L’équipe de France a parfaitement lancé sa campagne de qualification à l’Euro 2022, en disposant de la République Tchèque et de l’Ukraine. Retour sur ces deux matchs.
Une équipe de France aux deux visages…
Contre la République Tchèque, on a vu une équipe de France très brillante offensivement, avec 38 buts inscrits à une équipe qui joue régulièrement l’Euro. On a pu entendre ici où là que c’était comme “si la France avait joué l’Andorre au foot”. C’est totalement faux. Tout a bien marché dans ce match de gala à Besançon, avec des ailes conquérantes, un jeu placé qui a fait mal aux Tchèques qui n’ont jamais pu ajuster leur défense pour s’adapter à ce que proposaient les coéquipières d’une Méline Nocandy, qui a marqué beaucoup de points ce week-end. Les contre-attaques ont également été létales et souvent portées par la vitesse de Coralie Lassource ou Chloé Valentini.
Et on a vu une équipe de France beaucoup plus laborieuse, face à une belle surprise qu’est cette équipe d’Ukraine. Beaucoup moins inspirées offensivement, elles ont longtemps buté sur une belle défense. Preuve en est, ces 6 petits buts inscrits en 20 minutes, entre la 31e et la 50e minute. Malgré tout, on a vu une équipe combattante, qui n’a jamais baissé les bras, y compris lorsque les Ukrainiennes ont commencé à mener au score. Car à 6 minutes du terme de la rencontre, on commençait à ne pas donner cher de la peau des Bleues.
Capable de gagner dans presque n’importe quelle configuration
Sauf qu’à la fin, c’est souvent la France qui gagne. Brillantes où plus laborieuses, les Bleues trouvent toujours ce petit truc pour surmonter ces difficultés. Les mêmes qu’en demi-finale des Jeux Olympiques contre la Suède, ou même lors de la finale face aux Russes. Avec les Bleues ça peut être très simple, mais c’est souvent compliqué et usant pour les nerfs de ses supporters. Mais la délivrance est souvent à la hauteur de la souffrance ressentie durant le match.
Car la force de cette équipe est incontestablement son “fighting spirit”. Cette capacité à renverser les situations et à hausser son niveau de jeu quand cela devient difficile et que la victoire semble s’échapper. Ne vous trompez pas, une grande équipe n’est pas forcément une équipe qui va rouler sur la concurrence. A très haut-niveau cela n’existe pas, tant l’écart entre les grandes nations est faible. Une très grande équipe se distingue par sa capacité à gagner des matchs, dans n’importe quelle situation.
L’apport des nouvelles a été indéniable
Dans un groupe avec seulement six championnes olympiques (Pauletta Foppa, Chloé Valentini, Coralie Lassource, Méline Nocandy, Océane Sercien et Kalidiatou Niakate), on attendait beaucoup de voir l’apport des nouvelles figures intégrées au groupe bleue pour ces deux matchs. Cet apport a été indéniable lors du premier match contre les Tchèques. Mais l’insouciance du premier match peut donner des ailes. Le plus dur pour elles étaient de confirmer par la suite. Et cela a été très bien fait. Même si Orlane Ahanda, précieuse lors du premier match, est malheureusement sortie sur blessure – on craint le pire au niveau du genou – certaines ont réussi à confirmer les bonnes dispositions.
On pense aux 5 buts d’Alicia Toublanc la Brestoise, qui peut devenir une candidate pour s’établir durablement dans le groupe. Elle s’est montrée efficace sur un poste qui a parfois posé problème. Il faudra encore confirmer, mais une doublette avec Pauline Coatanea, comme c’est déjà le cas en avec le Brest Bretagne Handball. Cela permettrait d’installer définitivement Laura Flippes, capable également de jouer à l’aile droite, sur son son d’arrière droite, où elle est capable de prendre le jeu à son compte. Maintenant, il ne faudra pas oublier le retour des cadres (Estelle Nze-Minko, Allison Pineau, Pauline Coatanea, Cléopatre Darleux…). Car ce sont bien elles et ce magnifique groupe qui ont propulsé les Bleues au sommet de l’Olympe, début août.
Etienne GOURSAUD