Né un 10 décembre 1996, âgé de 24 ans, Jonas Vingegaard est la petite sensation de ce début de Tour de France. Le seul à avoir fait craquer Tadej Pogacar. Présentation.
Sa troisième saison en World Tour
Il ne fait pas partie de la catégorie des Remco Evenepoel ou des Tadej Pogacar, capables de performances de très haut niveau très jeunes, parfois avant l’âge de 20 ans. Jonas Vingegaard a commencé sa carrière plus modestement. Il passe professionnel en 2016, dans une équipe Continentale ColoQuick-Cult. Il se distingue en devançant un certain Egan Bernal, dans un contre-la-montre en montée au Sibiu Tour. Surtout, en fin d’année, il prend la seconde place du Tour de Chine.
Sa progression se poursuit en 2017, 4e et meilleur jeune du Tour du Loir-et-Cher, mais surtout une 2e place du Grand Prix Viborg. Il n’est devancé uniquement que par un certain Kasper Asgreen, son compatriote. Avant de connaître le premier gros pépin de sa carrière, une fracture du fémur. Il revient en 2018, avec une 5e place et un nouveau maillot de meilleur jeune du Tour de Loir-et-Cher. Il se distingue sur les courses Espoirs, avec une victoire sur le prologue en côte du Tour de la Vallée d’Aoste et une victoire sur le contre-la-montre par équipe du Tour de l’Avenir, avec le Danemark.
Une victoire en Pologne en 2019
Recruté par la Jumbo-Visma en 2019, il découvre le World Tour où il se distingue sur le Tour du Pays Basque, 12e de la dernière étape, il termine avec les favoris ! Surtout, il remporte sa première victoire World Tour en août, quand il remporte la 6e étape du Tour de Pologne. Il est alors leader du classement général, mais s’écroule lors de l’ultime étape. Mais c’est déjà annonciateur de ce que réserve par la suite ce Danois !
En 2020, dans une année plus compliquée, à cause du Covid, il parvient à confirmer de nouveau sur le Tour de Pologne, prenant la 8e place, son premier Top 10 sur une course à étapes World Tour. Il ne participe à aucune course avant l’explosion de la pandémie de Covid. Ne totalisant que 28 jours de course. Il découvre néanmoins son premier Grand Tour en Octobre. Il participe à la Vuelta, pour épauler Primoz Roglic (qui remportera l’épreuve). Discret en début d’épreuve, il impressionne les suiveurs, à l’occasion de la 12e étape, menant vers le terrible Alto de L’Angliru ! Il imprime un rythme soutenu, qui fait exploser le peloton. Si Carthy remporte l’étape, Jonas Vingegaard prend une belle 14e place, après avoir roulé. Son principal fait d’armes ! Mais le meilleur est à venir !
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Jonas Vingegaard – Une saison 2021 très probante
Pour le profane du cyclisme, qui ne suit le vélo que lors des longs mois de juillet sur le Tour de France, voir Jonas Vingegaard sur le podium du Tour peut apparaître comme une énorme surprise ! Cependant, le jeune danois réalise une saison 2021 plus que probante, avec 4 victoires. La difficile arrivée au sommet de Jebel Jais, sur l’UAE Tour et son triomphe sur la semaine Coppi et Bartali, où il remporte deux étapes et le classement général. Au-delà de ces victoires, il y a eu d’autres résultats probants.
Il a pris la 2e place du très exigeant Tour du Pays Basque, derrière son leader Primoz Roglic. Il y devance de très grands coureurs comme le Slovène Tadej Pogacar (3e), Adam Yates (4e), Alejandro Valverde (7e). Cette performance, alors qu’il est totalement dévoué à Roglic cette semaine-là, a mis la puce à l’oreille de beaucoup de suiveurs. Il a franchi un réel cap et a montré qu’il pouvait se bagarrer avec les meilleurs, au sein de courses World Tour. Il confirme dans la foulée, avec deux 5e place. La première sur l’Amstel Gold Race, la seconde sur La Flèche Wallonne, où le leader était une nouvelle fois Primoz Roglic. Il ajoute un top 15 sur la Doyenne Liège-Bastogne-Liège.
Le Tour n’est pas fini
Il reprend sur le Critérium du Dauphiné, dans un rôle d’électron libre. S’il ne pèse pas sur la course, avec une 51e place au général, il prend la 2e place de l’ultime étape menant aux Gets, avec le redoutable col de Joux-Plane. Avec également une 7e place sur le contre-la-montre, sur cette semaine.
Son début de Tour est sans doute bien meilleur que celui espéré. Mais le voir dans le top 10, dans la mesure où son leader Primoz Roglic a abandonné prématurément, n’est pas non plus une hérésie. Il a impressionné dans le Ventoux, où il a fait craquer Tadej Pogacar. Mais il ne faut pas oublier qu’il est à portée de fusil du 5e Ben O’Connor (à 26 secondes) voire même du 8e Enric Mas (à 1’39). Une défaillance, ne serait-ce que légère, peut vite remettre en cause notre grille de lecture !
Etienne GOURSAUD
