Crédits Photos : Peace and Sport
Je crois au pouvoir du sport. La vie m’a enseigné qu’il pouvait changer les choses, jouer un rôle crucial pour l’insertion et l’éducation. J’y ai toujours cru. Aujourd’hui encore, je porte le même regard sur ses valeurs, sur leur force et leur impact. C’est pour cela que je continue à m’engager, au quotidien, sur le terrain, mais aussi auprès des institutions. Je me suis impliquée dans la candidature de Paris pour les Jeux de 2024 sur le volet héritage. J’habite en Seine-Saint-Denis. Je suis directement concernée par la manière dont un tel événement peut profiter à la population du département, en termes d’emplois, mais aussi en lui apportant une vraie culture du sport. Après l’Euro de football en 2016, les gens ont été déçus. Rien n’a changé. L’héritage a été mis de côté. Après la victoire de la candidature française pour les Jeux de 2024, on m’a proposé d’entrer au conseil d’administration du comité d’organisation. J’ai accepté pour continuer sur la même voie : l’héritage. Je veux travailler sur la façon dont les Jeux olympiques et paralympiques peuvent laisser une trace durable dans la vie des gens.
Trois ou quatre ans en arrière, la baisse des subventions publiques menaçait la survie du sport associatif. En Seine-Saint-Denis, le danger était réel, surtout pour les jeunes. On en perd un très grand nombre à l’adolescence. Avec la perspective des Jeux de 2024, je sens que les choses bougent. Les oreilles sont plus attentives. Les aides commencent à arriver, pour les associations, au niveau local. Elles sont importantes, mais elles ne dureront pas. Pour ne pas laisser retomber le souffle une fois les Jeux passés, il faut travailler sur la jeunesse. Avec rigueur, engagement et patience. Le sport et l’activité physique doivent entrer dans leur vie et devenir une habitude. Leur donner confiance, contribuer à ce qu’ils se sentent mieux. Alors, seulement, nous pourrons parler d’un héritage des Jeux de Paris 2024.
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L’impact du sport, je l’ai mesuré une nouvelle fois au cours de ces derniers mois à l’occasion d’un programme StartUsUp que je mène à l’initiative de l’ambassade des États-Unis en France. Nous avons accompagné pendant 6 mois, à un rythme hebdomadaire, un groupe de 14 startupers français, âgés de 25 à 42 ans, venus d’Ile-de-France, de Lille, Nantes et Lyon. L’idée était de les aider à se préparer aux Jeux pour, éventuellement, décrocher un contrat de prestataires, mais aussi avoir accès à temps aux appels d’offres et savoir y répondre. Le projet est lié à ESS2024, la plateforme solidaire des Jeux de Paris 2024.
La formation se déroule sous la forme d’ateliers, où interviennent des experts issus de différents secteurs. Mais elle a aussi un volet sportif, avec des cours de boxe, ma discipline. Avec le sport, je cherchais à leur faire comprendre l’importance de prendre soin de soi, s’entretenir et rester en forme, en parallèle de leur vie professionnelle. Je voulais aussi faire le lien entre la boxe et leur projet d’entreprise: la rigueur, le dépassement, la régularité dans le travail… Au fil des semaines, une incroyable solidarité est née entre les participants. Le collectif les a portés, dans les moments difficiles, inévitables dans la création d’une entreprise. Ensemble, ils ont été plus forts. Ils se sont soutenus. Moi-même, avec mon parcours personnel et ma carrière de boxeuse, je n’avais pas mesuré la force de ces valeurs.
J’ai redécouvert la force du collectif en rejoignant le club des Champions de la Paix. Ensemble, à travers des actions collectives et notre détermination, nous démontrons chaque jour que le sport va au-delà de la performance sportive, et qu’il joue un véritable rôle au service de la société.