Dans son histoire, le Tour de France est passé par de nombreux cols. Pourtant, certains n’ont pas eu l’utilisation méritée.
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Col du Coq – 12,80 kilomètres à 8,49 % de moyenne – 1049 m de dénivelé positif
Le frère jumeau de l’Alpe D’Huez. Une longueur relativement similaire et une pente moyenne assez terrible avec près de 8,5 % de moyenne. Ce col ne vous laissera pas de répit. D’entrée de jeu, le ton est donné, avec un premier kilomètres à 10 % de moyenne. Ensuite c’est tout aussi terrible. La pente ne “s’adoucit” qu’entre le 7 et le 9e kilomètre. Et encore, on parle ici d’une déclivité à 7,5 % de moyenne. Avant trois derrières kilomètres qui flirte de nouveau avec les 10 %. Un col à la fois régulier et terrible, qui ne vous laissera absolument aucun répit.
Si vous avez une défaillance, vous ne pourrez pas vous refaire. Plus que des pentes terribles, c’est sa longueur et sa pente moyenne qui pourrait bien user des coureurs. Malheureusement, le Tour de France n’y est passé qu’à deux reprises. En 1984 et en 1987. Angel Arroyo et Denis Roux y sont passés en tête. A noter qu’à chaque fois, l’étape arrivait à l’Alpe d’Huez. Pourrait-on donner plus d’importance au Col du Coq ? En imaginant par exemple une arrivée à Saint-Pierre de Chartreuse ? Mais le goudronnage moyen de ce col peut être un frein à de tels projets. Mais on a vu d’autres cols refaire leur route pour accueillir le Tour de France.
Mont Salève – 9,50 kilomètres à 8,49 % de moyenne . 807 m de dénivelé positif
Les Cols du Jura ont le vent en poupe depuis quelques années. On pense au Grand Colombier, escaladé à 4 reprises depuis sa découverte sur le Tour de France 2012. On repense à cette terrible étape vers Chambéry, avec la Biche, le Grand Colombier et le Mont du Chat pour terminer. On pense à l’arrivée au sommet du Grand Colombier, avec de nouveau La Biche et surtout la Selle de Fromentel. On le sait, ces cols sont relativement longs et surtout très pentus. Et le Mont Salève ne déroge pas à la règle avec ses près de 10 kilomètres à 8,5 % de moyenne. Et 4 kilomètres terrible au milieu de montée, avec 9,4, 11,2, 12,5, 12,5% de moyenne, avant que l’avance ne s’adoucisse sur le sommet. De quoi provoquer des attaques sans crainte de grands pourcentages en haut.
Malheureusement un col très peu emprunté par le Tour de France. Seulement à 4 reprises. Luis Ocana, qui allait remporter le Tour, a été le premier à passer en tête en 1973. Le Tour y est revenu l’année suivant, puis en 1981 et 1992. Depuis, plus rien. Un col a fort potentiel pourtant. Qui pourrait provoquer de gros dégâts, que ce soit en ouverture d’étape (pourquoi pas imaginer un enchainement plus traditionnel derrière) où en dernier col, comme le Mont du Chat en 2017.
Le Mont du Chat – 8,7 % à 10,3 % de moyenne
Le juge de paix de la terrible étape Nantua-Chambéry lors du Tour de France 2017. Le Mont du Chat avait provoqué une belle sélection, avec des attaques de Richie Porte, mais aussi Fabio Aru. Si bien que les favoris n’étaient plus que 8 en haut de ce terrible col. Pas très long, moins de 9 kilomètre, mais au pourcentage moyen effrayant (10,3%). Avec des passages terribles à plus de 15 % et absolument aucun répit tout du long. De quoi provoquer de grosses défaillances, comme celle d’Alberto Contador en 2017.
Ce qui rend aussi ce col intéressant, c’est sa descente ultra technique. Romain Bardet y avait tenté sa chance et avait réussi à creuser un bel écart, avant de sécher dans la partie plate jusqu’à Chambéry et de se faire reprendre. Maintenant, le Tour n’est passé que deux fois dans ce col qui a tout pour offrir du spectacle. Mais, on le sait, les cols du Jura ont en ce moment le vent en poupe. Ce ne serait pas une grande surprise de revoir le Mont du Chat dans les années futures. Et à une place intéressante dans l’étape.
Le col du Pas de Peyrol – 20,50 km (avec le col de Neronne) à 3,1 % de moyenne
3,1 % de moyenne, une broutille pour des professionnels me direz-vous. Pourtant, en 2020, le Pas de Peyrol arrivée inédite du Tour, avait fait son lot de dégâts. Notamment dès le col de Neronne, où la Ineos avait embrayé de façon très sèche, provoquant la perte d’un Romain Bardet commotionné et d’un Guillaume Martin alors 2e du général. Pourtant, en haut du Puy Mary, Egan Bernal, vainqueur sortant, craquait. Le problème avec les routes du Cantal, c’est que le plat est une notion très relative. En eux-mêmes, les trois derniers kilomètres sont effrayants, à plus de 11% de moyenne avec des rampes qui avoisinent les 20 %.
Pourtant, historiquement, que ce soit en 2004, en 2011 et même en 2016, ce col a souvent été placé loin de l’arrivée. Un peu moins en 2016, avec la sélection provoquée par la Movistar. Mais pas de quoi piéger des leaders au général, malgré un profil très difficile. On peut imaginer une nouvelle arrivée au sommet avec une étape dantesque en tobogan. Pour ceux qui ont suivi le Giro 2022, cela pourrait ressembler à l’étape de Turin, mais avec un vrai col pour la conclure.
La Pierre Saint-Martin – 25,8 kilomètres à 5,6% de moyenne – 1466 m de dénivelé positif
Pour la première fois en 2015, la Pierre Saint-Martin a été une arrivée au sommet du Tour de France. Et on a vu ce que cela a donné. Des écarts terribles, comme rarement sur une première montée. Il faut dire que ce con est propice, avec des pentes effrayante pendant 8 kilomètres. Et même si cela s’adoucit quand on s’approche du sommet, cela permet d’user et de provoquer la sélection. Une grosse sélection même. Mais, cette montée, que ce soit dans ce sens ou dans l’autre, a souvent été placée très loin de l’arrivée, avec son penchant du port de Larrau (2007, 2020).
Est-ce que la démonstration de Froome a douché ASO dans sa volonté de faire de LPSM une nouvelle arrivée dans le futur ? Le fait est que ce col présente un fort potentiel pour provoquer des dégats.