Après avoir brillé avec le XV de France durant la trêve internationale, Melvyn Jaminet sera attendu ce week-end avec la reprise du Top 14. Portrait.
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“Si on m’avait dit, il y a six mois que je jouerais et gagnerais les All Blacks, je ne l’aurais pas cru!”. La confidence de Melvyn Jaminet, invité hier du Super Moscato Show sur RMC. Un parcours atypique pour ce natif de Hyères, né le 30 juin 1999 qui joue aux postes d’arrière ou de demi-d’ouverture à l’USA Perpignan. “C’est un garçon hors norme, qui n’a jamais été dans une filière jeune, ni international chez les moins de 20 ans par exemple. C’est rare à ce niveau” décrit Patrick Arlettaz, son entraineur actuel à Ouest-France.
Melvyn Jaminet – Ses débuts
Famille et terre de rugby, le chemin est tracé. A 7 ans, Melvyn débarque à l’école de rugby du RC Toulon, le club référence du département. “Ah, c’était déjà une petite merveille” se souvient au micro de RMC Sport, Richard Rappalino, directeur technique de l’école entre 2000 et 2010. “Vitesse, vision de jeu, jeu au pied, c’était déjà au-dessus de la moyenne” mais par la suite tout se complique. “Je me sentait un peu perdu. Physiquement, j’étais un peu en dessous des autres, mis de côté. Je ne m’amusais plus au rugby, je n’avais plus envie de jouer ni de m’entraîner” avait avoué le jeune homme avant ses débuts internationaux.
En 2015, Melvyn rejoint pour une saison le RC Vallée du Gapeau puis le RC Hyères pour deux ans et reprend confiance. Direction les espoirs de Perpignan en 2018 et enchaîne les bonnes performances. “Il allait vite et avait surtout un très bon jeu au pied. C’était un super pouvoir, une faculté à mettre des points facilement et sur des longues distances” a déclaré à RMC Sport, Grégory Le Corvec, coach de l’équipe première. Ce dernier ne lui laissera sa chance qu’en février 2020 pour son premier match avec les professionnels. La Covid-19 écourte sa saison mais repart de plus belle pour finir champion de Pro D2 en 2021 et accéder au TOP 14, cette saison.
L’équipe de France
89 points inscrits en seulement 6 matchs. C’est plus que Christophe Lamaison (46 points), Jean-Pierre Romeu et Thomas Castaignède (42) au même stade a révélé Actu Rugby. A titre de comparaison, seuls les Néo-Zélandais Andrew Mehrtens et Grant Fox étaient à 112 unités au même nombre de capes. 92% de réussite avec 41 coups de pieds réussis sur 45. Un sans-faute face aux All Blacks. “Melvyn est bien dans sa peau et bien entouré par ceux qui ont un peu de bouteille. Petit à petit, il trouve sa place dans cette équipe. Il a beaucoup observé, il a compris. Et il a rendu une copie de très haut niveau. Il est décomplexé, à l’aise dans cette équipe” a déclaré Fabien Galthié. Une saison internationale qui finit bien mais qui avait mal commencé pour le Varois d’1m80.
Pour sa première sélection et le premier match face à l’Australie pendant la Tournée d’été cette année, le Hyérois commet une erreur qui coûte la victoire au XV de France. “Après cette bourde, je me suis dit que j’avais laissé passer ma chance. A ce niveau, on n’a pas le droit à l’erreur et je me suis dit que je ne serai plus en équipe de France” a avoué l’arrière de l’USAP à RMC. Le staff lui accorde toujours sa confiance et a bien eu raison. Le jeune homme de 22 ans saisit l’opportunité en marquant 23 des 28 points des Bleus victorieux pour le deuxième match en terre australienne, une première depuis 31 ans. Un coup du sort qui propulse Melvyn Jaminet, élu révélation et meilleur joueur de Pro D2 en 2020-2021 lors de la Nuit du Rugby, à rêver de la Coupe du monde 2023 en France.
Anissa HOUARI