Rétro 2020 : La révolution jeunisme en cyclisme
Rétro 2020 : Sans Filtre revient sur la prise de pouvoir de la jeunesse en 2020. Aujourd’hui, le cyclisme qui a fait son bain de jouvence.
Tadej Pogacar a mis K.O. le Tour de France
Il a surgi dans la lumière de la Planche des Belles Filles, pour asséner un des plus formidables K.O. cyclisme de ce siècle. La victime ? Son compatriote Primoz Roglic, favori naturel et maillot jaune, à la veille de la dernière étape. A même pas 22 ans, le Slovène renverse le dernier chrono et renverse l’équipe Jumbo-Visma, qui paraissait tellement imprenable, tout au long de l’épreuve. ll s’adjuge son premier grand tour, moins d’un an après une première réussie sur la Vuelta (3 étapes et 3e du général). Avec une recette pleine de panache, n’hésitant pas à déclencher du mouvement en montagne. On pense à son attaque dans le Peyresourde, celle dans le Grand Colombier ou même à la Loze, où il perdra pourtant du temps.
L’avenir lui appartient, mais il devra encore et encore confirmer. On lui promet mont et merveilles. Comme à un certain Egan Bernal l’an passé. Le Colombien a vécu une année 2020 bien compliquée, preuve que rien n’est acquis. Mais le Slovène a montré une belle faculté de récupération, se mêlant à la lutte à Liège-Bastogne-Liège.
Marc Hirschi la révélation suisse
Lire notre portrait de Marc Hirschi
Une véritable tornade s’est abattue sur la planète cyclisme à partir de fin du mois d’aout. Son nom était connu de tous les spécialistes, comme un grand espoir du cyclisme mondial. Désormais, le Suisse Marc Hirschi s’est fait un nom auprès du grand public. Révélé sur le Tour de France, d’abord en suivant une attaque de Julian Alaphilippe, lors de la 2e étape. Il échouera à la 2e place. De nouveau sur le podium une semaine plus tard à Laruns, au bout d’un raid solitaire monumental, mal récompensé. Récompensé, il le sera finalement à Saran, au prix d’un beau coup de force. De nouveau à l’attaque en fin de Tour, il tombe dans l’étape de la Roche-Fauron.
En vue également après le Tour, il réalise une fin de saison monstrueuse. Dans la course lors des Mondiaux, il ne peut rien face à la stratosphérique attaque de Julian Alaphilippe. Mais prendra une belle place sur le podium, derrière le Français et Wout Van Aert. Avant de concrétiser, trois jours plus tard sur La Flèche Wallonne. Avant d’être malchanceux sur Liège-Bastogne-Liège. Gêné par la vague de ce même Alaphilippe, il ne peut lancer correctement son sprint et doit s’incliner face à Primoz Roglic.
Un Giro couche culotté
Des jeunes effrontés qui font une révolution en Italie. Non on n’est pas au point de chanter “Bella Ciao”, mais le Giro 2020 a vu deux “gamins” se disputer la victoire. Tao Geoghegan Hart et Jay Hindley se sont livrés une bataille terrible. Au point d’être dans la même seconde au moment de s’élancer dans le dernier chrono, jour final de ce Giro historique. C’est la première fois que le jour d’arrivée d’un grand tour, deux coureurs étaient dans cette situation. Finalement, le Britannique prendra l’ascendant sur l’Australien. Pour offrir un nouveau succès chez Inéos (le 11e depuis 2011 !). Un nouveau succès pour nos meilleurs ennemis.
Même si la start-list n’était pas celle du Tour où même de la Vuelta, il y avait quelques “vieux” bien décidés à ne pas se laisser bousculer. Vincenzo Nibali, toujours un redoutable candidat au podium, quand il s’aligne en leader dans un Grand Tour : seulement 7e. Jakob Fuglsang, qu’on annonce plus fort que jamais, très impressionnant lors de sa victoire sur le Tour de Lombardie : seulement 6e. Les deux incapables de suivre le rythme, quand la course se durcissait en montagne. A cette révolution baby rosa sur le Giro, il convient d’y ajouter un troisième nom. Celui de Joao Almeïda, le jeune Portugais de 22 ans. Néo-pro, il a impressionné par sa résistance. Porteur pendant 15 jours du maillot rose, il achève la course à la 4e place. Une place totalement mérité. Inférieur aux deux premiers en montagne, il était largement au niveau des autres, quand la route s’élevait.
Etienne GOURSAUD