CYCLISME – Jean-Luc Gatellier – Je n’en ai pas vu deux comme lui

Jean-Luc Gatellier, ancien journaliste de L’Equipe, se confie sur Julian Alaphilippe, coureur qu’il a suivi pendant près de dix ans.
cyclisme français 2022
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Jean-Luc Gatellier ou le confident de Julian Alaphilippe pour la plupart des suiveurs du cyclisme. Depuis le début (ou presque) de la carrière sur route du double champion du monde français, le journaliste a conté ses exploits pour L’Equipe, écrit aussi pour Vélo Magazine, et aidé récemment à la confection de son livre “Mon année arc-en-ciel”. Il évoque dans cet article un des coureurs les plus marquants qu’il a croisé.

Crédit : ASO

retrouvez le portrait de Jean-Luc Gatellier dans notre série Les suiveurs du Tour ICI

Jean-Luc Gatellier – “Un phénomène, un numéro”

J’entends parler pour la première fois de Julian Alaphilippe par Bernard Quilfen, ancien directeur sportif de Cofidis dont j’étais proche. Il m’en a parlé car il venait de déménager vers Saint-Amand-Montrond et qu’il venait de faire la connaissance de la famille, il était devenu copain avec Franck (Alaphilippe, cousin et entraineur de Julian) et il m’a dit qu’il avait vu ce gamin, qui bouge dans tous les sens, une vraie pile électrique : « un phénomène, un numéro ». Il me parlait tout autant d’un coureur qui devait avoir quelques résultats en cadets qu’un gamin hyperactif et marrant.

Philippe Bouvet (ancien journaliste à L’Equipe) a commencé ensuite à le voir en juniors en cyclo-cross. Lors des championnats du monde, toutes les catégories sont rassemblées, et il l’avait croisé lors de ces occasions. Alaphilippe a fait deuxième à Tabor (en 2010), battu dans le dernier virage qu’il négocie mal. Il était là pour la victoire.

J’avais trouvé un jeune assez sensible

Je suivais comme tout le monde les résultats des amateurs, je savais qu’il était à l’armée de Terre. En 2013, j’avais attrapé le Tour de l’Avenir au milieu de la course après avoir suivi la Classic de l’Indre. L’équipe de France ne faisait pas de très bons résultats, hormis Alexis Gougeard qui avait pris le maillot jaune en gagnant le prologue. Ils n’avaient rien fait au général, mais Alaphilippe avait gagné la dernière étape. Il était assez proche de Gougeard, très copain.

Il avait fait un numéro le dernier jour, dans le Mont Salève, puis dans la descente, malgré un frein en moins. A l’époque, le grand rival était Mohoric, qui est champion du monde à Florence plus tard. J’étais un peu surpris par le discours d’Alaphilippe, j’avais trouvé un jeune assez sensible, un peu timide par rapport à aujourd’hui évidemment, comme beaucoup de jeunes à l’époque.

Des petites phrases comme ça, une sensibilité que j’avais perçues. Cette petite découverte et le grand numéro du dernier jour m’ont fait me dire qu’il avait tout de même quelque chose. Je l’avais aperçu pour la première fois deux mois plus tôt, lors des Championnats de France en Bretagne. Ils étaient quatre au départ, deux membres de l’équipe pro Etixx-QuickStep Sylvain Chavanel et Jérôme Pineau et les deux jeunes de l’équipe « réserve » Etixx-IhNed, Florian Sénéchal et Julian Alaphilippe. Ils avaient essayé de donner un coup de main à Chavanel, qui avait fini deuxième.

Jean-Luc Gatellier – On est allés dans la magasin de cycles où il avait ses potes

Il a ensuite démarré avec l’équipe World Tour en 2014. J’aimais bien aller voir les courses du mois d’août, le Tour du Limousin et le Tour de l’Ain notamment. C’était le retour de Cavendish, qui s’était cassé la clavicule lors de l’arrivée du Tour de France chez lui. Il y avait de l’actualité, je n’allais pas au Tour de l’Ain pour Alaphilippe.

Il avait néanmoins fait un gros prologue, comme ses coéquipiers, et gagné la dernière étape. Un gros truc, car il était allé rechercher Dan Martin qui était sorti. J’avais un peu discuté avec lui, aux arrivées d’étape. Vélo Magazine, dans la même maison que L’Equipe, te permettait de passer plus de temps avec les coureurs. Avec L’Equipe, on ne serait pas allé voir Alaphilippe tout de suite, il fallait un peu de temps, que ce soit plus confirmé. Avec Vélo Mag, c’était l’assurance de faire plusieurs pages, d’avoir un photographe, etc. J’étais donc allé un vendredi d’automne 2014 à Montluçon, pour discuter plus longuement. On est allés dans le magasin de cycles où il avait ses potes, qui étaient contents de le voir. On avait passé plusieurs heures, entre l’interview, les photos dans Montluçon, …

Jean-Luc Gatellier – Il a en lui une part d’anxiété

Pour moi, c’était un peu un coup de chance. Car six mois plus tard, il fait deuxième de la Flèche Wallonne et de Liège-Bastogne-Liège. Dans ces courses là, on ne peut pas vraiment parler avec les coureurs, les conférences de presse ne permettent pas de le faire en longueur. Et là, tout le temps que j’avais passé avec lui à Montluçon a pu me servir. Il me restait plein de billes, d’informations. Je me souviens très bien aussi de l’avant Amstel Gold Race, où tous les journalistes ont assisté à la conférence de presse de Kwiatkowski, et moi j’étais seul avec Alaphilippe. Il n’intéressait pas encore. Il était français, c’était aussi normal qu’on le suive. 

Avec ces résultats, le coup est parti. Il est battu sans problème par Valverde dans le mur de Huy. A Liège, j’ai le doute car il est gêné par Rui Costa dans le sprint, à mon avis c’aurait été très serré avec un vrai sprint.

Lors de cette conférence de presse à l’Amstel, il m’avait confié avoir peu pour la campagne de classiques car il avait fait une sortie de plus de huit heures chez lui. Je m’étais dit que c’était un mec qui aimait bien rigoler, mais en fait il a en lui une part d’anxiété, il n’arrive pas les mains dans les poches à chaque course. Il m’avait dit qu’il avait du arrêter la séance car il avait rendez-vous chez le dentiste.

Ce qui me marque, c’est son humilité

Dans les plus belles émotions, je mettrai Imola au sommet bien sûr. Le Grand-Bornand en 2018 était aussi fort également. Quelques jours auparavant, il m’avait parlé de son père qui était très diminué. Avec les Championnats de France 2018, c’est là qu’il a commencé à se confier pour la première fois et d’ailleurs il en avait conscience car il m’avait dit à la fin : « voilà, maintenant tu en sais beaucoup plus sur moi ». Au niveau de l’émotion, c’est quand même Imola car tu vois un mec qui est champion du monde. J’avais vu les derniers champions du monde français, j’étais en Sicile en 1994 pour Leblanc et en 1997 pour Brochard à Saint-Sébastien. Leblanc, ça avait été fort, Brochard on l’attendait moins, et j’avais moins de rapports, de proximité avec eux. Imola, il y a ce démarrage, tous les grands derrière.

C’est un athlète vraiment atypique, je dirai. Je n’en ai pas vu deux comme lui. Dans les années 90, j’aimais beaucoup Laurent Jalabert, celui de la ONCE, mais ce ne sont pas du tout les mêmes personnages. Ce qui me marque chez lui, c’est son humilité, des choses que j’ai vues hors caméra. Quand il file son maillot à un gamin sous l’orage sur le Tour de France en 2019 (lors de l’étape 19 arrêtée).

Jean-Luc Gatellier – Un mec qui dit toujours “bonjour” et “merci”

Je l’ai vu aller faire plaisir aux gens avant les Mondiaux en Belgique, cette année. A l’arrivée de la Primus Classic (sa dernière course avec le maillot arc-en-ciel, du moins croyait-on), j’étais à côté d’une mère et de son enfant qui regardait la course sur son téléphone, près du bus. Je demande à regarder avec eux. Une fois qu’il arrive au bus, on se parle et puis la mère me demande si je peux le faire venir vers elle et son fils. Je vais lui dire qu’ils m’ont rendu service, et il ne m’a rien demandé de plus, il est directement allé les voir. Il n’a pas cherché à comprendre.

C’est cette simplicité, en fait. Il a une humilité, naturelle, pour faire plaisir aux gens. A la veille de la Primus, pour nous faire plaisir avec le photographe, il nous a proposé de venir dans sa chambre. Ca ne se fait plus aujourd’hui.

Et effectivement, c’est un mec qui dit toujours « bonjour » et « merci ». Ca semble bizarre de dire ça, mais parfois les grands champions oublient certaines choses. Même si je pense que plus tu es un grand champion, moins tu as la grosse tête quelque part, les mecs sont au-dessus de tout ça. Il a apporté cette fraicheur, cette fidélité aussi parce que c’est tellement dur de voir les coureurs. Tu as souvent des refus, c’est compliqué, et lui il a toujours arrangé le truc pour que ça se fasse. Je ne sais pas si c’est dans leurs contrats mais les coureurs ne peuvent pas répondre quand tu les appelles, il faut passer par l’attaché de presse.

27/06/2021 – Tour de France 2021 – Etape 2 – Perros-Guirec / Mur-de-Bretagne Guerledan (183,5 km) – Julian Alaphilippe (DECEUNINCK – QUICK – STEP) [ASO]

Le déclic, la Flèche Wallonne 2018

Les Jeux l’ont marqué, à la fin il en avait marre (de ne pas gagner : 2e de la Flèche, de Liège, d’une étape du Tour, 4e des Jeux). Quand tu arrives, en 2015, et que tu fais deuxième de la Flèche et de la Liège, bon, il y a une petite déception mais elle disparaît très vite parce que plein de belles choses t’attendent. Mais après, il a accumulé les 2e places, comme Sagan à une époque. Il avait du mal à parler des Jeux. Il n’avait pas récupéré de la montée, très dure, et il a pris la descente trop vite. Et le déclic, le moment très important, c’est la Flèche Wallonne 2018.

La une de Vélo Magazine avant la campagne, c’était : « Une victoire, vite ! ». C’était le moment clé, tout bascule là. Je ne dis pas que s’il ne gagne pas, il ne fait pas cette carrière, mais la plus haute marche est quand même celle entre la deuxième et la première du podium. C’est la libération totale. Cette Flèche change énormément de choses dans sa tête. Il m’avait dit, après coup, qu’il n’avait qu’une hâte au départ ce jour-là : « que la course soit terminée ».

Jean-Luc Gatellier – Quasiment un personnage de roman

(Le passage des Mondiaux 2020 de Martigny à Imola) On n’en a pas beaucoup parlé, c’est un vrai coup de pouce du destin. Bien sûr qu’il aurait été présent en Suisse, mais c’était un championnat du monde plus dur. Ca n’était pas la même course, il aurait eu affaire aux grimpeurs. A Innsbruck (en 2018), il avait été usé dans les longues montées. Martigny restait l’objectif quand même. On a su très tard qu’il y avait un changement d’organisateur, pendant le Tour de France. Il termine le Tour le dimanche, le lundi il était à Imola, il était dans son truc. Son destin, il le provoque aussi, c’est ça qui plait dans le personnage.

Pour moi, c’est quasiment un personnage de roman. C’est un gamin qui n’avait rien, quoi. Avec son frère (Bryan), ils se passaient le même vélo pendant les cyclo-cross. C’était une famille très modeste. Après la musique, le père organisait des lotos. C’est populaire les lotos, ça fait venir des gens dans les gymnases, mais je ne suis pas sur que ça fasse gagner beaucoup de sous. Julian s’est toujours occupé de ses frères, il les a toujours protégés. C’était l’ainé. C’est lui qui est comme ça. Est-ce que le fait qu’il ait pris ses frères sous son aile, dans un contexte difficile, a développé quelque chose chez lui ? Oui, un côté grinta sans doute. Il est parti de rien, il est resté fidèle à ses copains de Montluçon, qui sont beaucoup plus âgés que lui. C’est un mec qui ne ressemble à aucun autre, en fait.

Le mec est toujours en mouvement, c’est la suractivité

Un jour, Jean-Louis Ezine (écrivain), fou de vélo, m’a rapporté ce que Bernard Hinault disait : « Il faut avoir été pauvre pour aimer se faire mal à la gueule ». J’ai repris ça pour Alaphilippe. Il y a un truc, je vais faire l’effort de plus, et la Flèche Wallonne symbolise un peu ça, c’est l’effort ultime. Ca doit être atroce, c’est de la boxe, au dernier qui tombera.

Le mec est toujours en mouvement, c’est la suractivité. C’est pour ça que, je ne dis pas qu’il ne visera pas un jour le Tour de France, sûrement qu’il le fera, mais je pense qu’il y aurait tellement de frustration, à attendre dans les roues, qu’il vivrait mal le Tour. S’il le vise à nouveau, comme c’est finalement arrivé en 2019, ce sera en courant d’abord comme en 2019, puis en étant peut-être un peu plus économe dans ses efforts. Après, quand on voit les coureurs d’aujourd’hui, ce sera compliqué. Et je pense qu’il ne l’annoncera pas, comme en 2019 d’ailleurs, et qu’au fond de lui il se dira : « on va voir ce qu’il se passe ».

Un peu comme cette année. Je ne sais pas s’il avait une idée derrière la tête, mais c’était je pense un peu je prends le maillot, on voit ce que ça donne sur le chrono et après la montagne arrive, mais sans plus. C’est pour ça qu’il y a un peu de déception après le chrono, il était loin de ses objectifs. Il avait fait deux excellents chronos au Tour de Suisse, deux semaines avant. Bon après, il y a eu la naissance (de Nino, son fils). Il va au championnat de France parce qu’il faut y aller, qu’il avait besoin de cette course en vue du Tour. Mais il est diminué, il n’a pas récupéré, il y a l’émotion.

Jean-Luc Gatellier – A Landerneau, il donne plus que tout

Je pense que le jour de Landerneau (1ère étape, où il prend le maillot jaune), il ne donne pas tout, il donne plus que tout. Après, il ne s’en relève pas. C’est un mec tellement électrique que quand il a ce punch là, il est imbattable. Et par contre, quand ça va moins bien, il peut s’éteindre, du jour au lendemain.

(Aux Mondiaux 2021) Il faut scinder les choses en deux. Quand il dit qu’il se prépare à perdre le maillot, c’est la fin d’une aventure. Elle a été douloureuse, car il a toujours voulu faire bien, et ça n’était pas toujours possible. Il a souvent été dominé par Van Aert et Van der Poel, jusqu’au Tour de Grande-Bretagne où Van Aert le tape tous les jours. Mentalement, ça n’a pas du être simple à vivre.

Il a raté une partie de ses classiques, en Italie et sur le Tour des Flandres. Il s’est repris en gagnant la Flèche et en faisant 2e à Liège. Mais je pense que Louvain, c’est une autre histoire qui commence, ça n’est plus le même maillot quelque part. On pourrait prendre ça pour des propos défaitistes, mais pour moi c’était plus : une aventure est terminée, tant mieux car je n’en pouvais plus, mais je serai là.

2019, c’était extraordinaire

Franck (Alaphilippe, son cousin et entraineur) n’a pas une formation comme beaucoup d’entraineurs aujourd’hui, des élèves de Frédéric Grappe. Il a des diplômes, il a évolué, s’est adapté, mais en même temps je pense que c’est bien pour entrainer Julian. Lui, bien sur qu’il fait les choses de manière précise, mais il se sentirait étouffé dans un autre encadrement. Ils se connaissent tellement bien. Sur les deux championnats du monde, sur les départs de Tour de France, Julian est au rendez-vous le jour J, on reconnaît le juteux, capable de tout donner d’emblée. Ils sont peut-être moins précis, mais ils savent s’adapter, sans doute mieux.

2019 (son épopée sur le Tour de France, 14 jours de maillot jaune), c’était extraordinaire. Déjà, le coup d’Epernay c’est un sacré truc. Il perd le maillot jaune à la Planche des Belles Filles pour pas grand-chose, en partie parce que Quick-Step avait hésité à rouler. La manière dont il le récupère à Saint-Etienne en association avec Pinot, c’était génial. Je fais le déroulé, le chrono de Pau, le Tourmalet. Honnêtement, c’est facile de le dire après, je n’ai jamais pensé qu’il gagnerait le Tour. Je me suis dit que ça allait le lâcher un jour. Mais quand, on ne savait pas.

Il fait de grandes Pyrénées, mais on voit que ça commence à être plus compliqué dans les Alpes. Mais c’était une attraction. Et, après tout, peut-être qu’il aurait pu gagner, parce que l’étape de l’Iseran est à moitié annulée. Je me souviens toujours du dernier jour, je l’ai vu arriver à l’hôtel, il m’avait dit : « je suis cramé ». Et il remerciait Enric Mas, sans qui il ne terminait pas cinquième du général.

Jean-Luc Gatellier – “Je ne veux pas chercher d’excuses”

Il était vraiment à la rupture. Bernal, une fois qu’il est parti, on peut se dire qu’il va continuer de lui prendre du temps derrière (l’Iseran). Je ne l’ai jamais entendu dire que c’était dommage que l’étape ait été comptée, j’aurai pu gagner. Le règlement n’était pas très clair, mais en même temps ils n’ont pas avantagé un français, ils auraient pu annuler l’étape. Jamais il n’est revenu là-dessus.

D’ailleurs, quand il a un problème, il me le dit souvent, quasiment toujours en off. Au début, tu peux te dire que c’est qu’il est malade et qu’il ne veut pas prévenir ses adversaires. En fait, c’est rarement ça, c’est souvent : « je ne veux pas chercher d’excuses ». Et ça revient sans cesse, sans cesse. C’est pour ça qu’il ne voulait pas trop qu’on parle de sa récupération après sa chute du Tour des Flandres. Il a mis beaucoup de temps à reprendre, il est revenu sur les courses sans avoir fait d’entrainement de sprint. Quand il gagne à Tirreno en début de saison, il gagne surtout grâce à son placement. Je pense qu’en vitesse pure, il est battu par Van Aert et Van der Poel qui reviennent fort.

Jean-Luc Gatellier – Il est authentique

Il a affronté les deux sur leur terrain, les deux l’ont dominé assez régulièrement. Et lui, à Louvain, à nouveau sur leur terrain – Van der Poel, c’est presque un belge – il les a supplantés. C’est aussi ce qui est extraordinaire sur ce deuxième titre. Tu as des mecs plus jeunes que toi qui montrent qu’ils sont plus forts, mais le jour où tu remets le maillot en jeu, tu les tapes tous les deux, chez eux. C’était très fort ça aussi. Vous voyez, non seulement je suis toujours là, mais je vous ai tapé chez vous, et vous ne vous y attendiez pas. Même si pour Van der Poel, l’histoire était un peu différente, il était revenu de justesse après sa chute aux Jeux.

Tu ne peux pas rester insensible à ce personnage. De la manière dont il se comporte sur le vélo, en dehors du vélo, tu es forcément touché. Ils ont changé le titre du papier chez Vélo Magazine (dans le dernier numéro), mais j’avais titré « L’affectif » parce que pour moi c’est ça. Il te demande toujours comment ça va. C’est ce qui est le plus marquant par rapport à d’autres coureurs que j’ai pu connaître.

Je ne lui avais pas dit que j’arrêtais L’Equipe, il l’a sur par d’autres personnes. On en a parlé à la veille de la Primus Classic, et il m’a envoyé un message la veille du Tour de Lombardie – alors que c’était quand même lui qui terminait sa saison – hyper sympa par rapport au fait que c’était ma dernière. Il a fait ça de manière spontanée, c’était assez touchant. Il ne gagne rien à ça, ça n’est pas calculé. Comme parfois sur le vélo. Il est authentique.

JEAN-LUC GATELLIER

Avec Mathéo Rondeau

  

Jean-Luc Gatellier

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