Cyclisme – On présente le col du Portet, juge de paix de la 17e étape

C’est le juge de paix de la 17e étape et sans doute le col le plus difficile de ce Tour de France. Présentation du col de Portet (16 km à 8,7%).
Le Col du Portet - redoutable juge de paix de la 16e étape
Le Col du Portet – redoutable juge de paix de la 16e étape

C’est le juge de paix de la 17e étape et sans doute le col le plus difficile de ce Tour de France. Présentation du col de Portet (16 km à 8,7%).

Long, haut et pentu – Une véritable purge le Col de Portet

Long de seize kilomètres, le Col de Portet fait partie des géants des Pyrénées. Evidemment, il ne peut rien face aux 35 kilomètres de l’Envalira, via Ax-Les Thermes, mais cela le place parmi les plus longs cols pyrénéens. Le col du Tourmalet est plus long (17,2 km via Sainte-Marie de Campan, 19 via Luz-Saint-Sauveur). Le Port de Pailhères est également plus long. Là où cela se corse, c’est au niveau du pourcentage moyen. Avec 8,7% de moyenne, il ne vous laissera aucun répit. La régularité de la pente, sans réelle phase de repos, ne laissera aucune réelle récupération !

L’altitude également, avec 2215 mètres, c’est le plus haut col pyrénéen français. Au-delà des 2000 m, certains organismes ne supportent que moyennement le manque d’oxygène et la sélection naturelle se fait, parfois sans qu’il n’y ait réellement besoin d’attaquer. C’est le seul col pyrénéen à proposer deux kilomètres au-delà de la limite fatidique des 2000 m.

On entre dans le détail !

Le Col de Portet ! Tout neuf mais prêt à entrer dans la légende

Un début de col de Portet qui ne fait pas de cadeau

Vous êtes à Saint-Lary Soulan et vous la voyez au loin. Cette route à flanc de montagne, cette impressionnante ligne droite et ce lacet et une nouvelle impressionnante ligne droite. Vous savez que vous allez devoir passer par là ! Sur les deux premiers kilomètres, n’attendez-vous pas à voir votre compteur afficher une valeur en dessous des 10 % ! C’est régulier et infernal, vous n’aurez aucun répit et serez pris à la gorge d’entrée. Traditionnellement, le changement de braquet fait toujours mal, là vous n’aurez aucun temps d’adaptation ! En réalité, la première accalmie interviendra après la traversée du village de Soulan. A cela s’ajoute que vous avez toutes les chances d’être exposé au soleil et au vent.

Un léger replat à Espiaube qui soulage

Repos relatif cela dit, car le kilomètre le “moins” dur est à 8,6%. Si vous êtes partis trop vite, vous allez commencer à être rattrapé par la réalité. Une réalité brutale. Il faudra attendre Espiaube pour trouver un peu de plat et même une légère redescente. C’est là qu’arrive la croisée des chemins. A gauche, la traditionnelle montée vers le Pla d’Adet et à droite, vous foncez vers votre destin. Le reste du col de Portet vous attend. Fini la belle route de la station, vous entrez dans une petite route un peu gravillonneuse. Surtout, vous êtes seuls au monde, les voitures étant partiellement interdites.

Seul au monde au Col de Portet

Vous voilà, seul mais la pente elle ne se calme que guère ! 8,8, 8,2 9, 9,3, jamais la pente ne passe sous les 8%, soit au-delà de la moyenne de tous les longs cols pyrénéens ! Il faut attendre le 13e kilomètre pour avoir enfin un peu de répit, 6,7% avec des passages en dessous. Là, il vous faut prier pour ne pas avoir de vent et ne pas être en plein soleil, car vous êtes à flanc de montagne, sans aucun abri, sans rien pour vous cacher. Le sommet approche et l’altitude monte. Vous êtes largement au-dessus des 1700 m et la limite fatidique approche.

Un dernier kilomètre en enfer

Nous voilà tranquillement (façon de parler), dans les deux derniers kilomètres. Et là, ne vous fiez absolument pas aux profils proposés. Pas de 8,7 % de moyenne dans l’avant dernier kilomètre, mais une pente plus douce, qui avoisine les 6%. On ne va pas se mentir, à ce moment-là du col et avec le niveau de fatigue légitime des déjà 14 km de montée, cela apparaît comme un petit bonheur. Malheureusement, les calculs sont vite fait. Si, ici, la pente est plus douce, arithmétiquement, le dernier kilomètre est forcément plus dur. Et là, toi jeune ou moins jeune cycliste qui a étudié le profil, quand tu vois le panneau qui t’indique 11% de moyenne dans le dernier kilomètre, tu prends un coup au moral ! Et à raison. Le dernier kilomètre est effroyable. Un passage sur un tunnel, une pente que ne s’adoucit jamais, un dernier lacet à prendre à l’intérieur. Voilà, vous y êtes. Vous avez vaincu le Col du Portet.

Sans doute le col des Pyrénées le plus difficile !

Etienne GOURSAUD

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