Foot – Retour sur la tragédie France – Allemagne 1982

Les Français ont tous en tête cette rencontre historique mais tragique du 8 juillet 1982. Retour sur ce France – Allemagne 1982. Une plaie encore ouverte.
France - Allemagne 1982 : La plaie encore ouverte
France – Allemagne 1982 : La plaie encore ouverte

A quelques heures du coup d’envoi de ce France – Allemagne pour l’Euro 2021, les Français ont tous en tête cette rencontre historique mais tragique du 8 juillet 1982. Retour sur cette plaie qui restera à jamais ouverte.

France – Allemagne 1982 : deux styles de jeu opposés

La France, malgré un parcours délicat, se hisse en demi-finale de la coupe du monde 1982 en Espagne. Une première depuis 1958. Ce 8 juillet 1982, l’équipe de France emmenée par son capitaine Michel Platini doit s’imposer contre la RFA, une équipe dure et rugueuse contrairement aux Bleus considérés comme « Le Brésil européen ». D’ailleurs, ce match se déroule juste après le fameux « match de la honte » où Allemands et Autrichiens s’étaient arrangés pour garder le match nul pour éliminer le troisième du groupe et ainsi s’assurer la qualification. Michel Hidalgo, sélectionneur de cette équipe de France, indique à ses joueurs de continuer à jouer le football qu’ils pratiquent depuis le début de la compétition et ne pas rentrer dans le jeu des Allemands.

Le match débute et l’intensité allemande se fait directement ressentir. Dès les premières minutes, les Français concèdent de nombreuses occasions, ils sont tout simplement acculés en défense et n’arrivent pas à appliquer la consigne du coach. A la 17-ème minute, logiquement, la première sentence tombe et Littbarski reprend une frappe mal dégagée par le gardien français. Mais cette ouverture du score va réveiller les Bleus et Dominique Rocheteau va obtenir un pénalty après une faute du défenseur allemand. D’un tir maitrisé, le capitaine Platini égalise. Les Bleus retrouvent leur football, un style de jeu élégant avec une grande qualité technique surtout avec son carré magique Genghini-Tigana-Giresse-Platini. A Séville, les Allemands sont méconnaissables, leur jeu si puissant est réduit à néant. Les hommes de Michel Hidalgo rentrent aux vestiaires après 30 minutes de temps fort contrairement à la Mannschaft.

« Celui qui n’a pas vu ce match n’a jamais vu un match de football »

Dès l’entame de la seconde mi-temps, les Bleus se montrent incisifs et se voient même refuser un but de Rocheteau à cause d’une faute peu évidente. Les Allemands s’agacent et se montrent de plus en plus agressifs en commettant de grossières fautes. D’ailleurs Bernard Genghini doit céder sa place à Patrick Battiston (50’), latéral, qui va devoir s’habituer à un rôle qu’il ne connait pas, le milieu de terrain. Dix minutes après cette rentrée, le match va complètement basculer.

Platini lance parfaitement l’entrant qui se retrouve face à face avec Schumacher, le gardien allemand. Le milieu de terrain, habituellement latéral, touche à peine le ballon à l’entrée de la surface quand, comme sorti de nulle part, le portier allemand arrive et se jette littéralement sur le Français. Battiston est au sol, inconscient. Le choc est impressionnant. Le public et les joueurs n’osent pas y croire. Le staff médical se précipite alors vers lui. Le constat est alarmant, commotion cérébrale, des dents fracturés, une vertèbre fissurée.

Le plus dingue dans cette action, c’est que l’arbitre ne siffle rien, pas de carton, pas de pénalty. Le gardien allemand ne se préoccupe aucunement du Français et souhaite seulement que le match reprenne. Après s’être assuré que le milieu se trouvait dans un état stable, le match continue. Tout le public du stade Ramon Sanchez Pizjuan est aux couleurs tricolores. La deuxième mi-temps sonne comme un air de revanche pour des Français largement dominateurs. Cependant les Bleus n’arrivent pas à trouver la faille. La prolongation est alors venue après une barre transversale des Français comme un signe du destin.

France – Allemagne 1982 : Une fin déchirante

En prolongation, les Bleus passent devant une première fois par Marius Trésor et une deuxième fois par Alain Giresse. Tous les feux sont au vert, l’équipe de France va disputer enfin sa première finale de Coupe du Monde. Mais la tragédie commence, l’Allemagne passe à quatre attaquants tandis que la France recule pour la première fois. Les Allemands continuent les fautes mais rien n’est sifflé et cela leur permet de procéder en contre. La France se fait surprendre une première fois (3-2) avant de perdre complètement les pédales. Fischer d’une retournée acrobatique arrache la séance de tirs au but (108’). Les Allemands sont confiants alors que les Français accusent le coup.

Personne ne veut se présenter face à Schumacher. Trésor, Six et Bossis refusent. L’attaquant allemand Hrubesch déclara après : « Avant la séance, je voyais dans les yeux de nos adversaires que nous avons gagnés. Pour nous, c’était une chance, pour eux, une corvée. » La séance débute et le premier a craqué est un Allemand. Ulrich Stielike voit son tir stoppé par Ettori jusque-là pas franchement impérial. Ils envoient ses coéquipiers au fond du gouffre. Mais Didier Six qui ne voulait pas tirer échoue. Hidalgo, par manque de volontaires, l’avait tout de même sélectionné dans les cinq premiers. Un peu après, Bossis rate et l’Allemand marque. La France est éliminée.

Mais cette défaite va construire et rendre cette équipe meilleure. De l’ombre à la lumière il n’y a qu’un pas. Et les Bleus remporteront l’Euro 1984. Cette nuit du 8 juillet 1982 sera nommée la « nuit de Séville » et Schumacher « le boucher de Séville ». Ce match restera dans l’histoire de cette fabuleuse équipe de France.

Thomas JIMENEZ

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Elle peut être à Stuttgart le matin et à Lyon le soir, à Nice le lendemain et sur tous les terrains de Ligue 1. Un plaisir et une passion pour le ballon rond qui anime Margot Dumont depuis son plus jeune âge que ce soit sur les plateaux TV ou sur le terrain de son club d'Issy les Moulineaux. La  journaliste de beIN SPORTS qui s’apprête à fouler les pelouses russes, pour la Coupe du Monde 2018 en juin prochain se livre sans filtre sur ses souvenirs et son travail.