Cyclisme – Ces coureurs qui ont dompté le Monte Zoncolan

Chacun rêve d’inscrire son nom au palmarès du Monte Zoncolan Pour rejoindre leurs glorieux aînés qui ont triomphé de ce terrible col. Qui sont-ils ?
Chris Froome dernier vainqueur du Monte Zoncolan
Chris Froome dernier vainqueur du Monte Zoncolan

Ce sera l’un des juges de paix de ce Giro. Parfaitement présenté par nos confrères de VeloFuté ICI , le Monte Zoncolan fait peur. Même s’il n’est pas pris par son versant le plus difficile, il reste un épouvantail qui risque de rester en travers de nombreux coureurs parmi les moins bon grimpeurs. Côtés favoris, il ne faudra pas avoir non plus de défaillance. Chacun rêve d’inscrire son nom au palmarès de ce terrible col. Pour rejoindre leurs glorieux aînés qui ont triomphé de ce terrible col. Qui sont-ils ? C’est à découvrir dans cet article.

Gilberto Simoni : Le seul à avoir vaincu deux fois le Monte Zoncolan (2003-2007)

Le Monte Zoncolan est franchi pour la première fois par les coureurs du Giro, en 2003. Quelques années après la découverte du terrible Angliru sur la Vuelta, les organisateurs du Tour d’Italie tentent d’innover, avec ce col inédit ! Placé en plein milieu (12e étape), il va tenir toutes ses promesses. C’est l’idole italienne, Marco Pantani qui va se jeter à corps perdu dans la pente. Il attaque à plusieurs reprises, faisant exploser la course. Le “Pirate” sera finalement 5e, dans ce qui est sans doute son dernier grand fait d’armes, avant une fin bien triste.

En rose depuis deux jours. Gilberto Simoni attend patiemment son heure, avant de porter son démarrage à trois kilomètres du sommet. Garzelli s’accroche avant d’exploser de la roue de son grand rival. Garzelli, qui n’était qu’à 2 secondes, en concède 34 supplémentaires. Premier vainqueur du Monte Zoncolan, Gilberto Simoni renforcera son emprise sur un Giro, qu’il remportera quelques jours plus tard. Sa deuxième et dernière victoire sur “son” Tour d’Italie.

Révélation Andy Schleck en 2007

Le Monte Zoncolan est de nouveau au menu de la 17e étape du Giro 2007, cette fois-ci par son versant le plus difficile, par Ovario. La bataille y est encore plus serrée qu’en 2003. Les attaques fusent, principalement par Leonardo Piepoli et Gilberto Simoni. Cette fois-ci, ce dernier ne parvient pas à se débarrasser de Leonardo Piepoli et du jeune Andy Schleck qui s’accroche. Le Luxembourgeois finit de se révéler à la planète cyclisme. Plus véloce malgré tout, malgré les années qui passent. Gilberto Simoni parvient à faire la différence au sprint pour remporter une deuxième fois l’étape. Le seul à ce jour à avoir inscrit son nom deux fois au palmarès de ce terrible col. Le maillot rose Danilo Di Luca limitera la casse (4e à 31 secondes), avant de remporter son unique grand tour. Que terminera au pied du podium Gilberto Simoni.

Ivan Basso massacre la concurrence en 2010

Le géant est de nouveau au programme 3 ans plus tard, lors de la 15e étape. La donne est différente. David Arroyo a profité de la “fugua” de l’étape de l’Aquila pour prendre le maillot rose avec une confortable avance sur les grands favoris. Dont Ivan Basso. Le spectre d’un scénario à la Pereiro sur le Tour 2006 n’est pas à exclure, car Arroyo est loin d’être un manche en montagne. Les autres doivent se jeter à corps perdu dans chaque étape de montagne, pour faire basculer la course.

C’est ce que va faire Ivan Basso. Il prend le relais, après une attaque de Michele Scarponi, pour imposer un tempo dantesque. Un a un, tout le monde lâche de la roue de l’Italien. Evans sera le dernier survivant. L’Australien craque à 3 km du but et va concéder 1’19 ! Pour le reste, c’est la débandade. D’énormes écarts sont creusés. John Gadret est 10e à 3’45. Jamais le Zoncolan n’avait fait aussi mal, pour le moment jamais il n’a refait aussi mal. 11e, David Arroyo perd près de 4 minutes, mais possède encore 3’30 sur un Basso qui s’est replacé 3e. Arroyo cédera quelques jours plus tard sa tunique à Ivan Basso, sur les hauteurs d’Aprica.

Igor Anton vainqueur surprise du Monte Zoncolan en 2011

Au matin de la 14e étape du Giro 2011, bien malin (et riche), celui qui aurait misé sur l’Espagnol Igor Anton. Non pas que le Basque soit un manche, bien au contraire. Le héros malheureux de la Vuelta 2010, pointe dans le top 10 d’une course cadenassée par Alberto Contador (finalement déclassé pour dopage sur le Tour 2010). Cette étape est particulière. En pleine course et à la suite de nombreuses polémiques sur sa descente très dangereuse, les organisateurs décident de supprimer le terrible Monte Crostis et sa descente hyper dangereuse. On le rappelle, quelques jours plus tôt, Wouter Weylandts perdait la vie et tout le peloton est encore choqué et meurtri. On ne veut pas d’un drame en plus. Le Crostis saute et le Zoncolan sera donc abordé en tant que montée sèche.

Dès le pied Igor Anton part et creuse de suite un écart. Alberto Contador se contente de museler Nibali et Scarponi, ses deux plus dangereux rivaux. L’Espagnol ne semble pas aussi souverain qu’à son habitude. Ce qui profite à Igor Anton qui s’offre le succès le plus prestigieux de sa carrière, au terme d’une étape un peu décevante. Il se replace à une seconde de Nibali 2e au général. Mais il sombrera dès le lendemain, dans la terrible étape remportée par son équipier Mickaël Nieve. Il ne termine que 17e au général du Giro le plus dur du 21e siècle.

Michaël Rogers seul échappé à avoir dompté le géant (2014)

Cette fois-ci, le Monte Zoncolan est proposé en tant que dernier juge de paix, à la veille de l’arrivée. Nairo Quintana, révélation du Tour 2013 est un solide leader. Le peloton va laisser filer l’échappée qui va prendre le large. La gagne se joue devant. Michael Rogers s’isole avec Francesco Manuel Bongiorno, l’Italien. Mais, ce dernier est victime d’un tifosi qui, en voulant le pousser, le fait déchausser et tomber. Incroyable image sur ce Giro 2014. L’Australien n’en demande pas tant et lisse son effort pour inscrire son nom dans la légende. Le Top 10 est d’ailleurs composé uniquement d’éléments de l’échappée.

En réalité, cette étape est très décevante. Malgré un immense Wouter Poels, Rigoberto Uran, 2e mais à plus de 3 minutes de Quintana, ne parvient pas à faire vaciller son compatriote. Idem pour la 3e place. Jamais le jeune Fabio Aru ne sera inquiété par Pierre Rolland. Les positions restent identiques dans le top 5. La montagne a clairement accouché d’une souris cette année-là.

Chris Froome renaît de ses cendres sur le Monte Zoncolan (2018)

Après 2011, le Monte Zoncolan est de nouveau prévu à l’étape 14. Et comme en 2011, bien malin celui qui a mis une pièce sur Froome. Car au matin de cette étape, le Britannique, quadruple vainqueur du Tour et vainqueur sortant de la Vuelta, est dans le dur. Seulement 10e du général et dominé à chaque fois que la route s’élevait, on le voyait mal peser sur cette montée mythique. Pourtant, Wout Poels impose un train d’enfer et là stupeur : Démarrage de Chris Froome, avec sa cadence de pédalage infernale. Personne ne réagit dans un premier temps. Son compatriote et maillot rose Simon Yates semble même surpris. Le leader au général finit par embrayer et lâche un à un ses adversaires.

Simon Yates a Chris Froome en point de mire. Le dernier kilomètre est d’un suspense et d’une intensité rare. Simon Yates revient, centimètres par centimètres sur Chris Froome. Il est même revenu à 4 petites secondes sous le célèbre tunnel. Mais il ne parviendra pas à combler les derniers mètres. Froome s’impose et remonte 5e. Avant de renverser la table cinq jours plus tard à Bardonecchia. Au terme d’un raid solitaire de 80 kilomètres. Qui appartient désormais à la légende.

Alors, qui pour succéder tout à l’heure au palmarès de ces champions ?

Etienne GOURSAUD

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