“J+1, L’ÉMISSION PLUS CHEICK DIABATÉ QUE CR7”

Depuis maintenant 5 ans, J+1 fait rayonner une autre idée du football à la sauce Ligue 1. Plongez dans les coulisses de l’émission foot la plus décalée du PAF avec son présentateur phare Nicolas Tourriol et la dernière recrue Laurie Delhostal
Nicolas Tourriol

Les athlètes ont beau être le coeur du sport, ils ne sont pas les seuls à faire rayonner nos disciplines préférées. Plongez dans les coulisses du sport professionnel en découvrant les histoires de dirigeants, de coachs, du staff médical, des fans…

Depuis maintenant 5 ans, J+1 fait rayonner une autre idée du football à la sauce Ligue 1. Plongez dans les coulisses de l’émission foot la plus décalée du PAF avec son présentateur phare Nicolas Tourriol et la dernière recrue Laurie Delhostal.  (Crédits photos : Canal +)

Laurie : J+1… c’est une émission de foot avec un pas de côté, dans le sens où nous parlons de notre sport préféré sous un angle un peu différent. C’est un programme de découverte, avec des sujets qui ne sont pas traités ailleurs et des invités qu’on n’entend pas forcément ailleurs.

Nicolas : C’est la 6ème saison de J+1. C’est venu à une époque où l’on avait toutes les images, tous les « droits » sur Canal+. Il existait donc Jour de Foot et le Canal Football Club, mais on ne pouvait pas montrer toutes les images accumulées lors d’une journée de Ligue 1. Nous avions chaque weekend encore beaucoup de matière exploitable que nous n’avions pas le temps de diffuser lors de ces deux émissions notamment.

C’était donc une belle opportunité pour apporter de la plus-value en montrant de nouvelles images, destinée aux vrais fans de foot qui veulent en bouffer non-stop. Le concept a évolué avec un peu plus d’humour, de second degré au fil du temps et cela fait que nous avons une émission assez unique aujourd’hui.

On se doit surtout de ne pas être redondant avec ce qui s’est fait lors des autres émissions du weekend, et puisqu’on est le dimanche après 23 h, nous avons une vraie carte blanche en termes d’écriture d’émission. Nous sommes des vrais fans de foot donc on essaie d’aller chercher ce qui nous fait plaisir. J’ai par exemple, un vrai attachement pour les années 90 ce qui a pu m’amener à inviter Gregory Wimbée, à faire un format vintage avec Patrice Loko ou encore à amener des artistes comme Doc Gynéco ou 113 à venir chanter sur notre plateau.

L : J’aimais beaucoup cette émission en tant que téléspectatrice avec justement ce côté original, ce n’est pas fait pour plaire spécialement, mais c’est ce qui marche ! Dès que l’on me l’a proposé, j’ai été ravie d’accepter. Ça se complète bien avec ce que je fais le samedi* qui est un format plus classique.

*Samedi Sport : Tout l’actualité de la Ligue 1 Conforama.

N : Me concernant, c’est une écriture d’émission qui me plait, cela fait 3 ans que je suis le présentateur, mais j’avais déjà fait des remplacements avant. Ce qui est sympa, c’est qu’avec Laurie on peut ajouter notre patte et il n’y a pas de lassitude, car on sort de l’ordinaire de temps en temps.

L : C’est vrai, l’émission ressemble à tous ceux qui la font. Les spéciales sont choisies en fonction des désirs de chacun.

LES FOOTBALLEURS SAVENT METTRE LEUR EGO DE CÔTÉ

N : Je pense qu’un footballeur accepte plus facilement une caricature qu’une critique sur son match. On ne juge leur performance qu’à travers une palette d’un expert, un ancien joueur, mais avec de la bienveillance. Un Éric Carrière ne sera jamais méprisant, il aura plus une casquette de coach avec quelques petits conseils pour améliorer certains aspects traités. Paul Le Guen le faisait très bien, Rémy Vercoutre aujourd’hui a cet œil différent, cette vision d’un gardien de but, Sydney Govou sent le jeu et Mickael Madar décrypte les mouvements de l’attaquant. Nos consultants ressentent le foot, et aspirent a montrer du beau jeu ou comment faire du beau jeu via ces palettes notamment, mais sont aussi les premiers à se faire chambrer lorsque l’on sort quelques casseroles sur eux.

Dans nos autres rubriques, nous allons titiller un peu les joueurs, mais plus sur des domaines autres que leurs performances et ce que je retiens est que les footballeurs sont assez ouverts et aiment chambrer et rigoler. Le but à la fin de l’émission, c’est de connaître un peu plus notre invité, qu’il se dévoile autant qu’il en a envie.

Dans l’émission, il y aura des sujets sérieux, de la caricature, un peu de moquerie gentillette, mais jamais de méchanceté.

Les joueurs sont plutôt contents d’apparaître dans nos sujets même ceux où l’on chambre un peu. C’est comme pour Les Guignols avant, les hommes politiques rêvaient d’avoir leur personnage, car déjà ça voulait dire qu’on parlait d’eux et ça restait de l’humour. C’est marrant de voir une image différente de soi même à travers des sketchs ou des parodies.

L : On le voit, les joueurs sont avides de savoir ce qu’on va dire sur eux. Ils appréhendent et il y a un peu d’excitation quand même, car tout est fait avec un bon esprit, ils se feront chambrer toute la semaine à l’entraînement, mais ils auront passé un bon moment sur le plateau.

N : C’est vrai que les joueurs ont l’air enthousiastes à l’idée de venir, mais il y en a quelques-uns, que je connais pourtant en dehors qui ne voudront jamais venir. Non par rapport à l’émission en elle-même, mais plus parce qu’ils ne veulent pas être le centre d’intérêt pendant une heure, pour plusieurs raisons : certains sont timides, d’autres ont peur de ne pas trouver les bonnes réponses lorsqu’on les chambre un peu, ou encore quelques joueurs ne veulent tout simplement pas être mis en lumière. On oublie qu’un joueur de foot n’est pas une star. 80 % d’entre eux ont une vie comme vous et moi, ordinaire.

L : C’est vrai, par exemple pour ma part je ne sais pas si je viendrais, je suis mal à l’aise de parler de moi comme cela, donc ce n’est pas sûr que j’accepte l’invit de Nico 🙂

N : Il y a un invité à venir très prochainement avec qui on discute depuis deux ans. Deux ans pour réussir à le convaincre !

L : De toute façon, nous n’aimons pas faire de mauvais buzz avec des moments malaisants, ce n’est pas notre but, et moi comme Nicolas détestons ça. Il n’y a même pas besoin de se mettre des limites, elles sont naturelles.

N : Un invité qui vient accepte de parler de tout, nous n’avons personne qui nous dit « je ne veux pas aborder ce sujet ». Il y a un joueur qui nous avait dit une fois « je viens si on ne perd pas ». En ayant l’émission un dimanche soir, un jour après la majeure partie des matchs de Ligue 1, ce n’est clairement pas possible d’accepter.

L : Surtout qu’il jouait dans un club bas de classement et avait beaucoup de chances de perdre ! Tant pis pour lui ! (Rires)

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LES INVITÉS, DES PERSONNALITÉS DERRIÈRE LEURS NOMS

N : Mon rêve serait d’avoir Platini…

L : S’il se proposait, on accepterait alors qu’on connaît son parcours par cœur. Mais c’est vrai qu’on aime la démarche de faire découvrir de nouvelles personnalités et c’est donc ce qui explique que nous n’avons pas forcément les joueurs les plus connus ou les plus médiatiques.

Si je devais en choisir un actuellement j’aimerais bien un Benjamin Mendy, ou un des footballeurs de ce style, car ils sont vivants, ils paraissent fun sans se prendre la tête.

N : Pour la première émission 2018 en janvier, on s’était dit qu’il fallait aller chercher quelqu’un qui allait faire la coupe du monde. On a réfléchi et on a invité Guy Stephan, l’adjoint de Deschamps. Bien sûr que Didier Deschamps ou d’autres piliers des bleus nous auraient également intéressé, mais passer une heure avec une personne que tu vois à chaque match des bleus en te demandant ce qu’il peut bien faire, mais dont tu n’entends jamais parler et dont tu ne connais pas son parcours, c’est hyper enrichissant et intéressant !

À la fin de l’émission d’ailleurs Didier Deschamps lui avait écrit pour le chambrer : « tiens c’est toi qu’ils ont invité et pas moi… ».

L : Nous sommes en fin de soirée, la démarche est peut-être plus dans le sens Didier Deschamps au CFC et Guy Stephan à J+1.

N : N’empêche que si on peut avoir Didier Deschamps il est le bienvenu.

L : Je ne sais pas, car du coup je n’ai plus trop envie là… (Rires)

N : Après les mégas stars sont très peu présentes sur les plateaux TV, et si par exemple M’Bappé doit faire une émission ce sera le CFC, c’est logique.

MONTRER UNE AUTRE FACETTE DES FOOTBALLEURS

L : Quand ils viennent, ils savent qu’on part un peu sur le terrain du second degré, donc ils sont plus détendus et ouverts ce qui permet une certaine spontanéité. L’image qu’ils renvoient est donc un peu différente que lors d’une interview d’après-match ou une autre émission, mais nous ne sommes pas là pour faire leur communication non plus, c’est le format qui veut ça et tout le monde s’y retrouve.

N : Ce n’est pas une envie de notre part à la base et finalement c’est cela qui ressort, que les footballeurs sont des gens normaux pour la plupart, des monsieur tout le monde. On peut très bien faire une pétanque comme avec Thomas Mangani, faire du basket avec Cheick Diabaté ou écouter Benjamin Lecomte jouer de la guitare. En off, je parle parfois des courses de chevaux et on oublie le football le temps de quelques minutes, et ils vont parier au PMU tout comme moi ! Bon peut-être sans la bière par contre.

L : L’émission est différente donc forcément l’image renvoyée est différente.

N : D’ailleurs on écrit l’émission forcément, mais par exemple je ne me sers du prompteur que pour les lancements et après je me laisse porter, il m’arrive de modifier mes questions si je ne les trouve pas adaptées au moment, on a une grande liberté sur cela ce qui ne serait pas le cas dans une émission plus classique.

Nous ne nous inspirons pas forcément d’autres présentateurs mais il y a des grands noms qui forcent le respect. Mathoux, Ardisson, Ruquier, j’aime regarder leur façon de présenter, comment ils s’entourent, comment ils font pour une émission, le ton qu’ils y apportent, les mots qu’ils emploient.

L : Chacun a sa manière de faire, il faut aussi s’observer pour savoir ce qui est à faire ou pas et observer les réactions des personnes autour, mais une fois l’émission lancée c’est un vrai moment de plaisir, en oubliant presque que nous sommes en direct.

JULIEN CAZARRE, L'ABONNÉ 93227

CAZARRE…

N : Il a carte blanche. Il peut rigoler de tout le monde et de tout. Par contre, il doit s’améliorer sur les accents.

L : Oui l’accent allemand ce n’est pas ça… ! On ne sait pas ce qu’il va faire à chaque chronique, on la découvre en direct et on est plié à chaque fois.

N : C’est vrai que parfois il peut aller un peu loin dans sa façon de grossir les traits, mais ça reste de la caricature, de l’humour. Des personnes peuvent ne pas l’apprécier, mais il y en a peu, on le voit il est aimé par 99 % des footballeurs.

L : Sa rubrique est devenue culte, qui n’a pas envie de savoir comment Cazarre nous parodierait !?

LA BONNE ENTENTE SUR LE PLATEAU

L : On prépare ensemble l’émission, donc forcément on passe du temps, on rigole, et des liens se créent.

N : Oui c’est vrai que pour intégrer l’émission il faut un profil complémentaire. Là, par exemple Laurie qui vient de nous rejoindre cette année, connaît le foot sur le bout des doigts, c’est une super journaliste qui présente déjà Samedi Sports. Après elle a un boulard pas possible et une mauvaise haleine… (rires)

L : Cette émission respire la bonne humeur donc effectivement si on ne s’entend pas ça se verra de suite. Et avec les consultants qui font partie de l’émission également.

ÉVOLUTION POSSIBLE

L : L’émission évolue forcément un peu chaque année, les rubriques changent, de nouveaux consultants arrivent.

N : Moi j’aimerais être tout seul sur le plateau (rires).

En évolution possible, on aimerait bien faire des « spéciales », vintage ou centrée sur les gardiens par exemple.

On tenterait bien également une émission dans un stade où il y a eu un match avant le dimanche soir. Ce serait une grosse préparation, mais ce serait vraiment quelque chose d’intéressant à faire.

L : Avec quelques supporters qui restent, ce serait génial.

N : Et battre le CFC en termes d’audience !

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