Athlé – Romain Mornet – J’ai l’impression d’être le petit nouveau

Vous avez élu Romain Mornet espoir de l’année 2022. Le spécialiste du 1500 m et du 3000 m a explosé cette saison.
Romain Mornet

Vous avez élu Romain Mornet espoir de l’année 2022. Le spécialiste du 1500 m et du 3000 m a explosé cette saison. En pulvérisant ses records personnels, passant de 3’42”76 à 3’37”60 sur 1500 m, mais aussi de 8’02”69 à 7’58”91 sur le 3000 m. Le demi-fondeur de l’AC la Roche/Yon revient sur sa saison, sur ce qui a changé pour lui. Il nous parle également de ses ambitions pour 2023. Romain Mornet vise l’équipe de France en 2023. Une sélection, dont il n’est plus très loin.

Crédits : Paola Photography Voir cette publication sur Instagram

Romain Mornet : “Quand on a du soutien, c’est plus facile de s’entraîner”

Une satisfaction d’avoir été élue espoir français de l’année par nos internautes ?

Oui carrément, d’autant plus que la liste des nominés était belle. J’étais le moins connu et celui qui n’a pas de sélection. C’est une surprise et une satisfaction. Je ne m’attendais pas à quoi que ce soit. J’étais surpris d’être nommé à côté de tels athlètes.

Cela prouve aussi que vous avez une base de soutien forte derrière vous, cela vous motive aussi à vous entraîner ?

Totalement. J’en ai parlé ce week-end à l’occasion du 1000 m expérience à Dijon (NDLR : organisé par Alexis Miellet). J’en parlais avec lui. Je m’entraîne 90% du temps tout seul et ce n’est pas toujours facile. Mais quand on a du soutien, c’est toujours un plus pour y aller. Je fais mes séances souvent seul, sans coach, sans vélo (rires). Mon entraîneur est à La Roche/Yon, là où je suis licencié. Et moi je m’entraîne à Laval. Il m’entraîne à distance.

“Honnêtement, si je devais sortir une course, ce serait les France Elite outdoor, car il y avait tout le monde.”

Romain Mornet

Vous avez franchi un gros cap, passant allègrement sous les 3’40 cette année. Comment expliquez vous cette progression ? Vous avez changé un truc dans votre entraînement?

La chose la plus importante est le fait d’avoir terminé les études et d’avoir basculé dans le monde professionnel. Je suis prof d’EPS. Au niveau de la pression des études et du CAPES de sport, cela m’a fait mettre l’athlé un peu de côté. Avoir son concours et être serein au niveau professionnel, cela permet de se libérer au niveau psychologique et j’ai pu montrer ce que je savais faire. J’ai également pu m’entraîner davantage par rapport aux années précédentes.

Je n’ai pas vraiment changé ma façon de m’entraîner, en termes de planification, si ce n’est le kilométrage. On a fait pas mal de bornes. Mais il n’y a pas eu d’évolution significative dans les séances. C’est plus la régularité. Je ne me suis que très peu blessé et cela doit jouer dans ma progression.

Viser les Europe en salle

De quoi es-tu le plus fier ? De ton chrono, où de matcher avec les meilleurs français ?

C’est exactement la question que je me suis posée hier (jeudi). Honnêtement si je devais sortir une course, ce serait les France Elite outdoor. Il y avait tout le monde. J’étais très content de ma médaille en salle, mais sans dénigrer, les cadors étaient soient sur 1500 soit absents. Mais mon 3’37 a été une vraie surprise. Je ne m’attendais pas à faire cela. Et je m’attendais plutôt à un 3’39.

J’avoue que j’ai du mal à me dire que je fais partie des meilleurs français. Et j’ai l’impression de devoir encore prouver, ne serait-ce qu’à moi-même que je fais partie de ces athlètes aux avant-postes. Je suis encore le petit nouveau qui débarque, qui n’a pas fait de sélection et qui n’avait pas de chrono de référence, comparativement à eux. Quand je vois des Quentin Tison, des Simon Denissel, Jimmy Gressier etc, ce sont de sacrées références. J’espère que cela va continuer l’année prochaine.

Quels sont les objectifs pour 2023 ? L’équipe de France, vous y pensez ?

J’aimerais être en équipe de France, ce sera le gros objectif de l’année. Surtout les Europe en salle, dans un premier temps. Forcément, j’aimerais faire les mondiaux de Budapest, mais il faut rester réaliste et lucide au vu de ce qui me reste pour atteindre ces minima, qui sont très durs. Et je ne suis pas favorisé par le ranking, car je n’ai pas participé à de grandes compétitions. Par exemple, pour Munich, j’étais loin. Mon chrono a été fait à Saint-Maur, qui n’est pas une compétition qui ranke autant que les grands meetings nationaux. J’espère pouvoir faire ce genre de meetings.

Romain Mornet – Je sentais que j’étais en forme fin juin

Ce qui est intéressant, c’est que vous battez votre record en juillet, ce qui prouve que vous pouvez être compétitif en grand championnat.

Durant toute la saison, j’étais en forme, avec trois chronos en 3’40. Mais c’est fin juin que j’ai commencé à sentir que j’avais de bonnes jambes. Je ne me sentais pas cramé et je me souviens d’avoir dit aux personnes de mon club, que je me sentais de mieux en mieux et qu’en allant à Saint-Maur, ce n’était pas pour faire 3’40 ou 3’41, même si cela pouvait arriver. Les sensations étaient là et la médaille aux Élites a donné des ailes.

Vous regrettez de n’avoir eu plus de compétitions au mois de juillet ?

J’aurais bien aimé faire une autre course. Mais pour être honnête, à Ninove (Belgique où il n’a pas terminé la course), j’étais usé mentalement. Il fallait se remettre de la performance et de ce qu’il y avait à côté. Je suis arrivé là-bas fatigué. Mais j’aurais pu faire du jus et un petit cycle, avec 15 jours de plus.

Si j’ai l’opportunité de devenir pro, je signe de suite

Comment conciliez vous votre travail avec l’athlétisme ?

Il y a plusieurs paramètres qui jouent. Je suis passé à la rentrée à 80 %, en me libérant quelques heures. Cumuler les deux peut-être contraignant. Mais quand tu arrives aux compétitions, avec plus de fraîcheur, c’est un vrai bonus. Mais si j’ai l’opportunité de passer à temps plein et de vivre de l’athlétisme, je signe tout de suite. Pour le moment, cela ne s’est pas présenté et c’est compliqué de vivre de notre sport. J’en ai parlé avec Alexis Phelut et Alexis Miellet, ils me disaient que c’est difficile.

Est-ce que vos élèves suivent vos performances ?

Tout à fait. Cela fait un où deux ans qu’ils me suivent et regardent les performances que je fais. Quand je suis passé sur l’Equipe TV cet été, pas mal ont regardé ! C’était marrant. Le lundi, ils me demandent ce que j’ai fait. Ils me demandent si je vais faire les JO, comme si c’était facile (rires).

Le détail des votes

  • Romain Mornet 244 votes
  • Yanis Meziane 125 votes
  • Anthony Ammirati 79 votes
  • Yann Schrub 45 votes
  • Just Kwaou-Mathey 39 votes
  • Etienne Daguinos 31 votes
  • Wilfried Happio 28 votes
  • Thibaut Collet 15 votes
  • Mackenson Gletty 4 votes
  • Clément Ducos 4 votes

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