De la sensation à Barcelone en 2010 à la confirmation. Retour sur la carrière de Myriam Soumaré, qui aura ému les Français par sa fraîcheur.
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Myriam Soumaré – Le coup de tonnerre de Barcelone
Un coup de tonnerre absolu dans le ciel de Barcelone. Une jeune femme de 23 ans vient de réaliser l’exploit de ces championnats d’Europe ! Myriam Soumaré est devenue championne d’Europe du 200 m. Personne n’aurait misé là-dessus et sans doute pas la principale intéressée, au moment de se positionner dans les starting-blocks, au couloir 8. A l’aveugle, la jeune Française ne va se poser aucune question. Alors qu’on s’attend à la voir craquer, c’est elle qui déboule dans la ligne droite pour coiffer tout le monde au poteau. Avec 22”32, elle pulvérise son record personne de 7 dixièmes et entre par la grande porte dans une toute nouvelle galaxie. Cela restera la troisième meilleure performance mondiale de cette année 2010 !
Une émotion indescriptible pour Myriam Soumaré qui hurle sa joie et sa surprise, une fois la ligne d’arrivée franchie. Tout le monde est abasourdi par cette performance incroyable, en premier lieu les commentateurs de France Télévision. La “Hype” autour de la jeune femme, qui n’a commencé l’athlétisme que tardivement peut commencer. Et la France commence à se passionner pour cette jeune femme. Au parcours tellement atypique mais qui dégage tellement de lumière et d’ondes positives dans son attitude.
Déception à Bercy et une finale olympique
Forcément, avec ce nouveau statut qui découle de cette performance, Myriam Soumaré est attendue. Est-ce que la pression est importante ? Le fait est que son année 2011 restera un peu en demi-teinte. Alors que les Bleus font une razzia lors des championnats d’Europe en salle 2011 (avec un incroyable relais 4×400 m hommes), cette compétition reste une déception pour la Française, qui échoue à la 7e place du 60 m (il n’y a pas de 200 m lors des grandes compétitions internationales en salle). Malgré un record personnel porté à 11”17 sur 100 m, lors des France Elites, elle ne parvient pas à entrer en finale des mondiaux de Daegu, que ce soit sur la ligne droite ou sur le demi-tour de piste.
C’est lors des Jeux Olympiques de Londres, en 2012, qu’elle va se qualifier pour la première finale d’une grande compétition au niveau mondial. Auparavant, elle décroche une breloque européenne, avec le bronze sur 200 m. Lors des JO, elle prend la 7e place d’une finale relevée, en 22”63.
Myriam Soumaré – Une fin de carrière au sommet
La machine est relancée ! Et Myriam Soumaré offre de nouveaux progrès à sa déjà riche carrière. Elle améliore son record personnel sur 200 m en salle, portant sa marque à 22”87, dans une discipline non reconnue au niveaux des grandes compétition. Mais cette saison 2013 en salle est très riche pour la Française. Qui va réaliser de magnifiques championnats d’Europe en salle à Göteborg. En demi-finale, elle s’approche à un centième du record de France détenue par la mythique Christine Aaron (7”06 contre 7”07). Pour prendre la deuxième place d’une magnifique course, pour sa première médaille individuelle, lors d’une grande compétition indoor. Et l’été a bien failli être encore plus merveilleux.
Avec le relais 4×100 m, les Françaises ont longtemps pensé obtenir une magnifique médaille d’argent, à l’issue d’une magnifique dernière ligne droite de la junior Stella Akakpo. Malheureusement et alors qu’elles avaient reçu leur médaille sur le podium, les Françaises seront finalement disqualifiées pour un passage de témoin hors-zone. Une disqualification logique dans la règle mais bien plus limite dans les conditions. La réclamation devant être fait avant la remise des médailles. On a toujours, aujourd’hui, ce gout amer.
2014 : Année de tous les records
Myriam Soumaré va connaître la meilleure année de sa carrière en 2014. Même si, elle ne remportera pas de nouveau titre européen, avec l’argent au 100 m et le bronze sur 200 m, elle va porter son record sur le demi-tour de piste à 22”11. Ce qui est aujourd’hui la deuxième performance française de tout les temps sur la distance, derrière Marie-José Perec. Mieux que Muriel Hurtis, mieux que Christine Aaron ! Elle rentre définitivement dans la légende de l’athlétisme français. Avant d’annoncer une pause dans sa carrière, qui se transformera finalement en arrêt définitif.
Aujourd’hui, elle vit à Sarcelles et, comme elle le dit, a tourné la page de l’athlétisme. Mais sa fraicheur restera dans le cœur de tous les passionnés d’athlétisme !
Etienne GOURSAUD