Chloé Valentini effectue un début de saison canon avec Metz Handball comme avec les Bleues. Un atout pour les Messines, qui se déplacent demain à 16 h à Esberg, pour un choc en Ligue des Champions.
Photos : Lucas Deslangles
Un enchaînement de grandes prestations pour Chloé Valentini
Elle effectue un début de saison absolument canon. Chloé Valentini est actuellement en pleine lumière. Avec 20 buts en Ligue Butagaz, elle est la 3e meilleure buteuse du Metz Handball, derrière l’autre internationale française Tamara Horacek (22) et Bruna De Paula (24). Contre Nice, elle a participé au large succès de son équipe (38-25) mercredi dernier, pour la 5e journée de championnat. Avec huit buts inscrits en dix tentatives, elle termine co-meilleure buteuse avec sa coéquipière Kristina Jorgensen. En équipe de France, c’est la même musique. Elle est créditée de deux très grosses performances contre l’Allemagne. Notamment son 6/6 lors du premier match face aux Allemandes.
De quoi en fait la meilleure ailière de France ? Sans doute. Arnaud Demmerlé, rédacteur en chef de Moselle TV
à l’habitude de suivre Metz Handball. Il est dithyrambique sur l’ailière gauche : “Aujourd’hui, elle mérite clairement son statut de meilleure ailière gauche de France et elle n’est pas loin de l’être au niveau européen”. Un statut nouveau qui est dû à une régularité. Chloé Valentini enchaîne les bons matchs de façon constante : “Elle ne rate pas un match, elle rate peu de tir. C’est bien de faire de bons matchs avec Besançon, c’est bien de les réussir en championnat”.
Un temps d’adaptation la saison passée
Arrivée la saison passée, en provenance de Besançon, l’internationale française a connu un temps d’adaptation : “Son début de saison est moyen l’an passé”, confirme Arnaud Demmerlé. ” Elle a eu du mal à passer de Besançon à Metz, car tu passes d’un club familial a un club qui vise la gagne et qui ne supporte pas la défaite et il faut s’adapter, même si elle a eu ce genre d’expérience en équipe de France”, poursuit le journaliste de Moselle TV.
Mais à partir du mois de janvier 2022 et dans la foulée d’un bon mondial avec les Bleues et une finale perdue contre la Norvège, on a retrouvé une Chloé Valentini à un très haut niveau : “Elle est sur sa lancée et on sent qu’elle est parfaitement intégrée. Au début, elle était peut être émerveillée, mais là elle a pris conscience de son potentiel et de là où elle évoluait.”
Un cap franchi dans à peu près tous les secteurs. Cette dimension prise, est aussi dû à l’arrivée cet été de la Danoise Kristina Jorgensen. Une des très grosses recrues de l’intersaison. Chloé Valentini a tout de suite créé une affinité dans le jeu avec elle. “Elle a créé des liens avec Kristina Jorgensen. Sur le match de mercredi contre Nice, on a vu que c’était l’axe fort de Metz”. En effet, les deux joueuses ont inscrit 16 des 38 buts de Metz ce soir-là aux Arènes.
Chloé Valentini, une joueuse discrète
Elle enchaîne les performances, mais ce n’est pas le genre de joueuse à se mettre en avant. Et c’est rarement la première qu’on va citer, quand on évoque l’équipe de France, mais aussi Metz Handball. “Je n’irais pas jusqu’à dire qu’elle est comme Tamara Horacek, clairement sous-cotée, mais Chloé Valentini n’est pas la fille la plus bling bling. Ce n’est pas celle qui se met le plus en avant”, confirme Arnaud Demmerlé. Qui a pu interroger à la mi-temps du match contre Nice, l’ailière gauche de Metz : “On voit que c’est une fille très humble. C’est une bonne personne, une bonne camarade, qui n’est cependant pas la dernière pour déconner.”
“Le cap a été franchi un peu partout. C’est bien de faire de bons matchs avec Besançon, c’est bien de les réussir en championnat. Mais depuis le mois de janvier, elle a gagné en régularité, elle ne rate pas un tir, pas un match. Elle est super adroite, c’est la première à partir en contre-attaque. Elle lit le jeu et les espaces. C’est lié à son intégration dans l’équipe. Elle a eu du mal à passer de Besançon à Metz, car tu passes d’un club familial a un club qui vise la gagne et qui ne supporte pas la défaite. Elle a eu cette expérience en équipe de France. On a à faire à une nouvelle Chloé”.
Un profil complet
Chloé Valentini enquille les grandes prestations et les buts, mais c’est aussi et surtout en défense que l’ex-Bisontine brille. “J’en ai discuté avec Julie Le Blevec (ndlr : ailière droite de Metz Handball), qui commentait avec moi mercredi, et avec qui elle s’entraîne tous les jours à l’entraînement. Elle m’a dit qu’elle souffre même si elle apprend énormément. Elle voit bien ce que c’est le haut niveau. Défendre sur Chloé c’est dur, mais attaquer c’est encore plus difficile, car elle ne laisse quasiment pas d’espaces. C’est dur de la prendre à revers en un contre un”, commente Arnaud Demmerlé. Et il est vrai, les Allemandes, mais aussi les Niçoises se sont fracassées sur la “digue” Chloé Valentini.
La défense, encore un des points forts de Metz Handball, mais aussi de l’équipe de France. Qui permet d’avoir des ballons de récupération, via des arrêts où des turnovers. Et dans ces situations, l’ailière gauche se jette vers l’avant, prête à exploiter la moindre contre-attaque. Comme l’Allemagne, elle a fait des dégâts. Mais, lors de l’exploit de Metz à Györ, c’est aussi un secteur qui a bien fonctionné. Mais elle sait faire varier son jeu : “Elle a cette capacité à rentrer intérieure au poste de pivot”, analyse Arnaud Demmerlé.
Chloé Valentini peut-elle porter Metz vers les sommets européens ?
“Elle est indispensable à Metz. A un moment, les ailes étaient sous-déployées à Metz. Cette année, surtout à gauche, cela commence à être différent”, reconnaît Arnaud Demmerlé. Cependant, c’est loin d’être un point fort du club messin. Chloé Valentini marque plus rarement sur attaque placée. “Metz gagnerait encore à jouer davantage sur les ailes. Mais on voit la relation avec Kristina Jorgensen se développer”.
Maintenant, est-ce qu’elle peut être le facteur clé de Metz, présent dans le final 4 de la Ligue des Champions l’an passé, pour aller au bout de la plus prestigieuse compétition par clubs ? “Metz aura besoin de tout le monde et ne pourra pas se reposer sur une seule joueuse. Mais c’est une arme dans la panoplie”, confie Arnaud Demmerlé. “Il faudra que Metz ait un jeu un peu moins stéréotypé, avec plus d’utilisation des ailes et pas que Chloé. Mais Manu Mayonnade a conscience de cela, ce n’est pas le meilleur entraîneur du monde pour rien. Il a conscience d’avoir peut-être la meilleure ailière du monde”, conclut le journaliste de Moselle TV.
Une chose est sûre, si Chloé Valentini garde le même rendement, ce n’est pas le Metz Handball qui s’en plaindra.