Le Tour de France femmes a été une réussite. Comment l’épreuve peut encore prendre davantage de place dans le paysage sportif ?
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Le Tour de France femmes peut augmenter le nombre d’étapes
Il était normal de commencer par quelque chose et surtout ne pas voir trop grand pour un grand retour. Huit étapes, huit jours pour mesurer une popularité XXL d’entrée de jeu. Le Tour de France femmes a réussi son pari. Alors, évidemment, le Tour de France est une marque et n’a pas vocation à faire le tour de la France, n’en déplaise aux grincheux. Mais huit étapes, c’est peu tout de même. La marque Tour de France a pour vocation d’être la plus grande épreuve au monde, que ce soit les hommes ou les femmes ! Or, aujourd’hui ce n’est pas la plus grande course en termes de nombre d’étapes. Le Giro Donne compte, pour son édition 2022, neuf étapes plus un prologue.
Sans basculer dans la folie d’un grand tour de trois semaines (encore que), rallonger le Tour de France femmes semble être indispensable et ce dès l’année prochaine. Avec pourquoi pas un passage dans deux massifs au sein d’une même édition. Les Vosges ont été mises à l’honneur cette année, mais cela semble inconcevable que le Tour n’aille pas dans les Pyrénées ou dans les Alpes. Et l’instauration d’un contre-la-montre semble aussi important dans un Grand Tour.
Mais cela comporte aussi des contraintes. Si on adopte un format de 10 à 12 étapes, cela fait démarrer le Tour en semaine, ce qui n’est pas idéal pour la visibilité de l’épreuve. Mais après tout, le Tour hommes s’est élancé un vendredi cette année.
Augmenter le nombre de coureuses par équipe
Six coureuses par équipe c’est peu. En cas de soucis, on peut vite se retrouver dépouillé, comme pour la formation du Stade Rochelais dont seule Séverine Eraud a pu terminer l’épreuve. Une autre formation française, la FDJ Suez-Futuroscope a connu quelques déboires, malgré deux coureuses dans le Top 10 final (Cécilie Uttrup Ludwig et Evita Muzic). Avec l’abandon de Marta Cavalli, une pièce maitresse. Alors, on ne dit pas qu’on veut des courses verrouillées, d’ailleurs elles ne le sont plus chez les hommes malgré les 8 coureurs par équipe. Mais quand on voit hier une Annemiek Van Vleuten isolé et livrée à elle même, alors qu’elle a été victime de soucis mécaniques avant le Ballon d’Alsace.
Qu’est ce qui se serait passé si la Néerlandaise avait été dans une journée plus difficile ? Elle aurait été obligé de chasser seule dans l’ascension et aurait pu perdre le Tour de France. L’importance des coéquipières même dans un sport individuel. Mais le problème c’est que certaines équipes ne sont pas structurées comme le sont la SD Worx, la FDJ, la DSM, Trek ou autres formations. Le Tour de France est une course exigeante, on l’a vu avec les hors-délais sur l’étape samedi. Et il faut être préparé pour enchaîner les efforts. Mais la visibilité du Tour peut attirer des investisseurs, des fonds. Et les femmes, notamment dans les plus petites formations pourront peut-être bénéficier de plus de moyens pour mieux travailler. Les progrès iront tout seuls ensuite.
Le Tour de France femmes intégralement diffusée ?
France Télévisions et Eurosport ont offert plus de deux heures de direct pour chaque étape. Mais il faut avouer que samedi, on a été un peu frustré lors de la prise d’antenne ! En effet, la course s’était déjà totalement décantée dès le Petit Ballon et donc hors antenne. Cela a été la mauvaise surprise pour nous suiveurs, qui aimons voir la course se décanter sous nos yeux. Surtout, cela contraste avec le Tour de France hommes, où chaque minute de course a été retransmise, y compris les parties sans-intérêt (il n’y en a eu que très peu cette année certes). Mais la diffusion intégrale de la course femmes, ou au moins celle des étapes de montagne semble indispensable pour la diffusion de la course.
