Romain Bardet sera le leader de l’équipe DSM sur la Vuelta. Classement général ou victoire d’étape, les objectifs du Français restent flous.
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Romain Bardet – Un Giro en dent de scie
Pour son premier grand tour sous ses nouvelles couleurs, Romain Bardet s’est montré parfois à son avantage, parfois moins. Il a terminé septième du classement général. Dans le coup avec les outsiders, mais très rarement à la bagarre avec les tous meilleurs. Si ce n’est sur deux étapes, sa 2e place à Cortina D’Ampezzo, où il bascule, dans des conditions dantesques, en 3e position au sommet du Passo Giau. Et la dernière étape de montagne, vers Alpe Motta, où il a initié un coup de force avec Damiano Caruso, sans parvenir à accrocher jusqu’au bout la roue du vainqueur d’étape italien.
Sur ce Tour d’Italie, l’ancien coureur d’AG2R-La Mondiale a laissé l’image d’un coureur dans le coup pour le classement général, sans pour autant peser aussi fort sur la course par rapport à ses deux podiums sur le Tour de France en 2016 et 2017. Il a connu quelques déceptions, comme sa 14e place à Sega Di Ala, arrivée au sommet, au lendemain de son beau numéro dans le Passo Giau. Mais aussi à Montalcino, sur les routes blanches des Strade Bianche, où il avait brillé en 2018. Il y a perdu beaucoup de temps et un Top 5, ce jour-là.
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Le goût de la victoire au Tour de Burgos
Romain Bardet, c’est ce coureur régulier sur toutes les courses auxquelles il participe, souvent sans trouver l’ouverture. Il ne totalise que six petites victoires en carrière, malgré deux podiums sur le Tour, deux sur le Dauphiné et des podiums sur les monuments et au mondial. Romain Bardet n’avait plus gagné depuis mars 2018 et la Classic de l’Ardèche. Il a mis fin à la disette récemment sur le Tour de Burgos, en remportant la 3e étape. En costaud en attaquant à 17 km de l’arrivée et en lâchant tout le monde. Et malgré une chute dans la descente, il s’est assuré une première victoire depuis trois ans et demi.
Pour la première fois de sa carrière, il a porté un maillot de leader du classement général sur une course cycliste ! Aussi incroyable que cela puisse être. Malgré une défaillance le lendemain, à cause d’un dos bloqué, le Français a trouvé des certitudes sur cette course de préparation. Et sans doute beaucoup de libération d’avoir enfin levé les bras ! Et vient valider son impasse sur les Jeux Olympiques, une course qui aurait pu lui convenir et dont son forfait avait fait grincer des dents
Si Romain Bardet veut peser sur la course, il devra être offensif
Face à une Start List solide de coureurs qui ont parfois dominé Romain Bardet par le passé, le Français va devoir se montrer offensif. Il devra composer avec des coureurs comme Primoz Roglic, Aleksandr Vlasov, Mikel Landa, Damiano Caruso, ou encore l’armada Ineos. Des coureurs qu’on pourrait bien retrouver devant l’ancien coureur d’AG2R au classement général. D’ailleurs, on ne sait pas quelles sont les ambitions de Romain Bardet sur cette Vuelta. Il annonce vouloir viser les victoires d’étapes, mais c’est un discours déjà entendu, pas plus tard qu’avant le Giro, où le Français s’était finalement comporté comme un prétendant au classement général.
Dans tous les cas, s’il veut briller sur la Vuelta, il devra être offensif. Ce Grand Tour se prête auX mouvements, comme l’a montré David Gaudu l’an passé. Double vainqueur d’étape et 8e au classement général final, malgré une énorme start-list au départ de la course. Romain Bardet a le coffre pour se montrer offensif, sans que cela lui soit fatal en 3e semaine. Il ne s’agit pas de faire n’importe quoi, mais pourquoi pas jouer sur les antagonismes, entre la Jumbo-Visma, la Ineos voire même la Bahreïn, les trois équipes les plus fortes au départ de la course, demain. La Team DSM n’a pas la même force et Romain Bardet pourrait vite se retrouver isolé en montagne. Quitte à être isolé, pourquoi ne pas l’être en tête !
Etienne GOURSAUD
