Emeline Dartron a battu Tamara Korpatsch (6-4, 6-4) en 8e de l’Open P2i d’Angers. Elle s’est confié après le plus beau succès de sa carrière.
Crédit : Yann Le Gal / Sans Filtre
Elle a signé l’exploit de la journée et sans doute de ce début de tournoi. Emeline Dartron, 591e à la WTA, s’est offerte le scalp de l’Allemande Tamara Korpatsch, 74e mondiale, les des 8e de finale du WTA 125 Open P2i d’Angers. Un différentiel de près de 500 places et 700 points qui ne s’est absolument pas vu sur le terrain. Tant la Française a dominé sur le court. Une victoire nette et sans bavure, 6-4, 6-4. Même si le bras à tremblé pour Emeline Dartron, au moment de conclure sur son service ce match, à 5-3 pour elle. Avant de se libérer et de prendre immédiatement le service de Korpatsch et de s’offrir le match.
Un succès et 29 points, en plus de 6 pour être sortie des qualifications. Pour son premier tableau principal en WTA 125, elle prend directement le quart. Sur sa route, une autre allemande, Anna-Lena Friedsam, tombeuse de Diane Parry au premier tour et qui a confirmé tout à l’heure face à la Belge Magali Kempen (6-1, 7-6). Emeline Dartron, pour son 5e match, n’aura rien à perdre demain. Elle s’est confiée, à l’issue de ce qui est sans doute la plus belle victoire de sa carrière.
Emeline Dartron : “Je me suis appuyé sur ce qu’elle n’aimait pas”
Est-ce que vous réalisez avoir battu une joueuse dans le Top 100?
Emeline Dartron : “Non pas vraiment. J’étais vraiment dans mon match et j’évitais de penser à tout cela. Ces pensées de résultats et de performance. Je reste dans mon tournoi même si c’est une bonne étape de m’être qualifiée. Car c’est une top 100. Je reste concentrée sur la suite.
On parle d’exploit, mais c’est une victoire assez nette. Est-ce que c’est la victoire référence dans votre carrière ?
Cela restera une victoire référence, car j’ai utilisé mes armes. Je me suis appuyé sur ce qu’elle n’aimait pas, là où elle n’était pas à l’aise. Mais sur le tableau, toutes mes victoires sont référence. Car c’est comme cela que je dois jouer au quotidien, sur le long terme.
Pour votre premier tableau en WTA 125, vous vous retrouvez directement en quart de finale, est-ce que vous avez le sentiment de vivre un rêve.
Je suis quelqu’un qui a du mal à rêver. Je suis terre à terre. Quand cela se déroule bien comme aujourd’hui, forcément je me projette sur le lendemain, sur la fille que je dois jouer, la tactique à aborder. Mais aussi sur la récupération, qui est importante. J’en suis à quatre matchs et il y a cet enchaînement. A côté de cela, il y a aussi toutes les sollicitations, des choses qui sont nouvelles pour moi. Que je dois apprendre à bien gérer, sans perdre trop d’énergie.
“Cet été, j’avais du mal à prendre du plaisir sur les courts”
Le public a répondu présent sur vos matchs. Est-ce que c’est quelque chose qui vous a poussé ?
Clairement oui. Hier, cela m’a bien aidé, alors que ce n’était pas un match facile (NDLR : Emeline Dartron s’est imposée 6-7, 6-3, 6-2 face Pemra Ozgun la Turque). J’étais assez tendue. C’était ma première sur le circuit principal. J’ai réussi à m’exprimer et à m’appuyer sur le public. Pour me relâcher et me rassurer. Cela fait la différence.
Vous avez songé à arrêter. On imagine que vous êtes totalement relancée ?
Complètement (rires)
Quel a été le déclic ?
Le moment le plus compliqué pour moi a été durant la période estivale. J’avais du mal à prendre du plaisir sur le court. En septembre, je jouais une fois par jour. Je voulais prendre du recul, retrouver le plaisir de jouer, le plaisir de m’entraîner, car c’est la base. J’ai eu envie de refaire un ou deux ITF, car je me sentais beaucoup mieux. Je m’entraînais très bien. Cette histoire de lâcher prise et cette prise de recul m’ont fait beaucoup de bien. J’ai pris les choses avec moins de gravité. Le plaisir est venu au fil des tournois et j’ai beaucoup appris de mes défaites. Je fais actuellement un gros travail sur moi même en dehors des terrains.
Comptablement, vous engrangez également. Vous revoilà dans le top 500. Est-ce que vous y pensez à ce classement ?
A vrai dire je n’ai même pas regardé combien de points j’avais gagné aujourd’hui. Je préfère rester dans mon tournoi et faire les comptes à la fin.
Un mot sur votre adversaire ?
On s’est joué il y a à peine deux semaines (NDLR : lors d’un match interclubs avec son équipe d’Eaubonne, avec la victoire d’Emeline Dartron 7-5, 6-4). Cela s’était plutôt bien passée pour moi. Ce qui est bien, c’est que je la connais et je connais un peu ses faiblesses. Je compte m’appuyer dessus. Et bien préparer ce quart de finale. J’espère qu’il y aura du monde et que le public répondra une nouvelle fois présent.
Est-ce que vous pensez déjà à 2023 ?
Pas du tout. Je suis dans mon tournoi, j’ai potentiellement un autre tournoi derrière. Il faudra passer par la préparation foncière sur 4 semaines. Du coup, 2023 me parait encore un peu loin (rires).
