Cyclisme – Les tops/flops de la semaine du 22 au 27 mars

La révélation Biniam Girmay, le panache des Sud-Américains, mais aussi la Quick-Step qui passe à côté des classiques.
Biniam Girmay

La révélation Biniam Girmay, le panache des Sud-Américains, mais aussi la Quick-Step qui passe à côté des classiques.

Crédit : DR

TOPS

La folle semaine de Biniam Girmay

Une étoile est née ! On imagine que Biniam Girmay aurait signé des deux mains si on lui avait annoncé qu’il terminerait 5e du GP E3. Alors que dire, si on lui avait dit que, trois jours plus tard, il claquerait Gand-Wevelgem ? L’Erythréen d’Intermarché-Wanty apporte à l’Afrique Sub-Saharienne sa première grande victoire sur une course World Tour. Et pas la plus moche, car Gand-Wevelgem appartient à ces classiques qu’on peut mettre juste en-dessous des monuments et remportés par de grands coureurs. Cette victoire c’est aussi la victoire d’un pays où le cyclisme est devenu une institution au 21e siècle. Biniam Girmay va couper un peu pour rentrer au pays ! Où il devrait être accueilli en héros.

C’est aussi la victoire attendu d’un jeune prodige de 21 ans, qui gagne Gand-Wevelgem au même âge qu’un certain Eddy Merckx. Vice-champion du monde espoirs l’an passé, il franchit les caps à vitesse grand V. Actuel 6e au classement Pro Cycling Stats, il totalise déjà 102 points de plus que l’an passé. Et avec ses qualités, nul doute que ce total risque encore d’augmenter cette saison ! C’est aussi l’ultime preuve de la beauté de la mondialisation du cyclisme, capable de faire émerger des talents dans les 4 coins du monde !

Le panache de Sergio Higuita et de Richard Carapaz

On peut remporter une grande course en faisant preuve de panache. Sergio Higuita a réussi, sur le Tour de Catalogne, à dompter la formation UAE encore une fois en force. S’il n’était pas encore leader du général, Joao Almeida avait toutes les cartes en main pour remporter le classement général. Avec un équipier solide comme Juan Ayuso, le jeune prodige également installé dans le top 10 du général ! Mais Sergio Higuita, avec Richard Carapaz, ont fait exploser la course dans la 6e étape.

Une étape certes accidentée, avec avec les 30 derniers kilomètres en faux-plat descendant, peu propice aux mouvements. Mais les deux sud-américains ont attaqué de loin, dès le Coll de les Liebres, première difficulté du jour. Ils ont compté près de 4 minutes d’avance et on su résister au retour du peloton. En terminant 1er (Higuita) et 2e (Carapaz), ils ont rendu hommage à un cyclisme décomplexé, qui ravit les suiveurs depuis deux ou trois ans. Avec des leaders qui n’ont plus peur de tout perdre pour tout gagner ! Richard Carapaz, déjà très en vue avec des attaques de loin sur le dernier Tour de France, mais souvent mal récompensées. Pour Sergio Higuita, c’est sa première victoire sur une course à étapes World Tour.

La force des Jumbo-Visma

Pour ceux qui ont suivi les deux classiques pavées GP E3 et Gand-Wevelgem, ils ont pu voir une chose, la force collective des Jumbo-Visma. Qui s’est offerte un doublé à Harelbeke, avec la victoire de Wout Van Aert devant Christophe Laporte. Ce dernier a été le seul à pouvoir suivre l’attaque du Belge ! Les deux ont fait un trophée Barachi pendant près de 45 kilomètres. Une vraie démonstration qui a écoeuré les Kasper Asgreen, Stefan Kung et autre Jonathan Narvaez ou Matej Mohoric.

Si, à Gand-Wevelgem, la formation néerlandaise ne l’a pas mise au fond, Wout Van Aert a encore impressionné sur les monts, se montrant encore une fois le plus fort et Christophe Laporte a été malin en suivant le bon coup, parti à 30 kilomètres de l’arrivée. Si le Français a été battu par Biniam Girmay, il a été dans le bon coup pour la victoire. Et à un moins d’une semaine du Tour des Flandres, la Jumbo-Visma a montré les muscles et aura plusieurs cordes à son arc pour jouer la gagne.

FLOPS

La Quick-Step ne domine plus les pavés

On est loin de la grande Quick-Step qui surnage sur les pavés ! La formation Belge, qui a remporté l’an passé le GPE3 mais aussi le Tour des Flandres, grâce à Kasper Asgreen, a bu la tasse cette semaine. Le Danois est resté la meilleure cartouche, mais a terminé 6e et 32e sur les deux courses. Surtout, derrière, la Quick-Step est apparu relativement faible, surtout en comparaison de la Jumbo-Visma. Alors on ne peut pas exclure le facteur malchance, avec les différents incidents du Français Florian Senechal, que ce soit sur l’E3 où sur Gand-Wevelgem. Le spectre d’aucune victoire sur les deux monuments pavés plane désormais sur la formation de Patrick Lefévère. Ce qui n’est plus arrivé depuis 2016 (pas de Paris-Roubaix en 2020)

Des coureurs comme Zdenek Stybar ou encore Yves Lampaert n’offrent pour le moment pas de grandes garanties. Et c’est peut-être le principal problème. Car la Quick-Step a toujours – mieux que n’importe quelle autre équipe – su exploiter leur supériorité numérique dans les finals de course. Privée de cette arme, la formation Belge pourra t-elle peser sur la course ? Il ne faut surtout pas les enterrer, mais l’optimisme n’est pas de rigueur !

La Movistar a sombré en Catalogne

Si Carlos Verona a sauvé les meubles en terminant 11e, les objectifs sont loin d’être remplis sur le Tour de Catalogne pour la formation espagnole, qui a eu l’habitude de briller. Le multiple vainqueur Alejandro Valverde a bâché lors de la 6e étape. Auparavant, il a sombré lors des deux arrivées au sommet. 18e à la Molina, qui lui convenait parfaitement et surtout 54e à Boi Taüll. L’autre leader Ivan Sosa n’a guère brillé davantage avec une 41e place au classement général, largué dans Boi Taull et qui a sombré lors de l’étape mouvementée vers Cambrilis. Le Colombien peine actuellement à confirmer.

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