Crédit Photos : Peace and Sport
Je n’avais encore jamais été dans un camp de réfugiés. Je n’avais jamais eu l’occasion de découvrir la réalité du quotidien de ses habitants. En avril dernier, avec Peace and Sport, j’ai visité l’un de ces camps, à Za’atari, en Jordanie, dans le cadre du programme « Live Together »
A Za’atari, j’ai eu la chance de découvrir le camp, de rencontrer ces jeunes et ces enfants, leur parler et les écouter. La chance, surtout, de passer deux jours avec Ali, l’entraîneur de kickboxing du programme « Live Together ». Son groupe compte entre 50 et 100 personnes, âgées de 4 à 50 ans. Avec eux, il accomplit un travail incroyable. Nous avons échangé sur la façon de faire évoluer ses séances et son enseignement, en imaginant pour ces jeunes réfugiés, des activités nouvelles et des objectifs à atteindre. Pour eux, le kickboxing peut devenir plus qu’une seule pratique sportive, mais également un mode de vie.
Dans un camp comme celui-là, les enfants n’ont pas grand-chose à faire. Ils peuvent rapidement se sentir désœuvrés. Le sport leur offre non seulement une activité et un but à atteindre, mais il peut aussi leur inculquer des valeurs. Les sports de combat, en particulier, enseignent le respect et le goût de l’effort. Ils contribuent à acquérir la confiance et l’estime de soi. Pour un enfant réfugié, l’impact du sport est considérable. Il peut changer sa vie toute entière. Il peut le transformer en tant qu’individu.
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Christian Karembeu, lui aussi Champion de la Paix, l’avait exprimé une année plus tôt en visitant ce même camp de Za’atari : ces réfugiés sont avant tout des personnes qui ont eu moins de chance ou d’opportunités que les autres. En Jordanie, j’ai rencontré des enfants pleins de vie et d’entrain. J’ai ressenti leurs émotions. Pendant mon séjour dans le camp, j’ai essayé de les aider à remettre un pied dans la vie normale. Je sais que le sport peut y contribuer, à condition de leur offrir l’opportunité de le découvrir. Avec un programme comme « Live Together », Peace and Sport le fait de façon concrète et durable.
J’ai toujours voulu redonner au sport tout ce qu’il m’a apporté. Avant même l’arrêt de ma carrière internationale, marquée par 10 titres mondiaux, j’avais pris la décision de m’impliquer pour véhiculer les valeurs du sport, notamment auprès des jeunes. Je considère cela comme une responsabilité et une chance. Je veux utiliser mon expérience, ma réputation et mes connaissances pour montrer l’exemple. Le sport a fait ce que je suis. Il m’a apporté la confiance et le sens du travail. Il me revient aujourd’hui de transmettre aux autres tout ce qu’il m’a appris.
Depuis ma visite dans le camp de Za’atari, en avril dernier, je continue à dialoguer avec l’entraîneur Ali. Nous nous parlons presque toutes les semaines, via les réseaux sociaux. Nous échangeons sur son programme, sur ses séances et sur sa vision du kickboxing. J’aimerais avoir l’opportunité de retourner dans le camp, si possible avant la fin de l’année, au plus tard l’an prochain à l’occasion du 6 avril, la Journée internationale du sport pour le développement et la paix.
J’entrevoie déjà une nouvelle étape dans mon engagement dans le camp de Za’atari. Elle concerne les femmes. Pour des raisons religieuses, il ne m’est pas possible de les entraîner. Mais j’aimerais impliquer une ou plusieurs entraîneurs féminines qui leur enseigneraient le self-defense. Le sport n’est pas seulement un outil d’intégration. Il peut aussi contribuer à la parité.
ZSOLT