À la peine dans le Dauphiné Libéré, Chris Froome continue de traîner sa misère en queue de peloton. Loin de l’insolente domination du Britannique entre 2011 et 2018, où il a raflé sept grands tours, plus deux podiums. La question se pose. Chris Froome est t’il fini ?
Aucune progression, voire une régression depuis son retour à la compétition
On va occulter l’année 2020, qui était l’année du retour. C’était logique de voir Chris Froome en deçà de son niveau. Le voir alors sur un vélo dans un peloton professionnel était déjà une première petite victoire. Il n’est pas si ridicule au Tour de l’Ain, malgré une grosse startlist. Il a parfois su se transformer en équipier modèle chez Ineos. Transfuge en 2021, pour un salaire annuel de 5,5 millions d’euros par an, Chris Froome était attendu au tournant.
Et le moins qu’on puisse dire, c’est que son début de saison est loin de répondre aux attentes. Il s’est aligné à l’UAE Tour, le Tour de Catalogne, le Tour des Alpes, le Tour de Romandie et le Dauphiné. Avec une 47e place au mieux au général. Aucun top 20 d’étape et cette image presque devenue running gag du Britannique lâché dès que la route s’élève, dès que cela devient dur !
Au-delà de l’absence de résultats, c’est surtout la régression qui pose question. Sa “meilleure” place de la saison est lors de sa course de rentrée à l’UAE Tour : 47e. Ensuite, c’est une lente érosion. 81e au Tour de Catalogne, 93e du Tour des Alpes et 96e du Tour de Romandie. Comment Chris Froome peut être compétitif sur le Tour de France. Lui-même est lucide, il ne pourra pas gagner la Grande Boucle. Au vu de la courbe de résultats, on ne le voit même pas tenir les trois semaines en juillet.
Chris Froome : Loin de son poids de forme et plus proche de la retraite mentalement ?
Cela n’a pas manqué d’interpeller. Chris Froome est loin de son poids de forme, alors que le Tour de France approche à grands pas. Lui-même le reconnaît et parle de cela sur Youtube. Son équipe et lui-même maintiennent la communication sur son énorme travail à l’entraînement, mais on est en droit de penser l’inverse. La maigreur du Britannique est au moins aussi emblématique que ses sept succès en Grand Tour. Mais pour être à ce niveau d’affûtage, par ailleurs anormal chez une personne lambda, cela exige d’énormes sacrifices, que ce soit en termes d’entraînement et d’alimentation. Faire le métier comme on dit dans le jargon.
Et si, quelque part, Chris Froome n’avait pas un peu débranché. S’il n’avait plus la volonté de s’infliger les mêmes sacrifices qu’auparavant à sa grande époque Sky. A 35 ans, après la grave blessure qu’il a subi, psychologiquement ce serait compréhensible. En revanche, pour son équipe Israël Start-up Nation qui l’a engagé pour briller sur la Grande Boucle, cela risque d’être la soupe à la grimace. D’autant que les leaders de rechange se font rares. Chris Froome l’a affirmé. Il veut perdre du poids avant le Tour de France. Mais la période d’affûtage est censée être passée. Même s’il arrivait sur la Grande Boucle avec un poids optimal, le déficit de puissance ne serait pas comblé ! https://twitter.com/Liam_8910/status/1400397285347975169?s=20
Le parallèle avec Joseba Beloki
Vient maintenant le parallèle avec l’Espagnol Joseba Beloki, triple podium sur le Tour de France. Sa terrible chute dans la descente de la Rochette, vers Gap, est restée dans toutes les mémoires. L’ancien coureur de la Once avait payé un très lourd tribut, avec de multiples fractures sur tout le flanc droit et au fémur. Après de longs mois d’arrêts, il avait signé à la surprise générale dans l’équipe Brioche-La Boulangère. Pour y faire une anonyme saison, sans jamais peser sur aucune de ses courses.
Les saisons 2005 et 2006 ne sont pas meilleures. Tout au mieux une 40e place sur le Tour d’Espagne 2005. Un malheureux top 10, avec une 6e place lors du chrono de l’Euskal Bizikleta en 2006. Loin du grand Joseba Beloki capable de monter sur les podiums de grand tour. Un constat inquiétant quand on sait que les blessures de Chris Froome ont été encore plus lourdes que celles de l’Espagnol. Peut-on vraiment se remettre à 100 % de cette terrible épreuve ? La question de la retraite peut se poser. Un grand champion comme l’est le Britannique peut-il supporter longtemps d’être mis au rang de 4e couteau ? Pas sûr. Chris Froome retraite : Deux mots qui pourraient vite devenir une réalité.
Etienne GOURSAUD
