Tête d’affiche de la populaire émission de talk-show sportif « L’Équipe du soir », Olivier Ménard assure, du lundi au vendredi, 3 heures d’émission en direct, sur La chaîne l’Équipe. Un travail conséquent, dont la préparation du programme occupe le plus clair de son temps. Le célèbre animateur nous raconte sa passion du sport, ses débuts à l’antenne chez Michel Drucker, jusqu’à la création de son émission phare… et même plus.
Crédit Couverture : E. Garnier
PLATINI, NOAH, PROST ET HINAULT : MES 4 FANTASTIQUES À MOI
Ma passion du sport… elle vient de mon père. C’est de sa faute. J’ai commencé par regarder du sport à la télé, et les souvenirs que j’ai, c’est du football. Avec des matchs de Coupe d’Europe, notamment des clubs français. On habitait près du Stade Jean-Bouin, qui est aujourd’hui le stade Raymond-Kopa, à Angers, et il m’est arrivé, pleins de fois, d’aller au stade.
Je suis né en 1970, donc, quand j’étais gamin, il n’y avait pas des matchs de foot tout le temps, on ne pouvait pas voir le championnat, facilement, comme maintenant. On voyait éventuellement quelques extraits, des résumés, sur Téléfoot, le dimanche, mais c’était tout. C’était quand même sympa ! Mais il n’y avait pas que le foot qui me passionnait, il y avait également le cyclisme, le tennis et la formule 1. Je suis un mec des années 70, donc quand j’ai grandi, dans ma phase pré-ado, j’avais mes 4 champions, auxquels il ne fallait vraiment pas toucher : Platini, Noah, Prost et Hinault. C’était mes 4 fantastiques à moi.
OLIVIER MÉNARD : JE N’AI PAS DU TOUT L’ESPRIT DE COMPÉTITION
Quand j’étais jeune, j’ai fait un peu de sport, mais j’étais nul. Moi, c’est vraiment le sport pour le sport ! Je n’ai pas du tout l’esprit de compétition. J’ai fait du tennis pendant super longtemps… mais j’y allais comme ça, j’allais voir un mec : « Ah tiens, tu veux jouer avec moi ? », c’était vraiment le truc « libre ». J’y jouais aussi avec des copains, mais les tournois, non ! Ce n’est pas mon truc.
J’ai fait du foot, quand même, dans un club, mais je n’étais pas bon. J’avais peur de la balle. C’est con, hein ? Plus tard, j’ai fait du karaté, pendant 3 mois. Je n’aimais pas trop les coups… et je n’aimais pas, parce qu’il ne fallait pas parler. Mais sinon, c’est un sacré beau sport ! J’ai commencé à courir, tout seul, sans faire des 20km. Un peu de natation, aussi. Et aujourd’hui, je fais un peu de sport, en salle. Ça me convient parfaitement, même si c’est un peu compliqué, en ce moment, parce que les salles de sport sont fermées.
Mais les gens qui ont l’esprit de compétition, les Cristiano Ronaldo, pour moi, c’est vraiment fascinant ! La médaille, les podiums… Si j’avais été bon, peut-être que j’aurais été dans une autre logique, aussi. Peut-être que des portes se seraient ouvertes, et je me serais pris au jeu. Mais je n’étais pas bon au foot… Pourtant, j’aimais bien y jouer… [rires]
C’EST LE SPORT QUI ME FAIT VIBRER
Le métier de journaliste n’était pas du tout une vocation, pour moi. Déjà, je n’étais pas un bon élève, je n’étais pas studieux. Ça ne m’intéressait pas trop. Moi, ce qui m’intéressais, c’était faire marrer les copains… c’était ma matière préférée ! « Journaliste », je ne connaissais pas trop, mais j’avais l’impression que c’était un boulot très sérieux, pour lequel il fallait avoir un bon dossier scolaire, pour prétendre à une école de journalisme. Donc je me disais « Oh, là, non, c’est trop compliqué, ça ! ». Et puis, ce qui m’a amené au journalisme, c’est ma passion du sport.
Je ne pourrais pas être journaliste éco, cinéma ou politique, ça m’intéresse moins. C’est le sport qui me fait vibrer ! C’est le sport qui me permet de m’interroger… parce que c’est un terrain, je trouve, qui est passionnant. Il y a des choses qui se jouent, dans un moment T, des instants de vérité, de vie, d’émotions. Il y a des victoires, des défaites, des moments où il faut progresser, des moments où l’on doit comprendre pourquoi on a perdu. Ce sont des moments qui me fascinent. Et même la gestion des clubs… Par exemple, avec la crise du Covid. Observer leur vision politique, leurs différents… Là encore, c’est un petit portrait de la société, je trouve, qui est très intéressant.
MA VRAIE FORMATION : FAC DE BOÎTE DE NUIT, OPTION HISTOIRE
Mon parcours… déjà, papa et maman m’ont dit : « Olivier, pour toi, c’est le bac ! Après tu fais ce que tu veux, tu réfléchis… ». Donc j’ai eu mon bac, j’ai réfléchi, et je ne trouvais rien. J’avais des profs d’histoire qui étaient gentils, au lycée, donc je me suis dit : « Tiens, je vais faire de l’histoire ! », à la fac. J’avais 15 heures de cours par semaine, du 15 octobre jusqu’au 5 mai. C’était bon, ça ! Moi, qui n’avait pas forcément envie de travailler, j’étais bien. En fait, ma vraie formation, c’était fac de boîte de nuit, option histoire ! J’ai fait ça, j’étais à fond dedans… mais bon, un peu moins l’histoire, quand même [rires].
À un moment, je me suis dit : « Tiens, qu’est-ce que tu veux faire de ta vie ? », parce que c’est sympa, les copains, les sorties… mais « est-ce qu’il y a un truc qui te plait ? ». Je savais que l’histoire, ce n’était pas pour moi. J’étais serveur, par ci, par là… pour évidemment financer mes soirées, ma vie, ma vraie vie, donc je voyais déjà un peu le boulot. J’avais une petite expérience.
En parallèle, je faisais une émission de radio, à Angers, sur Radio Gribouille… Donc, c’était vraiment un gros truc… [rires]. C’était sympa, je ne savais pas trop ce que je faisais, je ne savais pas trop parler, mais ce n’est pas grave, ils t’accueillaient gentiment. C’était un premier pied à l’étrier, qui était magnifique, pour des gens qui voulaient juste parler dans un micro, comme moi. Mais je n’avais pas du tout l’idée, l’arrière-pensée de me dire : « Ça va être ça, ma vie ». Et finalement, en réfléchissant sur ce qui me plairait, je me suis dit : « Tiens, la radio ! ». En termes de mode de vie, je me disais que c’était un métier qui pourrait m’intéresser. Mais l’autre question : « Est-ce que t’es fait pour la radio ? ». Alors ça, je n’en sais rien !
OLIVIER MÉNARD : LE STUDIO ÉCOLE DE FRANCE
Je largue mes études d’histoire. Je vais à Paris, parce que j’avais de la famille, là-bas. Il a fallu que je regarde un peu tout. Les écoles de journalisme, déjà, c’était « Non ! ». Alors, je vais à la maison de la radio, et je leur demande s’ils n’ont pas des formations, pour moi. Ils me disent : « Allez, circulez, il n’y a rien à voir ! ». Mais il y a la dame de l’accueil, au moment où j’allais passer la porte pour partir, qui me rappelle : « Hey, monsieur, revenez ! ». Et là, elle me tend une coupure de presse, avec une école qui s’appelait « Le studio École de France », une école de radio. Donc c’est formidable ! En plus, c’est à Boulogne. Je note les numéros et j’y vais.
Je vois un peu les locaux, ils me font passer un examen de culture générale : c’était sommaire, donc ça allait. Finalement, je suis accepté dans l’école et je me lance dans ce cursus, sur 2 ans. Mais au bout de la première année, une agence de casting vient à l’école, pour présélectionner des gens qui seraient aptes à passer et réussir le casting pour travailler avec Michel Drucker. Il lançait une émission : « Studio Gabriel », qui devait passer entre 19h et 20h sur France Télé.
JE LES AI FAIT MARRER, DONC MICHEL M’A EMBAUCHÉ
Je vais voir le monsieur qui passait les entretiens. Et c’est drôle, parce que cet homme-là, je l’avais déjà vu. Avec ma sœur, on regardait Roland Garros tous les ans, et ce monsieur, on le voyait toujours derrière les bâches vertes BNP. Chaque année, je voyais cette tête-là ! Alors, quand j’ouvre la porte pour effectuer mon casting, je vois cet homme, qui m’était familier. Donc je viens le voir, je lui dis « Oh, là, là, magnifique, vous êtes mon héros ! ». Il commence à rigoler ! Et je lui raconte l’histoire…
Pour une première présentation, je me retrouve à faire quelque chose de vraiment original, mais ce n’était même pas voulu, c’était vraiment spontané. Je commence à lui poser des questions, à l’interviewer… et on rigolait. J’ai été sélectionné pour la suite. Le deuxième tour, l’école me dit qu’il y aura le bras droit de Michel Drucker, mais qu’il n’y aura pas Drucker. Donc moi je me dis « Mince ! j’aurai bien aimé le rencontrer, ce monsieur, qui a bercé ma jeunesse ». Et en fait il était là !
Je voyais tous les jeunes qui faisaient le casting. Les élèves étaient un peu intimidés, ça me rappelle les premiers oraux que tu passes au lycée : t’es un peu rouge, t’es pas très à l’aise. Je voyais les gens qui sortaient comme ça. Et moi, j’ai passé le casting : ça a cartonné, je les ai fait marrer ! Michel a rigolé à ma première plaisanterie, donc, j’ai continué… et puis, il m’a embauché.
OLIVIER MÉNARD : J’ÉTAIS GENTIL, MAIS PAS TROP TRAVAILLEUR
J’avais trouvé un premier boulot, pour commencer à vivre, et c’était Michel qui m’avait engagé. Il m’a fait rentrer dans le circuit. Bon, je ne savais rien faire, ou au tout cas, pas grand-chose. J’avais juste ma personnalité, ma bonne humeur, et c’est tout. J’étais un peu immature.
Autant chez Michel, les autres bossaient, moi, pas tellement. Mais ils étaient extrêmement bienveillants avec moi, qui était un petit « branleur ». Donc, j’étais gentil, mais pas trop travailleur… Plus tard, j’ai fait des piges chez Jacques Chancel, qui présentait une émission média. Je faisais des petits reportages. J’ai travaillé, également, un peu sur M6. J’avais un pied dans le milieu ! Et je commençais à découvrir la façon dont on faisait une émission télé. Moi, je faisais des micros-trottoirs, dans la rue : c’était un peu ma spécialité.
« L’ÉQUIPE MONTE SA CHAÎNE DE TÉLÉ »
En 1998, le copain d’un copain m’a dit : « Écoutes, il y a l’Équipe qui monte sa chaîne de télé ». Alors, je me suis présenté aux entretiens. Il y avait 3 messieurs, qui me posaient des questions de culture sportive. J’ai tout de suite senti que c’était des incollables du sport. Alors, j’y suis allé tout doux, j’ai fait profil bas. Je répondais gentiment et je ne la ramenais pas.
On m’a raconté qu’il y avait des jeunes qui disaient « avoir une culture terrible » en formule 1, par exemple. Et le casteur avait dû voir des courses avec Prost, Mansell, etc. Il lui posait des questions de dingue… donc le gars qui passait l’entretien, c’était terminé pour lui. Il fallait plutôt être simple, gentil, répondre aux questions, et voilà. C’est ce que j’ai fait. Ils m’ont super bien accueilli, j’ai senti qu’ils aimaient bien, sans pouvoir dire pourquoi. Et j’ai été embauché.
PRÉSENTATEUR AU GRAND JT DE L’ÉQUIPE
J’ai 27-28 ans, je trouve quelque chose qui me plait, vraiment. À l’époque, la chaîne n’était pas du tout ce qu’elle était. C’était une chaîne d’information, en continu : il y avait des journaux tous les quarts d’heure, c’était la grille des programmes. Il n’y a pas le net, pas de site, pas de smartphones, etc. Je faisais soit la présentation du journal, soit j’allais tourner, soit j’étais à l’édition, soit je faisais les sujets. Je faisais pleins de choses, donc c’était très formateur et c’était vachement bien.
Pendant 3 ans, je fais ça. Ensuite, en 2001, le patron de l’époque me dit : « Tu es pas mal à la présentation, on va t’essayer sur le grand journal ». Ça s’appelait « La Grande Edition », qui passait de 19h à 19h30, avec des invités, des choses en direct… C’est là que j’ai vraiment appris et perfectionné mon métier de présentateur. J’ai compris qu’il y avait des trucs en live qui se faisaient, et qui ne se faisaient pas. Il faut apprendre à les vivre !cAu début, franchement, ce n’était pas terrible, j’étais un peu stressé. Au fur et à mesure, ça allait mieux, je n’ai pas lâché. J’ai fait ça de 2001 à 2008.
Ensuite, en début d’année 2008, un nouveau patron est arrivé : Benoît Pensivy. Il découvre un peu toutes les têtes de la chaîne. Il me reçoit, il me dit : « Écoutes, pour septembre, je te fais encore confiance pour le grand journal ». Je lui dis : « Non, j’ai fait le tour, désolé, mais non… ». Alors il me répond « Mais alors, qu’est-ce que t’as envie de faire ? ». Je lui dis : « Je ne sais pas, mais ne t’inquiètes pas, Benoît, je vais réfléchir. On se donne 1 semaine et je reviens vers toi ! ». A ce moment-là, je n’avais pas encore d’idée, mais ce n’était pas grave, je savais que j’allais trouver.
Donc, je reviens une semaine plus tard. Je me pose, je dis à Benoît : « J’ai trouvé une idée, je ne sais pas si ça va te plaire, mais je veux présenter un talk-show de sport tous les soirs ». Il m’a dit : « Moi aussi, j’ai réfléchi de mon côté, et on est tombé sur la même idée »
Olivier Ménard
OLIVIER MÉNARD : JE VEUX PRÉSENTER UN TALK SHOW DE SPORT TOUS LES SOIRS
Je me suis interrogé : « Qu’est-ce que t’aimes écouter comme émission ? ». Et j’écoutais parfois sur RTL « On refait le monde » avec Christophe Hondelatte. J’aimais bien ça, j’aimais bien l’idée d’un club de chroniqueurs et l’idée de nombreux thèmes d’actualité… que ça ne soit pas qu’une seule thématique. Je ne voulais pas d’un truc avec une seule question par soir, que l’on fouille, etc.
Donc, je reviens une semaine plus tard. Je me pose, je dis à Benoît : « J’ai trouvé une idée, je ne sais pas si ça va te plaire, mais je veux présenter un talk-show de sport tous les soirs ». Il m’a dit : « Moi aussi, j’ai réfléchi de mon côté, et on est tombé sur la même idée ». Donc, il a ramené ses concepts : il avait trouvé une émission américaine qui s’appelait « Pardon The Interruption (PTI) », avec la fameuse rivière. L’émission était très produite, très ajustée… avec des mecs qui s’opposent, tous les débats sont chronométrés, il y a une sorte de compte à rebours. Tout est très écrit, et le décor est assez drôle. Donc quand il m’a montré le programme, la première fois, j’ai eu un rejet : je trouvais ça « trop américain ».
Mais Benoît a su trouver la formule, il me dit : « Nan, mais tu t’en fous de ça ! Tiens, regarde, il y a la rivière, on va essayer de développer ce truc-là, parce que ça va positionner ton émission. Il n’y a aucune émission avec ça. Ça va permettre de l’identifier ! ». J’avais d’autres trucs en tête, que j’ai rajouté plus tard… Mais je lui ai dit « Ecoutes, Benoît, je crois que tu as raison ». Donc on est parti là-dessus. Ensuite, on a imaginé le principe des « Duels » avec le chronomètre : 30 secondes.
Moi, je voulais des gens autour d’une table. Au début, les premières années, c’était une toute petite table, qui n’était pas faite pour ça, d’ailleurs. Je voulais des gens proches les uns des autres, et surtout vis-à-vis ! Pas de côté, parce s’ils parlent en étant obligé de tourner la tête, le réalisateur va filmer les gens de profil, et ça, ce n’était pas possible ! J’aime bien l’Egypte, mais la télévision égyptienne, je n’aime pas ça ! [rires]
2012 A DONNÉ UN COUP DE JEUNE À L’ÉQUIPE DU SOIR
Petit à petit, l’émission s’est développée, mais elle s’est développée à travers la chaîne. Parce que de 2008 à 2012, on était dans un petit coin d’Issy-les-Moulineaux. La télé n’était pas du tout rattachée au journal, on était une chaîne du câble et du satellite. Au niveau de la distribution, ce n’était pas terrible, le modèle économique est payé par les abonnés, les accords que tu as avec les opérateurs. La publicité compte très peu.
En 2012, on passe sur la TNT. On a un nouveau modèle, comme celui de TF1. La chaîne l’Équipe devient une chaîne privée, avec les audiences, la pub, etc. A partir de là, tout change : on a un plus gros budget, un plus grand plateau. La durée de l’émission a augmenté, aussi. La direction de l’Équipe m’impose des gens du journal dans l’émission, que je n’avais pas forcément choisi, parce qu’on était une petite bande et ça me satisfaisait. Mais on m’a dit « Non, non, il faut que tu prennes d’autres chroniqueurs », donc, j’ai accepté. Je n’avais pas de raison d’aller au clash, pour ça. Surtout que ces chroniqueurs se sont très bien intégrés.
Au début, je ronchonnais un peu, mais après un coup, je me suis dit que tous ces changements ont permis de faire évoluer l’émission. Ça lui a donné un coup de jeune ! En fait, toutes les modifications qui sont faites au fur et à mesure des années, font qu’il n’y a pas d’effet de lassitude pour le téléspectateur… et même pour moi. Je ne sais pas du tout ce que pensent les téléspectateurs, je ne suis pas dans leur tête… Mais du moment que je m’amuse avec mes chroniqueurs, je me dis qu’eux aussi doivent s’amuser avec nous. De toute manière, si l’audience n’était pas au rendez-vous, l’émission n’existerait plus, donc comme elle existe encore, c’est très bien !
ON A FAIT NOTRE PETIT RECRUTEMENT
Au début, quand on montait l’émission, avec le patron, Benoit Pensivy, on voulait notre club de chroniqueurs. Donc on a fait notre petit recrutement. Comme j’étais déjà à l’Équipe TV, il y avait des gens que je connaissais. Vincent Duluc et Etienne Moatti. Erik Bielderman, qui travaillait au journal et que j’avais repéré, puisqu’il avait fait quelques plateaux à Canal. Je le trouvais souriant, intéressant, tout ça, donc je lui ai proposé de faire l’émission.
Il y avait un monsieur qui me captivait et que je ne connaissais pas, c’était Thierry Bretagne. Il était très bienveillant et le courant est directement passé entre nous. Mon patron, Patrick Lemoine, je lui ai demandé s’il voulait la faire, il m’a dit « oui ». Benoît m’avait dit de prendre Éric Blanc, qui était dans le rugby. Mais il me dit « Ne t’inquiètes pas, il aime bien le foot aussi ». J’avais rencontré Bernard Lions, on avait fait une fête pas possible, à Marseille. Il était super drôle ! Et Bernard était d’accord pour faire l’émission. Didier Roustan, que j’ai appelé en lui disant que c’était une grande figure de la chaîne, qui parlait très bien football : il a accepté.
J’ai rencontré Manu Petit. C’était l’idée de Benoît, qui voulait mettre un ancien footballeur autour de la table. Donc j’ai découvert Manu qui est un mec super… Enfin, pleins de rencontres, avec des personnages et des personnalités très différentes. Et au fur et à mesure, tu prends des nouvelles têtes : Grégory Schneider, de Libération, qui est très bon ; Dominique Sévérac, que j’intègre dans l’émission quand Paris passe sous le pavillon qatari, en 2011.
OLIVIER MÉNARD : J’AI UNE GRANDE CHANCE DE LES CÔTOYER
J’aime cette émission parce que je suis lié à elle. Elle m’a fait grandir, elle m’a structuré, elle m’a donné l’occasion et la chance de rencontrer des personnes, des chroniqueurs… qui sont captivants, passionnants, et parfois horripilants [rires]. À travers mon travail, je me suis enrichi de rencontres, vraiment, avec des gens qui sont fins et intelligents, qui connaissent au millimètre le sport. J’ai quand même une grande chance de les côtoyer… Intimement, j’ai beaucoup de chance de connaître ces gens-là !
Ça m’arrive, pour une occasion ou pour une question particulière, de demander à faire venir un consultant d’une chaîne concurrente. Par exemple, au moment du décès de Maradona : j’avais pensé à Omar da Fonseca. Donc j’appelle le patron de beIn Sports, Florent Houzot, qui a accepté qu’Omar intervienne dans l’émission. Après, je ne vais pas appeler toutes les semaines les patrons de Canal ou beIn pour faire venir leurs consultants… sinon, ils vont me dire « Bon, t’es gentil mais t’as ton budget, prends tes chroniqueurs ! ». Mais on s’entend vraiment bien avec tout le monde.
UN BON CHRONIQUEUR, C’EST…
Un bon chroniqueur, c’est plusieurs choses : il y a la personnalité, une manière de raconter le sport, une langue, des expressions, une voix et un regard sur le sport, très personnel. À travers un thème de sport, ce qui m’intéresse c’est d’avoir des sensibilités complètement différentes et des cheminements de pensée propres à chacun. C’est la façon dont ils vont justifier leurs réponses qui m’intéresse, bien plus que leurs réponses en elles-mêmes.
Ils doivent aussi être captivant, parce que c’est de la télé, il faut capter le téléspectateur ! Il faut des vrais connaisseurs, puisque que le téléspectateur, il a la sensation d’être un ultra-spécialiste, comme il est passionné… Mais tous les chroniqueurs sont très riches, de par leur parcours, leurs expériences journalistiques, leurs contacts, leur regard sur le sport et sur le monde Après, le sport, c’est une science molle, tu peux dire des choses avant un match, et à la fin, au débrief, t’as l’air d’un con… mais ce n’est pas bien grave !
Je recherche l’originalité et la singularité : c’est comme ça qu’on choisit les chroniqueurs. Et évidemment, le plus important : ils doivent être bon camarade ! Parce que c’est une émission de bande, il faut qu’il y ait une alchimie entre les chroniqueurs sur le plateau, des bonnes interactions. Ce qui m’intéresse, c’est ce qui se passe entre eux, lors des débats. Et pour ça, il faut s’écouter.
DEUXIÈME PARTIE SUR OLIVIER MÉNARD À RETROUVER UN PEU PLUS TARD ICI :
OLIVIER MÉNARD
Avec Nicolas Parant