ANA FILIP : MA DÉCOUVERTE DU 3×3

Ana Filip, pivot au Flammes Carolo Basket en LFB (première division féminine) a récemment fait ses débuts en équipe de France de 3×3. Elle nous raconte sa découverte de cette discipline en vogue qui sera présente aux prochains Jeux Olympiques de Tokyo 2020.
Ana Filip
(c) FIBA
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Les athlètes sont souvent imperméables à toute communication avant que la compétition ne soit terminée. La rubrique « Dans la peau » permet à un sportif de partager avec vous ces moments secrets et déterminants qui forgent la réussite de leurs projets.

Ana Filip, pivot au Flammes Carolo Basket en LFB (première division féminine) a récemment fait ses débuts en équipe de France de 3×3. Elle nous raconte sa découverte de cette discipline en vogue qui sera présente aux prochains Jeux Olympiques de Tokyo 2020.

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La discipline 3×3 a fait son apparition il y a quelques années, je me souviens d’ailleurs de la première intervention du coach de l’EDF, Richard Billant. On était en stage avec l’EDF 5×5 et il nous avait décrit la discipline et les qualités qu’il fallait avoir : rapide, explosive, et avoir un gros cardio, une sorte de troisième poumon. Il fallait aussi savoir jouer à tous les postes, lire le jeu, être agressive…et là je me suis dit “ok Ana t’es pas LeBron c’est mort, oublie !”

Mais au final je suis grande, mobile, adroite, avec un bon cardio, j’aime tout le jeu autour du pick and roll, j’avais donc pas mal de qualités pour performer.

C’est seulement cet été qu’a commencé l’aventure 3×3 pour moi, mais au vu des bonnes expériences que j’ai vécues, je regrette de ne pas avoir tenté l’expérience plus tôt ! J’ai demandé à Richard Billant si je pouvais venir faire un essai, et il a accepté avec beaucoup d’enthousiasme.

BIENVENUE DANS LE 3X3

J’ai fait mon premier tournoi en République Tchèque avec un seul entraînement spécifique la veille. On me disait “tu verras c’est pas le 5×5 les fautes ne sont pas sifflées, etc…” Le lendemain, je joue mon premier match, une meneuse fait une faute sur moi en l’air, je me casse bien la figure et là j’entends dans les tribunes Sandra Dijon ma coéquipière qui crie “bienvenue au 3×3 Anita” ! J’étais énervée, car je venais de me faire un peu mal, mais au final j’ai bien rigolé.

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Il y a quand même plusieurs différences majeures avec le 5X5. Au niveau de la prise de décision. On attaque en douze secondes, soit en moitié moins de temps. On fait que des systèmes courts et il faut jouer rapidement sans trop réfléchir. Si tu rates un tir, perds un ballon, pas le temps de cogiter il faut vite se ressaisir. Au niveau du cardio aussi il y a plus d’exigences, car quand je suis en 5×5, je peux toujours avoir un moment sur le terrain où je peux souffler, mais là je ne peux pas me cacher ni en défense ni en attaque, ça pénaliserait trop l’équipe.

On doit toujours se replacer, aller faire un écran, jouer dans le petit jeu et créer aussi, tenir son duel… C’est seulement 10 minutes de jeu, mais c’est super intense, les possessions de balle sont multipliées à la minute ! Pour une joueuse intérieure comme moi qui dépend beaucoup des joueuses extérieures en 5×5, là j’avais bien plus souvent la balle et je devais jouer, créer, prendre mes responsabilités. Au final, cela m’a permis d’avoir un état d’esprit libéré .

STREET, BIG, JEUX OLYMPIQUES

Pour mieux comprendre cette discipline, on pourrait la comparer avec ce qu’il se passe dans le football. À l’image du foot, il y a des passerelles entre la pratique street et le 3×3. Je pense que c’est la bonne alternative entre le 5×5 et le street car les streetballers peuvent plus facilement s’identifier à cet environnement, et plus il a de licenciés mieux c’est pour le basket.

Comme d’habitude, les USA sont la locomotive pour développer cette pratique. La ligue américaine Big 3 avec notamment toutes les anciennes stars NBA comme Allen Iverson ou Chauncey Billups est pour beaucoup dans la mise en lumière de notre sport.

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La mondialisation de la pratique est d’ailleurs exceptionnelle. Au niveau international j’ai eu l’occasion de jouer contre des équipes contre lesquelles en 5×5 je ne  l’aurais jamais fait : le Turkménistan ou l’Irlande et sur un tournoi j’ai vu jouer le Sri Lanka ou encore l’Ouganda ! C’est plus facile pour certains pays de sortir 4 bonnes joueuses que 12.

De plus avec l’arrivée de cette discipline aux Jeux Olympiques en 2020, il y aura de plus en plus de moyens et de couverture médiatique. Avec l’engouement grandissant, tout le monde retrouve son compte.

D’un point de vue personnel les jeux de Londres et de Rio étaient déjà un objectif. Malheureusement je n’ai pas participé à ces deux événements. Si c’est inscrit quelque part que je dois les faire, je les ferais, sinon c’est que ce n’est pas mon destin. Je vis déjà de belles choses dans ma carrière même si c’est vrai que les Jeux, ce sont l’objectif ultime.

J’ai commencé le basket à l’âge de 9 ans grâce à ma mère, qui était basketteuse professionnelle en Roumanie. Cela va faire 10 ans maintenant que je joue en Ligue féminine et j’ai beaucoup voyagé dans les clubs, je ne dis pas que j’ai déjà fait le tour, mais si une bonne occasion pour se consacrer au 3×3, et donc arrêter le 5×5, se présente je prendrais le temps d’y réfléchir.

Ana

Nous remercions la FIBA et Tony Voisin pour ses clichés. Vous pouvez d’ailleurs découvrir son travail sur sa page Instagram.

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