Malgré un bon départ, Yohann Diniz a vite connu de gros problèmes physiques et s’est retrouvé lâché, avant de recoller. Il a dû abandonner au 30e kilomètre
Un début de marche en dent de scie
C’est la dernière ! Celle d’une discipline mythique de l’athlétisme, qui va disparaître dès les prochains JO. Le 50 km marche, victime sur l’autel du renouvellement, tirait sa révérence aujourd’hui, très tôt le matin (5h30), pour éviter la chaleur qui frappe le Japon. Yohann Diniz, concours pour une médaille, la seule qui manque à son palmarès. Yadong Luo, le Chinois a pris la course en main d’entrée. Cela a réveillé Yohann Diniz, qui a choisi de partir à la poursuite de l’athlète asiatique, alors qu’on est parti sur des bases assez lentes, proche des 4 heures. Après 15 minutes de marche, il est en deuxième position. Trois minutes plus tard la jonction est faîte ! Et Yohann Diniz attaque directement et crée un écart, après 5 km de marche.
Yohann Diniz arrêt au stand au bout d’une demi-heure de marche. Il ressort juste devant le peloton. Mais qui s’arrête une nouvelle fois 1 kilomètre plus tard, pour repartir en queue de peloton. Puis être totalement lâché, seul dans la pampa, dans l’anonymat. Il continue de s’accrocher seul derrière le peloton, malgré un faciès déjà bien marqué par la fatigue, annoncé à 1’53 de retard sur Luo et 1’30 sur le peloton, après seulement 10 km. Pourtant, la tendance s’inverse, puisque 2 kilomètres plus tard, il a déjà repris 15 secondes sur le Chinois. Il n’a plus que 1’12 au 14e kilomètre !
La folle remontée émaillée d’arrêts
Au 18e kilomètre, il n’a plus qu’e 22 secondes de retard sur la tête de la course et poursuit sa folle remontée. Mais au moment de recoller au peloton des favoris, il s’arrête une troisième fois, pour se ravitailler. On est alors en droit de se poser la question de la gestion de ces arrêts et des conséquences pour la suite de l’épreuve. Après 1h42 de course, il navigue à une grosse vingtaine de secondes du groupe des favoris, qui s’écrème. Et il est revenu ensuite dans le groupe de tête à la mi-course.
Avant l’explosion finale
Bien caché, on le sent agacé par les ravitaillements. Et il s’arrête une nouvelle fois, incroyable, pour un problème de serviette et écope d’un avertissement dans la foulée, pour défaut de jambe tendue. Mais recolle tranquillement, une nouvelle fois, dans un scénario de course presque invraisemblable, après 26 km de marche. Mais finalement, un nouvel arrêt, une longue discussion avec le staff et les secondes qui s’égrènent. Il repart, mais très loin de la tête ! Il abandonne peu avant le 30e kilomètre.
Une terrible fin de carrière ! Mais qui ne doit pas occulter l’immense palmarès de Yohann Diniz, triple champion d’Europe, champion et vice-champion du monde et recordman du monde. Il ne gagnera pas cette fameuse médaille olympique, la seule qui manque à son palmarès.
Etienne GOURSAUD
