Christophe Galtier a été présenté par le PSG, ce mardi. Et la première conférence de presse de l’entraîneur français a été très intéressante. Voici ce qu’il ne fallait pas rater :
1 – Le nouveau système de jeu et l’animation du PSG sous Galtier
On se rappelle que le système sous Mauricio Pochettino était en modification permanente. 4-3-3, 4-2-3-1 ou 3-4-3, jamais le même 11, des joueurs utilisés constamment différemment (Danilo, Messi, etc.) : en bref, son équipe était très floue. Et au niveau de l’animation, c’était très faible : un style de jeu impossible à définir, peu de combinaisons. Christophe Galtier tire un trait sur tout cela, en arrivant avec des nouvelles idées et surtout une volonté de façonner une équipe qui lui ressemble. C’est-à-dire combative et travailleuse : « J’ai une idée précise de ce que je veux voir de l’équipe : du rythme, de l’intensité, une grande détermination, une capacité à récupérer le ballon très tôt, très haut, pour mettre sous pression l’adversaire. […] En voyant les équipes de très haut niveau, je m’aperçois qu’il faut avoir un modèle de jeu et une organisation précise, et qu’il faut rarement changer. »
Les supporters et suiveurs du PSG réclament depuis longtemps l’instauration d’une défense à 3, afin de voir notamment Achraf Hakimi et Nuno Mendes plus haut sur le terrain (ce qui correspondrait plus à leur style de jeu)… Bonne nouvelle : Christophe Galtier serait dans l’optique d’opter pour ce système à 3 derrière. Tout en restant modéré, il a expliqué cette tendance : « Je m’adapterai à mon effectif. Il faudra que je mette les joueurs dans leurs meilleures positions. J’ai la chance d’avoir des joueurs de couloir incroyables. […] Il y a une grande orientation sur une défense à 3 »
2 – Qui sera le gardien numéro 1 : Donnarumma ou Navas ?
La gestion des gardiens a été une grosse source d’interrogation la saison passée. Pour rappel, Donnarumma et Navas ont joué à peu près le même nombre de matchs, en alternant 1 match l’un, 1 match l’autre (dans toutes les compétitions), avec une préférence pour l’Italien en phase finale de Ligue des Champions.
La situation a été plutôt difficile pour les 2, et aucun ne souhaite revivre une telle saison. Galtier a été clair : il veut instaurer une vraie hiérarchie au niveau des gardiens. C’est ce qu’il a expliqué : « Je vais rencontrer rapidement les gardiens. J’ai vu la gestion qu’il y avait eu la saison passée mais je n’ai pas à la commenter. J’ai par principe de toujours nommer un n°1 et un n°2. Et ce deuxième peut passer numéro 1 en fonction des performances. Je trouve que c’est plus simple en termes de gestion, et aussi plus simple pour eux. »
3 – Le cas Neymar
Le Brésilien est une cible récurrente des supporters du PSG sur les réseaux sociaux. La direction parisienne elle-même a été très énigmatique concernant l’avenir de son joueur… En bref : Neymar divise, interroge, et certains le verraient mieux dans un autre club. Les médias évoquaient l’intérêt que porte certains clubs européens (Chelsea, AC Milan) vis-à-vis de l’attaquant de 30 ans. Néanmoins, il est sous contrat avec le PSG jusqu’en juin 2027 et lui ne semble pas avoir des envies d’ailleurs.
Alors, qu’est-ce que pense Christophe Galtier de Neymar ? L’entraîneur a répondu à cette question en conférence de presse : « Neymar est un joueur de classe mondiale. Il fait partie des meilleurs joueurs au monde. Quel entraîneur ne souhaiterait pas l’avoir dans son effectif ? C’est tout. […] J’ai une idée très précise de ce que j’attends de Neymar. Je vais le rencontrer, je veux être à son écoute. Je veux qu’il reste avec nous. »
4 – Le « 0 compromis » et la fin des passe-droits
Christophe Galtier a été clair avec cela, il l’a répété très souvent au cours de cette conférence de presse : le club et l’équipe sera au-dessus de toutes les individualités. Chaque joueur devra être rigoureux dans son travail, sous peine de se voir exclure du projet : « Je sais que j’aurais l’appui de la direction si je dois prendre une décision concernant un joueur qui ne se pliera pas au projet. […] Il n’y aura aucun compromis : c’est le travail, l’exigence, le respect et l’équipe avant tout. Il n’y aura aucun joueur au-dessus de l’équipe. Mon objectif ici est de faire en sorte que cette somme de talents devienne une grande équipe avec une grande force. Je suis déterminé à faire en sorte que cette équipe soit soudée. S’il y a des joueurs qui sortent de ce cadre-là, ils seront écartés. »
5 – La réduction de l’effectif
Le PSG compte un nombre incalculable de « joueurs indésirables », c’est-à-dire des joueurs qui ne répondent pas à l’exigence d’un club de très haut niveau (niveau de jeu moyen, manque de travail) et qui ne jouent pratiquement pas (par choix de l’entraîneur ou trop souvent indisponibles). Cette situation est mauvaise pour le club d’un point de vue sportif (mais également financier), et Galtier est bien conscient de ce problème.
Il a détaillé ce point dans sa conférence de presse : « Je suis un entraîneur exigeant qui aime voir ses joueurs travailler, mais aussi être heureux. Je veux que les joueurs se sentent bien dans le vestiaire et sur le terrain. Pour cela, je pense que l’effectif doit être réduit. On ne peut pas avoir toute une saison dans le vestiaire des joueurs qui ne jouent pratiquement pas, car ceux-là sont malheureux. Et plus il y a de joueurs malheureux, moins il y a de performance. Alors, nous allons faire en sorte d’avoir la bonne taille d’effectif pour que tout le monde puisse participer à cette saison. »
Pour répondre à ce problème, un « loft » pourrait être créé, c’est-à-dire un groupe distinct qui ne s’entraînera pas avec les joueurs inscrits pleinement dans le projet (titulaires et ses remplaçants). Evidemment, le mieux pour Paris serait de trouver un point de chute à tous ces joueurs. Néanmoins, la tâche n’est pas facile car les joueurs sous contrat au PSG ont des salaires extrêmement élevés. Et aucun ne souhaite baisser son salaire en signant ailleurs, tout comme aucun club n’est prêt à « surpayer » un joueur hors de forme.
Une première apparition réussie pour Galtier
Galtier a bien analysé les problèmes du PSG (faiblesse du jeu, mauvaise gestion des joueurs, sureffectif, manque de discipline) et il compte bien les résoudre un par un avec l’aide de Luis Campos. L’entraîneur de 55 ans a fait preuve de confiance en lui et a montré de la fermeté dans cette conférence de presse. Il veut annihiler le laxisme et instaurer de la rigueur, tout en étant attentif à l’ambiance dans le vestiaire (qui doit être positive). Sans se qualifier « d’entraîneur anti-bling bling », il s’est aligné sur les points clés de ce « PSG 2.0 » : l’équipe avant tout et la fin des traitements de faveur pour les stars.
