Cyclisme – Vuelta : Egan Bernal pour rentrer dans l’histoire

Egan Bernal - Prêt pour le doublé?
Egan Bernal – Prêt pour le doublé?

A 24 ans, Egan Bernal découvre pour la première fois le Tour d’Espagne. Dans une équipe Ineos Grenadiers aux multiples leaders, le Colombien compte s’approprier deux records. S’il remporte la Vuelta, il deviendrait le 8e coureur à avoir remporté les 3 Grands Tours. Mais il serait surtout le plus jeune de l’histoire, devant Alberto Contador.

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Egan Bernal n’a que 24 ans. Et pourtant, un palmarès à faire pâlir de vieux briscards. Victorieux sur les routes de la Grande Boucle en 2019, il ajoutait le Tour d’Italie en mai, dominant tous ses adversaires. Revenu d’une blessure au dos qui l’a handicapé pendant plus de 6 mois, le Colombien a toutefois cédé en 3e semaine, bénéficiant de son avance glanée les premiers jours. 
En ce mois d’août 2021, il est arrivé en Espagne avec une seule ambition : remporter la Vuelta. Après avoir remporté les deux autres Grands Tours, Egan Bernal a déclaré viser cette triple victoire, le summum pour un coureur tel que lui.

Le 5 septembre, et peut-être même quelques jours auparavant, on saura si le natif de Bogota a réussi son défi. S’il triomphe sur les routes espagnoles, Bernal deviendra le 8e coureur à remporter les 3 Grands Tours. Il rentrerait alors dans un club de légendes du cyclisme : Jacques Anquetil, Felice Gimondi, Eddy Merckx, Bernard Hinault, Alberto Contador, Vincenzo Nibali. Il ferait également le doublé Giro-Vuelta, ce qui le classerait dans un club encore plus fermé, avec Eddy Merckx, Giovanni Battaglin et Alberto Contador. 


Egan Bernal – Une préparation gênée par le Covid-19 


Après son sacre à Milan, Egan Bernal devait initialement prendre quelques jours de repos, avant de se lancer dans ce nouveau défi. En effet, il n’a jamais disputé deux Grands Tours dans la même saison. Après une fin de saison 2020 tronquée par une blessure au dos, il connut cette fois-ci un nouveau frein. Il contracta en effet le Covid-19, malheur de nombreux sportifs ces derniers mois. Il fut obligé de stopper l’entraînement quelques temps, avant de se relancer vers la Vuelta. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Egan Bernal n’arrive pas avec une confiance à 100%.

16e lors de sa course de reprise à San Sebastian, le Colombien a chuté lors de la 1e étape du Tour de Burgos, finissant cette course à étapes à la 38e position. Rien de grave, mais une confiance mise à mal ces derniers jours. Et le début de la Vuelta n’augure rien d’extraordinaire. Après le prologue initial, Egan Bernal pointait déjà à 27 secondes de Primoz Roglic, son adversaire n°1 en Espagne. Quel sera son état de forme pendant ces trois semaines ?


Egan Bernal a une équipe surdimensionnée à ses côtés 


Ineos Grenadiers s’est positionné sur cette Vuelta avec plusieurs leaders. Dans la multitude de grands coureurs au sein de la formation britannique, Adam Yates n’a jamais eu sa chance en Italie ou en France. Il semblait donc tout destiné au rôle de leader sur la Vuelta, mais une chute lors de la 2e étape lui a fait concédé 31 secondes. Pas le meilleur des débuts pour le Britannique. Pavel Sivakov et Thomas Pidcock joueront certainement les équipiers de luxe sur ces trois semaines. De plus, le Franco-Russe a chuté lors de la 2e étape, concédant 1min15 au peloton des favoris. De son côté, le champion olympique de VTT n’a jamais connu de courses de 3 semaines, un frein irrémédiable pour la victoire finale. Richard Carapaz aura également son mot à dire. Le 3e du dernier Tour de France sort d’une victoire aux Jeux Olympiques, et son mental est à bloc. Après avoir combattu un Slovène (Tadej Pogacar) sur les routes françaises, le vainqueur du Giro 2019 devra faire face à un autre Slovène, Primoz Roglic, le grand favori de cette édition 2021.


Roglic peut également entrer dans l’histoire 


Primoz Roglic est déterminé. Après son abandon sur chute au Tour de France, le leader de la Jumbo-Visma s’est tourné vers la Vuelta. Pas question de rester sur un échec, alors le Slovène a visité le Japon, repartant avec le titre olympique sur le contre-la-montre. Avec, en prime, le scalp de tous les meilleurs rouleurs du monde (Ganna, Evenepoel, Dennis…). Il est arrivé sur le Tour d’Espagne au sein d’une équipe qui n’aura rien à envier à celle d’Ineos. En effet, Sepp Kuss s’est montré très à son aise lors du prologue initial, et Steven Kruijswijk serait leader dans une autre équipe.

Le 4e de la Vuelta 2018 saura sans aucun doute se muer en lieutenant de luxe pour Primoz Roglic. Le Slovène peut lui aussi écrire l’histoire. En remportant une 3e Vuelta consécutivement, il pourrait rejoindre Alberto Contador et Tony Rominger à la 2e place du nombre de victoires. Des légendes que Roglic veut à tout prix égaler. Revanchard, il pourrait régner en maître sur la course. Après avoir remporté le prologue, le coureur de 31 ans sera à son aise dans les forts pourcentages, monnaie courante en Espagne. Et son avance sur les autres leaders (14 sec sur Vlasov, 17 sur Bardet…) peut lui permettre de gérer lors de ces courtes ascensions. 

Primoz Roglic et Egan Bernal peuvent tous deux rentrer dans l’histoire du cyclisme. Chacun à leur manière, ces deux coureurs marquent de leur empreinte les courses auxquelles ils participent. Retrouvailles le 5 septembre pour connaître le nom du vainqueur de cette 76e édition du Tour d’Espagne. 

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