je n’avais pas de temps libre, je ne faisais pas comme la plupart des jeunes à jouer à la play ou regarder la télé, moi je travaillais. Dès mes 13-14 ans, j’allais aux entraînements, je faisais les comptes-rendus, les interviews, ça m’amusait, car je le faisais avec plaisir et c’est encore le cas aujourd’hui.

Je suis ravie de faire ce qu’il me plait ! À l’école j’étais insupportable, têtue, je répondais au professeur, franchement une catastrophe, un bonhomme. Mais bon, je savais ce que je voulais faire et il y avait des cours qui ne m’intéressaient pas, du coup c’est à ce moment que je pense avoir été un peu rebelle.

À 18 ans, lorsque j’ai obtenu mon baccalauréat économique et social il a fallu s’orienter. J’ai donc fait une école de journalisme à l’ISCPA de Lyon pendant deux ans. L’objectif pour moi était de prendre de l’expérience dans le domaine.

En parallèle, je faisais des stages et j’étais déjà en pige dans plusieurs rédactions. Je suis donc montée à Paris la première année, et j’ai commencé à travailler pour l’Équipe 21, INFOSPORT, CANAL +, BFMTV, RMC et football 360. Sans oublier mon site internet « espace-ol.com », qui marchait encore.

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Malheureusement, j’ai dû l’abandonner, car je ne pouvais pas tout gérer, le travail était trop important dans ces rédactions. Après 3 ans de pige, j’ai été prise chez beIN SPORTS en 2012. La chaîne était en train de se créer et le directeur de la rédaction Charles Bietry et son adjoint Florent Houzot m’ont recruté alors qu’il commençait à constituer leur équipe. J’avais d’ailleurs une bonne relation avec Charles Bietry avec qui j’avais travaillé chez L’Équipe TV. Signer son premier CDI à 21 ans dans un tel média, c’était un rêve.

J’ai choisi la télévision car j’aime bien le rapport à la caméra, faire dire quelque chose à l’image et être un peu artistique pour accrocher l’œil. Lorsque je fais des reportages, j’ai mon drone et j’aime aussi prendre des images avec mon caméraman.

Je choisis les reportages en fonction de l’histoire du joueur. Je ne vais pas juste faire un reportage sur un garçon qui a signé dans un club et qui a marqué tant de buts dans la saison. Il faut toujours trouver quelque chose d’original, de remarquable. Par exemple un de mes meilleurs reportages a été celui sur Jimmy Durmaz. C’est un fils de réfugié qui a une vraie histoire authentique, c’est un homme de foi qui va souvent à l’église et qui croit en l’humanité. Donc ça, c’est une super histoire, c’est quelque chose à raconter. Essayer de rentrer dans son quotidien, dans son intimité, aller au-delà du footballeur, car c’est un homme qui a des passions en dehors du foot. À chaque fois je me pose cette question : « Que puis-je raconter sur lui, que personne d’autre ne sait ? »

Être journaliste « bord de terrain » fait partie du direct, il y a des émotions, moi j’ai pris beaucoup de recul et je réfléchis beaucoup. Il ne faut pas être supporter, mais bien dans son rôle de journaliste. C’est comme ça qu’on fait les meilleures analyses. Bien sûr à mes débuts j’étais stressée, mais c’est juste une question de pratique.

MARGOT AVEC SOLÈNE ANSON

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