Athlé – Ils ont marqué les années 2010 – Eloyse Lesueur

Championne du monde en 2014, la sauteuse Eloyse Lesueur a marqué les années 2010. Avant de connaître une fin de carrière terrible.
Championne du monde en 2014, la sauteuse Eloyse Lesueur a marqué les années 2010. Avant de connaître une fin de carrière terrible.
Championne du monde en 2014, la sauteuse Eloyse Lesueur a marqué les années 2010. Avant de connaître une fin de carrière terrible.

Championne du monde en 2014, la sauteuse Eloyse Lesueur a marqué les années 2010. Avant de connaître une fin de carrière terrible. Elle n’a pas encore déclaré officiellement sa retraite, mais retour sur la carrière de celle qui a fait vivre le saut en longueur en France

Crédit : DR

Eloyse Lesueur – Révélation en 2011, premier titre en 2012

Une jeune fille de 23 ans qui remporte la longueur du Décanation. Cette compétition internationale qui réunit plusieurs nations (Etats-Unis, France, Pologne, Japon, Balkans, Ukraine et Chine en 2017). Avec un bond à 6,91 m, elle signe la deuxième performance française de tous le temps, derrière les 7,05 m de Eunice Barber. Elle réalise alors la 4e performance mondiale de l’année 2011 et s’offre une place dans le gotha de la discipline. Eloyse Lesueur voit sa carrière lancée par la grande porte.

L’année 2012 sera magnifique, avec un premier titre international. Auparavant, la Parisienne s’illustre dans les grands meetings, comme les Diamond League, avec une deuxième place à Eugene, l’une des compétitions les plus prestigieuses de la saison. A Helsinki, lors des championnats d’Europe estivaux, elle s’offre la première médaille internationale de sa carrière, elle qui avait terminé 4e des mondiaux en salle de Valence. Et sa première médaille sera la plus belle, avec l’or ! Avec un bond à 6,81 m, elle remporte le titre européen.

Avec ces performances, elle arrive dans la position d’outsider aux Jeux de Londres. Elle entre en finale, mais n’arrive pas à s’exprimer pleinement, 5e, avec 6,67 m. La médaille de bronze se jouant alors à 6,89 m, 2 cm en dessous du record de la Française. Eloyse Lesueur a également sautée à plus de 7 m cette saison, avec un bond à 7,04 m. Qui aurait pu être à 1 cm du record de France si le vent n’avait pas été trop fort (+3,8)

2013 – Médaille européenne en salle, déception estivale.

Eloyse Lesueur poursuit sa carrière et il ne faut pas longtemps pour qu’elle ajoute une médaille à l’or obtenu à Helsinki. Lors des championnats d’Europe en salle de Göteborg, marqué par une belle réussite française, elle prend une belle médaille d’argent. A laquelle s’ajoute un nouveau record de France en salle (qu’elle détenait déjà). Améliorant trois fois sa marque, pour le porter finalement à 6,90 m. Malheureusement, elle va connaître la première grosse déception de sa carrière l’été suivant. Avec une élimination précoce aux championnats du monde. Eliminée en qualification, bloquée à 6,38 m à Moscou, elle ne se qualifie pas pour la finale. Son été 2013 est globalement un poil moyen, avec un meilleur bond à 6,78 m.

Eloyse Lesueur connaît les sommets en 2014

Si 2013 était contrasté, 2014 sera exceptionnel pour Eloyse Lesueur ! L’année commence par la salle, comme souvent chez elle. Avec de superbes sorties sur le 60 m, où elle frole son record personnel en 7”35, un temps qui la classe dans le top 5 français. Elle arrive à Sopot, aux championnats du monde en salle forte d’un saut à 6,86 m à New York. En Pologne, elle va conquérir sa première médaille mondiale. Et la plus belle puisqu’elle va devenir championne du monde, avec 6,85 m, dès son premier essai. La médaille mondiale, qui a manqué à des athlètes de référence comme Antoinette Nana Djimou ou Myriam Soumaré est conquise par la sauteuse !

Et les “noces” d’or vont se poursuivre sur la saison estivale. Elle conserve son titre de championne d’Europe en plain air, également avec un bond à 6,85 m. S’offrant le scalp d’Ivana Spanovic et de Daria Klishina, deux filles ayant sauté à plus de 7 m. Forte de cette confiance, lors du meeting Diamond League de Stockholm une semaine plus tard, elle améliore son record personnel pour le porter à 6,94 m. Cette saison estivale, elle totalisera six concours à plus de 6,85 m. Une régularité exceptionnelle.

Première grosse blessure…

Jusque-là épargnée par les gros soucis, elle connait en 2015 sa première grosse blessure, avec une rupture les ligaments croisés, intervenue à l’entraînement. Auparavant, elle avait déjà fait un hiver très moyen, avec un meilleur bond à 6,73m. Mais, dans une transition technique, avec un passage au double ciseau, il lui fallait du temps d’adaptation. Malheureusement, elle ne pourra concrétiser ces changements dans sa carrière. A son retour, elle quitte Renaud Longuèvre, son coach de toujours, pour s’entraîner avec Laurence Bily et Teddy Tamgho. Malheureusement, Eloyse Lesueur ne retrouvera jamais 100 % de son niveau

Qui annonce le déclin d’Eloyse Lesueur

Après une année 2016 forcément en demi-teinte (6,57 m), elle décide de tenter l’aventure en triple saut. Elle qui possedait un record à 12,05 m à l’âge de 16 ans va étonner plus d’un observateur, étant capable de se mêler à la lutte avec les meilleures françaises, comme Jeanine Assani-Issouf ou encore Rouguy Diallo. Elle étonne par sa progression, 13,49 m pour son premier concours, et déjà à 14,10 m deux semaines plus tard, seulement le 21 mai. Dès lors, on la pense capable de faire les minima (14,25 m).

Mais ses autres sorties sont moins probantes (13,78 m puis seulement 13,46 m). Si, elle refait plus de 14 m en juillet (14,04 m), elle ne réalise pas les minima. Pourtant, elle est emmenée par la FFA qui change sa politique et qui décide de procéder à plus de repêchages (politique plus dans l’air du temps aujourd’hui au sein de la FFA). Et l’IAAF la repêche à la longueur (meilleur saut à 6,65 m, mais 6,93 m avec beaucoup trop de vent +4,3). Mais, blessée aux Elites, elle doit renoncer aux Mondiaux.

Elle se focalise de nouveau sur la longueur en 2018, prenant la 12e place de la finale des mondiaux en salle de Birmingham. Elle réalise 6,80 m l’été, mais se blesse en qualifications de la longueur aux championnats d’Europe de Berlin. Elle sautera 6,72 m en 2019, puis sera sacrée championne de France Elite en salle en 2020.

Le dépôt de plainte

Elle sera également au cœur d’une affaire. Elle a porté plainte contre la FFA, qu’elle l’accuse de spoliation. Une affaire compliquée où elle a finalement perdu son procès. L’athlète estimait avoir été ruinée par la fédération. Une affaire qui gâche la fin de carrière d’Eloyse Lesueur, qui n’aura pas pu profiter de l’argent gagné grâce à ses médailles. Elle garde cependant l’image d’une athlète qui a tenu le saut en longueur français féminin à bout de bras. Aujourd’hui, les Françaises peinent à se trouver une remplaçante. Sa carrière est exemplaire. On peut dire qu’il ne lui manque qu’une médaille mondiale en extérieur et un saut à plus de 7 m vent régulier, qui aurait couronné quelques années à sauter régulièrement à plus de 6,85 m.

Etienne GOURSAUD

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