BLAISE MATUIDI — LE FOOTBALL NE SE RÉSUME PAS À TAPER DANS UN BALLON

Blaise Matuidi n’oublie pas d’où il vient. Il nous raconte ses engagements sociétaux et associatifs.
Matuidi
[uncode_author_profile avatar_size=”200″ avatar_style=”” heading_semantic=”h3″ text_size=”h3″ text_italic=”yes”]

Blaise Matuidi – Football

#Champion du monde 2018 #Champion de France 2013, 2014, 2015, 2016, 2018 #Champion d’Italie 2018, 2019 #Vainqueur de nombreuses coupes nationales #Chevalier de la Légion d’honneur #Champion pour la Paix

Crédits Photos : Peace and Sport (Valeria Maselli)

Le sport a été ma chance. Il m’a ouvert des portes dont je n’aurais même jamais rêvé.

Je suis né à Toulouse, où j’ai découvert très jeune le football, dans les pas de mon grand-frère. Puis ma famille, originaire d’Angola, mais passée par la République démocratique du Congo avant de s’installer en France, a déménagé à Fontenay-sous-Bois, en banlieue parisienne. Tout a vraiment commencé pour moi à cette époque. Mon rêve a pris corps pendant ces années d’apprentissage. Le football a pris ma destinée en mains, pour m’amener où je suis aujourd’hui.

Je n’ai jamais oublié mon parcours, depuis l’anonymat jusqu’au monde professionnel. Je n’ai jamais oublié la chance que j’ai eu de percer grâce au football. Un beau jour, il y a environ 3 ans, j’ai décidé que le moment était venu pour moi de tenter d’offrir les mêmes opportunités à des jeunes de mon quartier. J’ai créé une association, « Les Tremplins Blaise Matuidi ». Elle a pour vocation de se servir du sport pour agir sur la vie sociale. Avec cette initiative, j’espère redonner le sourire à tous ces jeunes, souvent délaissés et privés de réelles opportunités. Je veux leur montrer qu’ils peuvent, eux aussi, y arriver et accomplir leurs rêves. En me servant de mon propre exemple, je peux leur faire comprendre que tout est possible, à condition de s’en donner les moyens, de respecter les règles et de s’approprier les règles véhiculées par le sport.

Je suis engagé aux côtés d’une autre association, en République démocratique du Congo. L’objectif est le même, utiliser le sport comme un message à destination des jeunes. Dans les deux cas, il s’agit de leur dire que les portes ne sont pas fermées d’avance. En Afrique, les moyens sont nettement plus réduits, le travail d’une association est rendu plus compliqué. Mais la joie est la même dans les regards des enfants et des jeunes que nous rencontrons. Ils ont des rêves plein les yeux.

L’idée de ces associations remonte à longtemps. Elle a pris naissance lorsque j’étais encore un jeune joueur, déjà détecté, mais encore loin du plus haut niveau international. Tout est parti d’une conversation avec mon père et un ami d’enfance. Nous avons parlé de la chance que j’avais eue de réussir dans le football. Cette chance, tous les jeunes ne l’ont pas. Alors, il nous est venu l’envie et l’idée d’essayer plus tard, à notre tour, d’offrir aux jeunes la possibilité de percer eux aussi. Cela nous est apparu comme une évidence. J’ai eu la certitude que je le ferai un jour.

Nous avons commencé en région parisienne, par l’organisation de tournois de football. Nous avons monté une opération à l’INF à Clairefontaine, où j’ai fait mes gammes. Le football ne se résume pas à taper dans un ballon. Il permet de transmettre des valeurs de respect, des règles et de la discipline. Puis nous nous sommes dit que le sport ne suffisait pas, qu’il fallait aller plus loin et englober plus largement la vie sociale. Depuis, nous travaillons avec les hôpitaux et les orphelinats. Aujourd’hui, nous souhaitons développer nos actions sur l’ensemble de la France.

Avoir été choisi par Peace and Sport pour recevoir l’Award de Champion de la Paix de l’Année 2018 est l’aboutissement de cet engagement. Cela représente beaucoup pour moi. J’accueille cette distinction comme un honneur et une immense fierté. Je rejoins aussi le groupe des Champions de la Paix. Avec Peace and Sport, nous partageons les mêmes valeurs. En faire partie m’apparaît comme une évidence. 

BLAISE

Total
0
Shares
Related Posts
ZSOLT MORADI
Read More

ZSOLT MORADI : POUR UN ENFANT RÉFUGIÉ, LE SPORT PEUT CHANGER LA VIE

Figure emblématique du monde des arts martiaux, Zsolt a grandi dans un quartier défavorisé de Budapest. Il s'est confié sur sa découverte du camp de réfugiés Za’atari (Jordanie) et sur le programme d'aide "live together". il a toujours été soucieux de rendre ce que le sport lui a apporté à sa communauté. Il est notamment impliqué dans le programme « Bully Defense » qui vise à redonner confiance aux enfants victimes de violence.