(Crédit photos: DR).
Adrénaline, colère, frustration, fatigue, doute, euphorie… Un match de basket est un vrai condensé d’états émotionnels. Sur le parquet comme dans les vestiaires…. Si je les perçois, je fais en sorte de ne pas être affectée.
Dans l’imminence d’un match, il existe un espace-temps particulier, celui où les personnalités s’expriment librement pour chasser le stress. Il se cale entre le briefing de l’entraîneur et le début de l’échauffement. Assez loin du coup d’envoi – environ 45 minutes, assez près pour sentir déjà les poils se hérisser. Le lieu est immuable : le vestiaire, le fief de toute équipe, où chacun peut donner libre cours à sa manière d’aborder l’événement sans gêne ni contrainte. Les regards sont complices, sont amis. C’est là que le spectacle commence. Il donne lieu à plusieurs interprétations et attitudes selon la routine que chacune s’attribue pour évacuer la moiteur que suggère un enjeu. Tenez, comme un jeu des sept familles, je vais vous les présenter…
- Les tactiles. C’est irrépressible, elles ont besoin du contact humain à tout bout-de-champ ! Les mains et les bras parlent à leur place. Elles s’enlacent, cherchent l’épaule de l’autre, ou, s’emploient à des chorégraphies interminables avec leurs mains – à l’image des fameux checks.
- Les stressées. Ah, quand le trac se mêle au stress… Bien souvent, cette appréhension se traduit par une urgente envie d’aller aux toilettes… qui peut se répéter plusieurs fois avant l’heure du coup d’envoi. Comme le chien après plusieurs arrêts-pipi au cours de sa promenade, le besoin est plus dans la tête que dans la vessie… qui finit par être une micro-goutte d’urine… Elles sont nombreuses à se retrouver dans la file d’attente.
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- Les sonores. Certaines filles éprouvent invariablement le besoin de fredonner, de chanter ou même de parler à haute voix alors que notre vestiaire ne fait pas plus de 30m2!
- Les pipelettes. Plus que les sonores, celles-là sont très agitées ! Mais elles ne se contentent pas d’échanger avec celles qui éprouvent le même besoin : elles réclament l’attention des autres – comme moi par exemple ! – pour combler les silences.
- Les humoristes. Pour elles, le meilleur moyen pour faire tomber la pression est de passer par le rire. Pourquoi pas ? Seulement, elles balancent souvent des blagues à la seconde qui ne font rires qu’elles…
- Les penseuses. Assez déroutantes sur le moment. Dans la dernière demi-heure qui précède le début d’un match, elles se mettent à aborder des sujets graves tels que le réchauffement climatique, le commencement de l’humanité ou la crise migratoire. Pourtant, sorties du contexte, elles s’abreuvent uniquement de gossips.
- Les Beyoncé. Spectacle garanti ! Et le plus souvent, de qualité. C’est bien simple : elles occupent la quasi-intégralité du vestiaire comme s’il était la scène d’un festival de hip hop. Elles chantent et réalisent des chorégraphies sur mesure. C’est « Show-time » avant l’heure !
Et moi, penserez-vous, dans quelle catégorie je pense me situer ? Je dirais dans… la huitième. J’observe, je souris, j’apprécie, j’applaudis parfois, mais ma participation est à la marge, question de personnalité, d’approche, de besoin. Ce que j’en retiens d’essentiel, c’est que nous acceptons nos dissemblances pour le meilleur du collectif. A chacun sa manière d’être, sa pièce du puzzle pourvu qu’il se constitue…
« Mettons en commun ce que nous avons de meilleur et enrichissons-nous de nos mutuelles différences » – Paul Valery
SANDRINE