Athlé – Margot Chevrier – Je me suis vite acclimatée au haut-niveau

Margot Chevrier connait une année 2022 de folie, avec un record porté à 4,70 m à la perche. Elle sera en piste à Munich
Margot Chevrier

Margot Chevrier connait une année 2022 de folie, avec un record porté à 4,70 m à la perche. Elle sera en piste à Munich. Sa troisième compétition internationale de l’année, après les mondiaux en salle et les mondiaux à Eugene. Eugene, une magnifique aventure qu’elle nous a racontée en interview. Margot Chevrier revient également sur sa folle année 2022 et ses ambitions pour les championnats d’Europe de Munich ! Où elle fait figure d’outsider dans un concours ouvert !

Crédit : Philippe Millieraux

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MARGOT CHEVRIER – LES MONDIAUX DE EUGENE, TOTALEMENT DIFFÉRENTS DE CEUX EN SALLE

Les mondiaux de Eugene, c’est carrément différent de ceux de Belgrade en salle. Je me suis dit : “Tu as fait les mondiaux en salle tranquille”. En extérieur, c’est vraiment un truc de fou. Il y a toute une organisation qu’il n’y a pas en salle. Cela se passe sur toute une semaine, avec qualifications et finale. Il y a plus de monde. A Belgrade, on était partis à dix et là on était une cinquantaine. Le fait qu’à Eugene, ce soit en village, avec tous les pays au même endroit et le stade pas loin. On était ultra autonomes. Je sais que certains ont râlé, car on était dans des chambres étudiantes, moins confortables, mais j’ai trouvé cela mieux qu’en hôtel. Les lits étaient très bien.

L’ambiance était folle, tout le monde était ensemble. Tu vas au resto, tu sais que tu vas tomber sur des gens de l’équipe de France, tu es avec des copains d’autres pays. Le stage préparatoire a également mis dans l’ambiance. C’est le bon compromis entre stages en copains, avec les potins, mais en se mettant dans l’état d’esprit des mondes. Mais sans mettre une pression démesurée. Si on avait été directement à Eugene, cela aurait mis de la pression à attendre la compétition. On a pu se préparer, sans exactement être là où était le stade.

A BELGRADE C’ÉTAIT DÉJÀ UNE TRÈS GROSSE ORGANISATION

En salle, ce qui m’a impressionné, c’est le fait de faire sa première grande sélection internationale. J’en avais fait mais à huis-clos. C’est vraiment une bonne progression quand on y réfléchit. Ma première sélection était pour la coupe d’Europe par équipe, sans public. La 2e était aux Europe Espoirs, avec la pression du statut et de la performance. Mais cela reste une sélection jeune, ce n’est pas si impressionnant que cela.

J’ai fait un peu flipette lors des mondiaux en salle. L’organisation est ouf. Tu rentres dans la salle, tout est floqué World Athletics, tu vois du Belgrade 2022 partout. Tu ne peux pas te dire que c’est une compétition comme les autres. Il n’y a rien comme le reste, tu as trois chambres d’appels. Lors de la présentation des athlètes, il y a 10000 personnes dans la salle, tu es dans le noir sauf un spot qui est sur ta tête, avec la musique qui va bien. Ça doit ressembler à la première fois où tu fais les France, avec la musique de cérémonie. Ce sont des trucs, quand je les entends dans certaines playlists, je les assimile directement aux cérémonies protocolaires des France. On était en vacances avec des athlètes et une musique est passée. On s’est tous regardés en disant : “Ca c’est une musique des France”. Cela a fait super bizarre d’entendre une musique que j’entends à la télé d’habitude.

Nous avions rencontré Margot Chevrier avant que sa carrière ne s’accélère. C’était la veille de son incroyable concours aux Elites. A retrouver : ICI

MARGOT CHEVRIER – LA PREMIÈRE FOIS QUE RENELLE LAMOTE A COMMENTÉ UN DE MES POSTS J’ÉTAIS ÉMERVEILLÉE

Quand je suis parti de Belgrade, je me suis dit que je m’étais éclaté, mais il y avait une partie de moi qui n’avait pas pu trop profiter, car j’étais trop impressionnée. Je ne sais pas si cela a joué sur la performance. Quand je suis partie à Eugene c’était différent. Déjà, j’avais fait les minima et à 100 % tu te sens légitime et tu as ta place. Je me suis senti trop bien là bas, avec des gens que j’avais rencontré à Belgrade où sur des regroupements équipe de France. C’était déjà des copains et non des athlètes que tu vois sur Instagram. Quand Renelle Lamote a commenté un de mes posts pour la première fois j’étais en mode émerveillée : “Waouh, Renelle a commenté un de mes posts, c’est un truc de fou”.

Évidemment à Eugene j’étais émerveillée aussi, car tout est impressionnant et c’est un site historique. Mais dans le mode c’est stylé, pas dans le mode dépassé par l’enjeu de la compétition. Jamais je me suis dit que je n’étais pas à ma place, je me sentais prête et je savais que je pouvais faire un truc bien. Belgrade, on pousse trois semaines de plus et je savais que physiquement, il y avait de grandes chances que cela ne tienne pas. Psychologiquement aussi. Ce n’était pas le même état d’esprit. A Eugene, j’étais en pleine possession de mes moyens.

JE CHOPE LE COVID AVANT LES FRANCE

Quand on dit qu’il faut emmener les jeunes sur des sélections pour leur faire prendre de l’expérience, je suis d’accord. A Belgrade, je ne fais pas un truc incroyable en termes de performance, mais cela m’a permis d’engranger l’expérience, ce qui m’a permis de passer en finale à Eugene. Bon en finale, cela ne s’est pas passé comme prévu.

Je n’ai eu aucun souci physique de toute l’année 2022, hormis une chute sur le sacrum en début de saison, mais vite oubliée, malgré mes craintes sur le moment de fin de saison prématurée. Puis juste avant les Elites à Caen, je chope le Covid. On a enchaîné pas mal de meetings et il y a eu un cluster sur l’un d’entre eux et on s’est contaminés entre nous. J’ai été vraiment HS. Physiquement, cela met un coup au pic de forme, mais encore, cela peut se gérer. Le soucis, c’est que l’inflammation a ressorti toutes mes tendinites, qui ne sont pas gênantes d’habitudes. J’ai eu des soucis d’aponévrosite plantaire qui m’ont perturbé lors des Europe Espoirs. Que j’avais bien soigné.

MARGOT CHEVRIER – EN FINALE, MES STRAPS S’ENLÈVENT TROIS MINUTES AVANT LA FIN DE LA CHAMBRE D’APPEL

Mais, durant la saison, on met des baskets dures, lors de grosses séances de plio. Je sentais que j’étais parfois un peu à la limite. Mais le Covid a tout ressorti. Le changement de pointes avant Eugene, avec les coloris de Eugene, ont fait mal aussi. Nouvelles pointes dures et pas faites. Cela a été le combo. Malgré les soins qui ont limité la casse, je n’ai pas pu soigner le souci. Je me suis dit que je pourrais faire mes pointes au fil du temps. Les quelques séances, je n’aurai pas dû les faire et garder ces pointes juste en qualif et finale. Certes j’ai fait un peu mes pointes, mais cela m’a davantage détruit le pied.

J’ai été strappée durant tout le stage préparatoire, ce qui m’a énormément soulagé. Les séances ont été très bonnes. En qualif c’était vraiment bien. Malheureusement en finale, on refait les mêmes straps. Malheureusement il faisait plus chaud et mes straps se décollaient trois minutes avant la chambre d’appel. Et avec la transpiration c’est mort. C’était soit je vais en finale avec des straps qui se décollent, en y pensant forcément et avec un potentiel danger, soit j’enlève tout et en partant du principe que je n’aurais pas mal. Je les ai enlevés et le médecin de la FFA m’a dit de prendre un anti-inflammatoire si cela ne va pas.

LE DERNIER SAUT À 4,45 M EST PARFAIT MAIS LA PERCHE EST TROP SOUPLE

Il voulait que je prenne tout de suite, moi je ne prends jamais de médicaments et je ne voulais pas le prendre pour rien. Je l’ai pris que quand j’ai vraiment eu très mal, sauf qu’un anti-inflammatoire, cela met une heure à faire effet (rires). Je n’ai plus eu mal quand je suis rentrée à l’hôtel (rires). Et je fais un super échauffement, je ne suis pas gênée car bien échauffée. Sauf qu’avec la présentation des athlètes, je ne commence pas à la première barre à 4,30 m, cela amène une heure d’attente et quand je me rééchauffe, c’est mort. J’ai super mal, je dois faire des footings, des gammes. En gros, je n’ai pas pris en compte qu’il fallait 40 minutes pour me rééchauffer et plus avoir mal. Sur les accels, je sens un grand crack à gauche à droite, je fais du pistolet en espérant que cela aille.

Le souci à la perche, c’est que tu n’as que trois sauts et quand tu as un souci au pied, cela affecte la façon de courir. La course n’est pas métronomée et il y a des écarts de marques. Le premier saut j’arrive trop loin parce que j’ai mal, le deuxième je me dis tant pis, c’est mieux mais je suis trop près. Le dernier est parfait mais la perche est trop souple et je prends la barre en montant. Je ne regrette pas de ne pas avoir commencé à 4,30 m, car je ne pouvais pas me douter de la mauvaise surprise. J’ai déjà mal au pied, des straps enlevé. Plus je fais de sauts, plus je pouvais être gênée par la douleur. J’allais à Eugene pour minimum un top 8. Mais le Top 5 voire podium était jouable, au vu de ma qualif ! Il ne fallait pas jouer petit bras alors qu’il n’y avait aucune raison. Mais, quand je me rééchauffe, vu que je suis en fin de concours, la barre est déjà à 4,45 m.

MARGOT CHEVRIER – CE SERA UN CONCOURS TRÈS OUVERT À MUNICH

Je suis aujourd’hui beaucoup moins gênée qu’aux mondiaux. Et cela m’a permis de me dire que je pouvais aussi mettre mes semelles orthopédiques dans mes pointes. J’ai essayé et cela passe, car mes pointes sont assez épaisses. Sur une séance à Monaco je tente et cela passe et cela m’a fait du bien. Le fait d’être dans des semelles beaucoup plus moelleuses que les semelles de pointes, cela a soulagé la voûte plantaire et cela fait passer les séances sans aggraver le problème. Je pense strapper aux Europe, mais par acquis de conscience. En plus, mes pointes commencent à être faites.

Je vais à Munich pour d’abord entrer en finale et éviter le gros piège des qualifications. Si finale il y a, ce sera un concours très ouvert où j’ai la 3e performance des engagés. La première est à 4,72, la 2e est à 71 et moi 70. Holly Bradshaw qui était au-dessus du lot s’est blessée à Eugene et n’a pas pu revenir à temps. D’ailleurs, juste avant sa blessure, je fais moi même un retour piste sur un de mes sauts. Cela a bien enflammé mes soucis au pied. Sur le saut après, Holly casse sa perche. Les gens ont dû dire qu’il valait mieux aller voir le sprint (rires). Son forfait enlève un gros poisson. Il y a une bonne densité de perchistes au même niveau. Et il peut se passer de super choses, mais cela reste un championnat et les filles veulent toutes la même chose. Il faudra être présente dès les qualifications.

Il peut tout se passer dans un concours. A Monaco, au vu de la start-list, tu pouvais être 7e avec 4,70 m, finalement tu es 7e avec 4,35 m. C’est difficile de faire des pronostics. L’objectif sera d’être là le jour J

JE ME SUIS VITE ACCLIMATÉE À CE NIVEAU-LA

J’ai l’impression de m’être vite acclimaté à ce niveau-là. Cela faisait tellement de temps que je savais que cela pouvait péter que j’étais préparé à cela. Je savais que 4,50 m ce n’était pas mon niveau réel, avec ce que je faisais à l’entraînement et que je pouvais atomiser mon record. Aux Élites, sur le moment tu ne réalises pas trop. A la fin du concours je me suis dit : “Qu’est ce que je viens de faire”. Mais, au moment d’aborder la saison estivale, je n’avais aucun doute quant au fait que je pouvais faire les minima pour les Monde. Il y avait des trucs qui s’étaient calés qui étaient des réflexes dans mon saut, ce qui n’était pas le cas avant.

A Miramas, il y a eu un déclic. J’avais peur du “one-shot” du concours ou je suis transcendé et que je ne capte pas forcément tout. Mais du jour au lendemain, même sur des élans réduits à l’entraînement, en étant rincée des Élites, il y a eu des trucs techniques que je n’avais jamais fait. Même en stage avant les mondiaux, j’ai senti des trucs techniquement que je n’avais jamais fait. Cela ne me choquerait pas de battre mon record cette saison. Cela peut s’arrêter mais cela peut faire un gros truc. Deux jours après mon saut à 4,70 m, je me retrouve dans un gros meeting, puis les championnats du monde. Instantanément tu te dis que cela fait partie du truc. Je voulais faire les Monde, donc faire 4,70 m c’est logique.

MARGOT CHEVRIER – MES PERFORMANCES ONT AMENÉ BEAUCOUP DE SOLLICITATIONS

Gagner les Élites en salle, face à Ninon qui était à un bon niveau, c’est quelque chose. Ce n’est pas la même chose que de gagner quand elle n’est pas là où juste de retour de grossesse. Elle n’est plus très loin du niveau de son record personnel. On voit qu’il y a un vrai match et qu’il y en a une des deux qui peut faire un gros truc. En termes de médiatisation, il y a eu les France, les Monde en salle et pour les gens, les Mondiaux, cela parle plus que n’importe quelle médaille et record aux France. Mon 4,45 m à Belgrade m’a amené beaucoup de sollicitations. Aux France, cela a fait parler la fédé et les journalistes spécialisés. Mais les mondiaux, cela parle aux gens même à ceux pour qui la performance brute ne va pas parler.

Cela a enclenché des trucs au niveau de la sollicitation médiatique et des interventions qu’on me demande de faire, que j’ai dû demander d’autres aménagements avec la fac. Pour avoir plus de temps. Entre le moment où je suis rentrée en 4e année de médecine, il y a deux ans, et maintenant, les choses ont changé. Je faisais 4,50 m, je gagnais les France. Mais ce n’était pas les mêmes contraintes que maintenant. Là, on rajoute les stages en équipe de France, des trucs où t’es pas chez toi pendant dix jours et tu bosses moins bien. Les sélections ajoutent aussi du déplacement que je n’avais pas avant.

LA FAC VA ENCORE AMÉLIORER MES AMÉNAGEMENTS

La fac a compris aussi. Quand je suis arrivée en première année, je faisais 4 m à la perche et j’étais sur liste ministérielle, avec le projet Paris 2024. Mais un projet lointain, car les minima c’est 4,70 m. Les gens pouvaient se dire qu’il y avait du chemin. J’ai eu la chance d’avoir une équipe pédagogique qui a pu m’aider et qui voyait que j’y croyais. Ils y ont cru par extension. Mais l’année d’après je fais 4,20 m, puis 4,50 m après le confinement. Je battais mon record, je faisais des médailles. Maintenant, je fais 4,70 m en ayant fait des sélections et je suis en avance sur ce que j’avais prévu. Ce n’est pas là qu’ils vont me mettre des bâtons dans les roues. Forcément, ils ont envie de m’aider encore plus.

Je fais ma part du job en validant mes années, je ne lâche pas le morceau. J’ai passé mes rattrapages lors de mon stage préparatoire à Eugene. De minuit à une heure du matin, seule dans la chambre alors que tout le monde dormait. J’ai eu mes résultats le jour de mon arrivée à Eugene et c’est passé ! Mais je leur ai dit qu’il fallait d’autres formes d’aménagements pour éviter ce genre de rattrapages, ce qui est mieux sur le plan scolaire et sportif. Cela a été réglé en 20 minutes de visio.

ETRE DEUX OU TROIS PERCHISTES SUR UNE COMPETITION INTERNATIONALE, C’EST PLUS SYMPA QUE SEULE

On se rend compte que le niveau de la perche française est fort. Dans les grands championnats, il n’y a que trois places et tu sais qu’une restera sur le carreau. Sauf si une se décide à être championne du monde (rires). Quand on arrive en compétition rien qu’en France, cela tire, car tu ne veux pas être 2e. La petite MJ (Marie Julie Bonnin) est rigolote deux minutes mais même si c’est ma super copine, je ne viens pas pour faire 2e. Au bout de la piste, cela reste de l’individuel. Il y a moi, le coach et la perche. Mais avant et après, on est toutes super copines. MJ et Ninon (Chapelle) sont régulières à 4,50 m, ce qui peut annoncer une grosse performance.

C’est super cool pour nous, car on n’est pas tous seuls sur les sélections. A Eugene j’étais avec Ninon, cela change de Belgrade où j’étais seule. J’ai eu l’impression en Serbie d’avoir la perche féminine française sur les épaules pendant trois jours. Alors que les gens n’en attendent pas plus de toi parce que t’es seule. Mais quand t’es deux ou trois tu sais que tu es avec tes copines qui vivent la même chose que toi. Car même si tu es avec les athlètes français, chaque discipline à sa propre spécificité. Là, on sera calées toutes les trois et sachant que l’état d’esprit est sain, cela va tirer vers le haut.

MARGOT CHEVRIER – LES STAGES AVEC LES FILLES PERMETTENT DE PROGRESSER

Cela nous donne de la légitimité pour partir en stages dans des endroits certes plus chers mais optimisés pour la performance. Ils savent qu’on fait de bonnes performances dans des conditions parfois pas optimales. On voulait faire plus de stages ensemble, car cela nous tire vers le haut. C’est une vraie émulation. On arrive aussi à être très copines et on arrive à se faire des compétitions en se marrant. Cela nous fait des souvenirs et sans le côté négatif de la compétition. Ces stages sont top et il faut arriver à en faire plus, même si c’est le temps d’un week-end. Faire des séances ensemble. Car on ne bosse pas de la même façon. La concurrence amène un travail différent.

Les filles sont jeunes et c’est super positif. On sait que l’âge d’or est plutôt entre 26 et 29 ans. On a encore pas mal de choses à faire. Il y a beaucoup de choses à faire dans le futur, pour préparer 2024 et 2028, on est déjà sur la bonne pente. On prend un virage qui est bon et l’état d’esprit est bon et je ne vois pas comment cela peut changer. Pour MJ, c’est bien qu’elle parte avec nous sur ses premiers championnats d’Europe. Car on dédramatise beaucoup de choses, comme cela m’a fait dédramatiser beaucoup de choses d’être avec Ninon à Eugene. Tu rencontres à l’hôtel des gens que tu n’as jamais vu en vrai. Mais tu te rends compte qu’on a le même âge, qu’on fait tous les mêmes conneries. Il n’y a pas de gêne à avoir. On a tous fait notre première sélection ou premier grand meeting à un moment.

UNE GROSSE GÉNÉRATION QUI ARRIVE A LA PERCHE

A Monaco, on a passé nos repas avec Pascal (Martinot-Lagarde). A la fin, elle m’a dit que c’était fou, qu’on était tous pareil. On se marre à table et pourtant il fait partie de ces athlètes au palmarès à rallonge et des palmarès comme cela, il n’y en a pas beaucoup ni en France ni aux mondiaux. On a tous les mêmes histoires de vie, les mêmes galères. Du coup, pourquoi la fille en bout de piste qui est championne du monde à la perche, n’aurait pas la même vie que moi. Elles ont juste plus d’expérience que moi.

Oui, il n’y a pas les Russes et les Biélorusses, ce qui change les choses. Mais on constate un turnover avec une grosse génération qui arrive. Je pense qu’il va y avoir des grosses performances dans quelques années. Il y a pas mal de filles qui sont sur la fin et qui, malgré une expérience à rallonge, commencent à avoir des problèmes liés au temps qui passe. Physiquement, quand tu n’es pas aussi stable, tu peux faire une grosse performance comme te manquer. C’est pour cela qu’il y a certains concours avec des performances moins bonnes, comme à Monaco. Déjà en 2024, il risque d’y avoir de gros concours. Et entre 2024 et 2028, même en France, cela risque d’être impressionnant.

MARGOT CHEVRIER

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