Trois ans après sa première phase finale de Champions Cup, deux ans après sa première finale de Challenge Cup, le Stade Rochelais a passé un nouveau cap cet après-midi. Les hommes de Jono Gibbes ont franchi un nouvel écueil britannique après Gloucester pour intégrer le dernier carré de l’édition 2020-21 de la Champions Cup. En passant six essais aux Sharks de Sale, les Maritimes ont également montré qu’ils méritaient largement leur place. La Rochelle-Sale notes.
La Rochelle-Sale notes : Atonio et Skelton très solides
Reda Wardi (6/10) : Très visible dès le coup d’envoi, avec forcément un peu de déchet, comme ces deux pénalités dans la première demi-heure (plaquage sans les bras, déblayage illicite). Il n’est pas étranger aux écrasantes performances de la mêlée fermée du Stade Rochelais, qui a pu gagner plusieurs pénalités.
Pierre Bourgarit (6,5/10) : Très volontaire dans la première partie de match, avec des départs au ras, de l’activité en sortie de ballons portés, et des lancers propres. Il a rongé son frein en défense, cherchant à mettre les bras pour gratter au sol, sans réussite dans un premier temps. Tel un arrière, il s’en est allé percer le rideau des Sharks deux fois consécutives en deux minutes,
Uini Atonio (6,5/10) : Il avait apporté sa puissance d’entrée de match, avec de grosses poussées, des soutiens au sol, mais fut aussi rapidement pénalisé, avec cette entrée sur le côté d’un maul (9e), puni par McGinty (0-3). Directement excusé avec un grattage dans les 22 mètres des Sharks (11e). Propre au contest devant son en-but (44e) pour récupérer la possession.
Romain Sazy (6/10) : Il a plus porté le ballon qu’à son habitude, au soutien notamment sur des off loads. Beaucoup de défense, au sol, sur l’homme, il a également perturbé les sorties de ruck en gênant notamment Faf De Klerk. A noter également quelques précieuses prises de balle en touche.
Will Skelton (7/10) : Impeccable dans son rôle de bulldozer balle en main, avec des mètres grappillés à la défense des Sharks dans des zones intéressantes. Très présent en défense, avec notamment de belles cartouches, et des plaquages imposants qui ont permis par la suite des grattages rochelais.
Un Vito de très haut vol
Grégory Alldritt (7/10) : Hyperactif durant le premier acte, avec de belles charges, et récompensé sur la première grosse occasion rochelaise d’un essai en puissance dans le coin gauche (30e). Une belle présence dans les temps forts rochelais, avec de précieux déblayages et des charges toujours positives. Pendant toute la rencontre, il n’a cessé de polluer les rucks adverses.
Kévin Gourdon (6/10) : Moins tranchant sur ses prises de balle que la semaine passée, il a surtout été sollicité en défense, avec des plaquages et des prises à deux pour ralentir l’avancée anglaise. Présent au soutien de Vito en sortie de mêlée (50e), il a retrouvé ses jambes avec une course intéressante où il a, inévitablement, servi Sazy après contact.
Victor Vito (8/10) : Fabuleuse attitude sur le premier essai rochelais (30e), à la réception d’une transversale au pied de West : il élimine un premier joueur et passe les bras au contact d’un second pour Alldritt. Le néo-zélandais a aussi apporté sur ses relances après les coups de pied anglais, échappant aux premiers plaquages et gagnant des mètres pour donner un meilleur angle à ses buteurs. Il aura aussi passé une bonne partie de son temps dans les airs, parce que très utilisé – et avec réussite – sur les lancers de Bourgarit.
La Rochelle-Sale notes : Raymond Rhule, performance XXL
Tawera Kerr-Barlow (6/10) : Entame de rencontre difficile, avec un coup de pied en profondeur (8e) directement en touche alors que les siens souffraient. Des distributions plutôt propres, rapides quand la défense adverse avait du mal, plus posées en sortie de camp, bien que mis à mal dans ses 22 par moments. Légèrement moins tranchant qu’à l’accoutumée, il a été bien bougé par la défense de Sale, mais a globalement bien aidé les siens.
Ihaia West (6,5/10) : Première diagonale au pied mal dosée, trop longue (3e). Une passe transversale mieux sentie pour Victor Vito sur le premier essai des siens. Retour intérieur très bien senti pour Rhule après le lancer capté par Vito, qui amène le troisième essai (42e). Le néo-zélandais n’aura certes pas été très adroit sur ses transformations, mais il ne faudra pas oublier qu’il fut un point de départ des lancements de jeu pour la plupart des essais rochelais.
Raymond Rhule (8,5/10) : Peu alerté sur les ballons d’attaque maritimes, mais très present en défense, comme sur ce retour admirable sur l’arrière adverse (33e) alors qu’il y avait deux contre un pour les Sharks. Trop court néanmoins sur McGuigan (40e+2) qui file sur son aile vers l’essai. Déboulé de toute beauté d’entrée de second acte, où il dépose trois défenseurs avec une feinte splendide, qui aboutit au troisième essai (42e). A l’affut du moindre ballon, il profite de la mauvaise lecture de son vis-à-vis pour prolonger le coup de pied de Dulin vers l’en-but et le quatrième essai maritime (53e). Impeccable retour intérieur pour Doumayrou et le cinquième essai (63e).
Levani Botia (6/10) : Excellente défense debout devant sa ligne dans une séquence dangereuse des Anglais (25e) qui permet de récupérer le ballon. Au soutien de Rhule sur sa percée et son essai en début de deuxième mi-temps pour fausser la lecture de la défense. Les Rochelais faisant moins appel à sa puissance, on a pu apprécier sa technique, avec sa passe sur un pas pour Bourgarit avant le cinquième essai maritime.
Doumayrou était partout
Geoffrey Doumayrou (7,5/10) : Pénalisé (3e) pour un contest illicite après son plaquage sur l’arrière anglais. Beaucoup de pression mise défensivement, avec de nombreux contests. Il a eu plus de difficultés pour avancer ballon en main. Omniprésent en premier attaquant, dans un rôle qu’occupe plus Botia d’habitude, il fut aussi au soutien de Rhule pour inscrire le cinquième essai, également auprès de Leyds (70e) pour un sixième.
Dillyn Leyds (6,5/10) : Dans un match sans failles et avec très peu d’espaces, le sud-africain a quand même trouvé le moyen pour faire parler ses cannes, en interceptant une passe de De Klerk et lançant sa course sur la moitié de terrain anglaise pour aller aplatir (38e). La deuxième mi-temps était plus pour lui, mais ça a surtout joué sur l’autre aile. Cela ne l’a pas empêché de se retrouver en perforateur du rideau anglais sur le sixième essai (70e), qu’il offre à Doumayrou.
Brice Dulin (7/10) : Impeccable dès sa première réception de balle (2e) pour bien rentrer dans son match, le premier depuis le Tournoi. De bons premiers coups de pied, jusqu’à celui qui échoue malheureusement en ballon mort (19e), directement gommé par une mêlée extraordinaire pour récupérer une pénalité. Perturbé par la réception puis le jeu au pied de De Klerk (23e), il concède une mêlée à cinq mètres. Eliminé par le crochet intérieur de McGuigan sur l’essai des Sharks avant la pause. Coup de pied malicieux sur l’aile de Rhule qui aboutit en essai. Et de nouveau impérial sur ses dégagements.
Mathéo RONDEAU