La France s’est inclinée (13-7) contre l’Angleterre. Analyse d’une rencontre ou les Bleues ont été courageuse mais privées de munitions.
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France Angleterre – Les Bleues n’ont pas touché assez de ballons
Evidemment, la France a bien défendu, face à des Anglaises qui ont eu énormément de munitions. Les coéquipières de Gaëlle Hermet n’ont craqué qu’à une reprise. Evidemment, le rideau de fer des Bleues a été très solide et les Anglaises s’y sont cassées les dents à plusieurs reprises. Ces Anglaises, sans doute trop présomptueuses, qui auraient pu se mettre à l’abri plus tôt, en tentant des pénalités, au lieu d’insister sur des mauls, bien déjoués par la défense française. Mais la réalité, c’est que la France n’a pas existé offensivement. Il y a eu cet essai à deux passes de Gaëlle Hermet. Mais on a rarement vu les Françaises ballon en main, enchaînant les temps de jeu ! 214 plaquage à l’actif des Bleues contre 74 pour les Anglaises.
Et les statistiques offensives sont terribles. Les Bleues n’ont fait que 74 passes en 80 minutes, contre 260 pour les Anglaises. Seulement 5 défenseurs battus contre 23. Des Anglaises qui ont réussi à franchir la ligne d’avantage trois fois plus que les Bleues. La possession (68 %) mais aussi l’occupation (70 %) sont très favorables aux Anglaises. Des Anglaises qui ont manqué cruellement de réalisme, contrairement aux Bleues qui ont su exploiter une des rares failles anglaises. Pour empocher un beau bonus défensif.
Des touches mal négociées
Les très rares cartouches des Françaises ont été tuées dans l’œuf. La faute à une touche défaillante. Le contest anglais a fait des dégâts, perturbant à la fois l’alignement des Bleues mais aussi le lancer d’Agathe Sochat, qui n’a jamais semblé pouvoir trouver de solutions. Et dans un match où tu peines à mettre la main sur le ballon, perdre autant de possibilité de lancement de jeu, ce n’est pas possible. Les Anglaises ont été impériales dans les airs, sauf dans les 10 dernières minutes, là où les Bleues se sont réveillées ! Dommage ! Même si cela a été un peu mieux en fin de match.
Et globalement, les Bleues ont souffert offensivement. Malgré le peu de ballons touchés dans le camp adverse (30 % d’occupation), les Françaises ont perdu 8 ballons dans le camp adverse. Un de plus que les Anglaises
France Angleterre – La défense, l’énorme point positif
A l’image des 24 plaquages de Marjorie Mayans, l’une des meilleures Bleues du match, les Bleues ont été exemplaires tout au long de la partie. Avec seulement un essai concédé. Ce n’est pas faute d’avoir campé dans le camp français coté des Anglaises. Les Françaises ont totalisé 214 plaquages, presque trois par minute. Avec une activité qui n’a jamais diminué. Près de 87 % de plaquage réussi. On a cru, a un moment, que les Françaises allaient craquer sous la pression anglaise, notamment après l’essai d’Emily Scarratt. Souvent, à force d’être pilonnées, une équipe finit par craquer physiquement. Cela n’a jamais été le cas chez les Bleues.
Des Françaises qui ont poussées les Anglaises à la faute, avec de nombreux ballons grattés au sol (6). Des Britanniques qui, malgré leur nette domination, ont concédé autant de pénalités que les Bleues (11). Les mauls, le point fort anglais, a été parfaitement contré par des Bleues, qui ont trouvé des solutions par rapport au dernier tournoi des 6 nations. Dans un premier temps, les Britanniques ont tenté l’épreuve de force, sans jamais faire plier les Bleues. Et dans une sorte d’aveu de faiblesse, la meilleure équipe du monde a dû revoir sa copie, avec des combinaisons sur touche.