CHRISTOPHER PATTE : LE PENTATHLON MODERNE A CHANGÉ MA VIE

Nous sommes allés à la rencontre du pentathlète français Christopher Patte. Il nous raconte son parcours et revient pour nous sur sa passion pour ce sport trop méconnu.
Christopher Patte

Christopher Patte – Athlète

Pentathlon moderne: #Equipe de France

Les athlètes sont souvent imperméables à toute communication avant que la compétition ne soit terminée. La rubrique « Dans la peau » permet à un sportif de partager avec vous ces moments secrets et déterminants qui forgent la réussite de leurs projets.

Nous sommes allés à la rencontre du pentathlète français Christopher Patte. Il nous raconte son parcours et revient pour nous sur sa passion pour ce sport trop méconnu. Crédit photo Une : Annabel Polly.

LA PASSION DU PENTATHLON

J’ai toujours aimé pratiquer plusieurs sports, ce sont mes parents qui m’ont mis le pied à l’étrier ! Je pratiquais le karaté et la natation notamment puis je me suis fixé sur la natation où j’ai eu de bonnes performances au niveau départemental et régional au sein du club des cercles des nageurs de Menton.

Alors que je voulais associer sport et études durant ma période collège en pratiquant du triathlon, la Fédération Française de Pentathlon a envoyé un courrier à mon établissement scolaire pour me proposer d’intégrer leur section. Ils me connaissaient dans la mesure où je participais à l’époque au Cross UNSS avec de bons résultats à la clé. Durant les sélections j’ai joué de mes qualités naturelles et j’ai obtenu un avis favorable pour intégrer directement le pôle France d’Aix-En-Provence.

J’avais alors 14 ans et je n’avais jamais fait ni d’équitation, ni d’escrime, ni de tir.

Je viens d’une famille plutôt modeste et sans cette opportunité je n’aurais jamais eu l’occasion de pratiquer toutes ces disciplines à mes frais.

C’est donc le pentathlon qui est venu à moi !

Ce qui m’a réellement plu c’est l’éthique de ce sport, il était anciennement considéré comme le sport du soldat parfait dans la mesure où il allie plusieurs disciplines très différentes, mais qui ont un fil conducteur entre elles.

LES JEUX OLYMPIQUES, UN VÉRITABLE ASCENSEUR ÉMOTIONNEL

J’ai donc eu la chance d’être dans un cadre idéal pour toucher le haut-niveau. Il y a forcément des étapes qui marquent plus que d’autres, dans un sens comme dans l’autre et c’est d’ailleurs assez étrange, car on peut passer d’un extrême à l’autre en l’espace de quelques semaines.

Ma qualification aux Jeux Olympiques de Londres en 2012 est mon meilleur souvenir en carrière ! J’étais à ce moment-là jeune et insouciant. Durant une période de 4 mois, entre la qualification et la cérémonie d’ouverture aux JO, j’étais en quelque sorte sur un petit nuage, c’est véritablement mon meilleur souvenir, mes meilleures sensations. De plus le fait que cela se passe à Londres, la ville où je suis né était vraiment particulier.

Mon pire souvenir au contraire est le retour de ces Jeux Olympiques, je ne m’y attendais vraiment pas ! Il y a eu tellement d’adrénaline autour des JO que ce soit lors de la préparation ou lors de la compétition alors quand du jour au lendemain il a fallu rentrer à la maison sans médaille en plus, ce fut dur, vraiment.

J’ai connu une période de 1 mois très difficile alors que j’étais bien entouré par mes proches ! J’aurais aimé préparer mieux cette période, mais c’est évidemment assez compliqué, car inattendu. Ce sont tout simplement des choses qui arrivent en tant que sportif de haut-niveau, notre vie et nos émotions sont loin d’être linéaires.

 

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UNE REMISE EN QUESTION NÉCESSAIRE

Le break après la non-sélection aux Jeux Olympiques de 2016 était un choix de ma part. J’ai décidé de faire une pause, car je n’avais connu que ça dans ma vie, je ne faisais que du pentathlon.

Je voulais être dans le monde extérieur, me tester dans le monde du travail. J’ai eu la chance de trouver un poste de conseiller en protection sociale où je me suis épanoui.

Je continuais de m’entretenir physiquement à côté, mais j’ai réellement coupé avec la compétition et les entraînements spécifiques.

Puis arrive le mois de mars, je me remets un petit peu en question et je me rends compte que la compétition me manque et surtout l’aspect challenge ! Le fait de pouvoir se mesurer en compétition face à des étrangers ou de côtoyer le haut niveau tout simplement.

J’ai donc contacté la fédération en leur expliquant que je voulais reprendre, ils m’ont accepté en m’expliquant que selon eux j’étais seulement en pause.

J’ai quand même dû refaire mes preuves, ce qui est tout à fait logique dans la mesure où il y avait un groupe performant déjà en place. Je ne pouvais par débarquer et récupérer ma place comme cela, c’est une question de respect.

J’ai donc repris l’entraînement avec beaucoup d’envie ! J’ai voulu taper fort d’entrée en gagnant la première étape de coupe du monde afin de montrer réellement de quoi j’étais capable, honnêtement c’était un beau challenge !

PRÈS DE 35 HEURES D’ACTIVITÉS PHYSIQUES CHAQUE SEMAINE

En ce qui concerne l’entraînement de manière générale, il est assez chargé :

  • Je nage tous les jours entre 2 et 3 km
  • Je cours également tous les jours environ 1 heure.
  • Je monte également à cheval 2 à 3 fois par semaine
  • Je pratique l’escrime 2 à 3 fois par semaine
  • Je m’exerce au tir 3 à 4 fois par semaine

Je passe donc à peu près 35 heures par semaine à l’entraînement. Je me dois de progresser dans chacune des disciplines du pentathlon et c’est pour cela que je peux participer à des compétitions d’escrime l’hiver, à des stages d’équitation tous les mois (à Saumur et Fontainebleau) ou à des cross que j’effectue sur mes week-ends libres pendant la période de préparation entrent septembre et février.

Vient ensuite la compétition, c’est le moment de performer et c’est forcément ce qu’on préfère !

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LE PENTATHLON, UN SPORT QUI MÉRITE D’ÊTRE CONNU

C’est super qu’une chaîne comme L’équipe retransmette le pentathlon, c’est une bonne chose pour notre sport. Cela va donner de la visibilité et donner l’envie notamment à des jeunes de se mettre à pratiquer, car c’est un sport très ludique. Il n’y a pas que le physique qui compte, il y a 3 épreuves techniques et 2 épreuves plutôt basées sur le physique, chacun peut donc réellement y trouver son compte et cela peut ouvrir de nombreuses portes comme ça a été le cas pour moi. En plus avec Paris 2024 il y a vraiment une carte à jouer.

Quand je vois que les gens connaissent de mieux en mieux les disciplines pratiquées dans le pentathlon comme l’équitation ou le tir, ça me donne une certaine confiance pour l’avenir de notre sport.

D’un point de vue personnel, mon objectif est de faire partie des 5 meilleurs mondiaux pendant au moins deux ans avant les prochains Jeux Olympiques de Tokyo 2020. Pour le moment je suis classé à la 7ème place au niveau mondial.

Il faut donc que je m’accroche afin d’atteindre mon objectif.

J’aimerais également obtenir un podium aux Championnats d’Europe et aux Championnats du Monde en individuel, cela serait parfait !

Je m’arrêterais de toute façon après les Jeux Olympiques 2024 à Paris, ce sera la dernière échéance de ma carrière, il sera temps de raccrocher, mais j’espère grandement finir en beauté et continuer par la suite de transmettre mon savoir aux générations futures.

CHRISTOPHER

avec la participation de Christophe Nevez Vas

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