Lénaïg Corson – Rugbywoman
#Rugby #Équipe de France #Stade Français #Tournoi des 6 Nations
(Crédit photo: DR).
L’histoire entre le VI Nations et moi commence en 2013 avec forcément comme premiers souvenirs mon premier match dans ce tournoi historique que les gens aiment regarder à la télévision tous les ans. A mes débuts, le rugby féminin n’était presque pas médiatisé, aucun match du VI Nations était télévisé à l’époque, c’est vrai qu’en très peu de temps on est sorti de l’anonymat, ce n’était pas si mal (rires) même si aujourd’hui, nous nous réjouissons d’être diffusées et que nous et notre sport soient de plus en plus reconnus. L’année prochaine, on sera professionnel à 75% puis à 100% trois mois avant la Coupe du Monde, on pourra dire que j’ai vu le changement entre un rugby féminin amateur et un sport désormais complètement professionnel.
Pour ce VI Nations, comme chaque année, de nouvelles têtes arrivent, les jeunes filles sont de plus en plus prêtes ! C’est le fruit du bon travail des clubs et du pôle France notamment. Depuis quelques années des joueuses provenant du Rugby à 7 intègrent le groupe, cela apporte de l’explosivité, elles travaillent leur endurance et les longues passes, c’est forcément un plus pour le XV.
Personnellement, j’essaye d’apporter mes qualités physiques, ma vitesse, ma puissance… mais également mes qualités humaines, j’aime le sport collectif et mon équipe. Je suis quelqu’un qui amène sa bonne humeur, son sourire pour le bien du groupe, ce qui est primordial quand on vit ensemble durant des semaines lors du Tournoi des VI Nations ou en Coupe du Monde. Je suis d’autant plus heureuse de revenir en équipe de France car j’ai connu une année 2019 très compliquée avec 8 blessures, une infiltration au genou, des déchirures à répétitions, une rupture des ligaments au pied…
MES BLESSURES M’ONT RENDU PLUS FORTE MENTALEMENT
Aujourd’hui, je suis extrêmement motivée, je me sens de nouveau très bien et je ne demande qu’à jouer. Il est vrai que mentalement, les nombreuses blessures m’ont fait très mal au moral car je ne voyais plus le bout du tunnel. A présent, on peut dire que cet épisode m’a rendu plus forte après un gros travail sur moi-même. Je prends plus soin de mon corps, je me suis dirigée d’ailleurs plus vers la médecine douce pour trouver des solutions.
Dans le staff également, il y a maintenant une organisation autour de l’athlète concernant la nutrition contrairement à mes débuts où l’on s’entraînait et puis c’est tout… Ce n’était pas très structuré, actuellement, chaque détail compte, tout le monde a envie que l’on soit dans les meilleurs conditions. Petit à petit, avec la professionnalisation du rugby féminin, les clubs ont aussi progressé, tout cela va dans le bon sens bien que l’on reste encore sur 2/3 entraînements par semaine plus de la musculation dans les clubs en France. Le fait d’avoir été sous contrat avec la FFR (contrat fédéral avec la fédération française de rugby) m’a tout de même fait connaître le plus haut niveau. Le taux d’exigence est forcément plus élevé.
LENAÏG
Avec la participation de Jérémy Haumesser