France-Ecosse notes. Encore une fois, tout s’est joué dans les dernières minutes. La tension était à son comble, avec des cartons des deux côtés, et un dernier essai à inscrire pour les Ecossais. Et, largement au-delà de la 80e minute, ils y sont parvenus comme les Bleus le firent contre Galles samedi dernier. Les Gallois se seront rongé les ongles pendant six jours, avant de valider leur succès final dans le Tournoi. Les tricolores n’ayant pas réussi à battre de très sérieux Ecossais, qu’il faut féliciter. Ils sont de retour au plus haut niveau.
La France termine deuxième de ce Tournoi, comme l’an passé, et il y a encore des regrets. Ceux-ci ne sont pas sportifs, parce qu’on ne pourra pas exclure que le report de ce match, avec tous les enjeux qu’il a ensuite porté, a changé énormément de choses dans l’approche. Il faudra revenir l’an prochain, avec trois réceptions, peut-être du public, et un Grand Chelem, pourquoi pas. Voici les notes des Bleus :
France-Ecosse notes : Rebbadj, révélation de la fin de Tournoi
Cyril Baille (6/10) : Une très bonne poussée face à Fagerson (27e) en mêlée fermée qui offre trois points à Ntamack. Il orchestre un bon ballon porté dans les 22 mètres écossais (29e). Face à lui, les avants écossais n’ont pas progressé vers sa ligne d’en-but. Sa belle technique de passe et de port du ballon furent encore au rendez-vous.
Julien Marchand (6,5/10) : Toujours aussi impressionnant et important sur ses départs au ras, où il fait parfois fureur avec ses appuis face aux avants adverses. Un grattage (25e) très précieux devant ses 22 mètres qui met fin à une grosse pression écossaise. Un lancer manqué juste avant la pause, alors que les Bleus auraient pu enfoncer le clou, à 5 mètres de l’en-but écossais.
Mohamed Haouas (5/10) : Largement au niveau face à Sutherland en mêlée fermée, il a été assez robuste en défense, même si parfois en retard sur les premiers plaquages. Solide devant sa ligne lorsqu’il s’agissait de faire la muraille défensive. En attaque, on l’a peu vu impacter, mais surtout jouer en pivot, alerté par Dupont ou Ntamack pour libérer le jeu vers les extérieurs.
Swan Rebbadj (7/10) : Le toulonnais est très bien entré dans son match, avec une grosse défense, agressive pour coffrer debout les porteurs de balle écossais. Une bonne défense dans les ballons portés, il fut aussi précieux sur ses réceptions de lancers. Un sacré manque de réussite alors qu’il était parvenu a récupérer le ballon dans le maul devant son en-but (essai écossais, 61e). Récompensé de ses très bons efforts avec un essai (65e).
Bernard Le Roux (5/10) : Un travail toujours aussi imposant à l’ombre, avec un sacré nettoyage des zones de ruck, des plaquages importants. Du boulot énergivore, et il a parfois manqué certains plaquages, trop court. Il est d’ailleurs assez rapidement sorti, pour faire entrer Taofifenua dans la dernière demi-heure.
Anthony Jelonch (6/10) : Le castrais est pénalisé sur un maul où il intervient dans une position de hors-jeu (11e), mais il s’est rapidement remis dans le droit chemin, avec une très grosse défense devant sa ligne et sur les ballons portés, notamment. Servi lancé, il a fait des ravages en un contre un, tout comme avec ses nombreux plaquages.
France-Ecosse notes : Fickou et Vincent en hommes forts
Charles Ollivon (6/10) : A l’image de sa prestation contre le pays de Galles, il s’est un peu plus illustré en seconde période qu’en première, avec un pressing défensif plus incisif, une présence dans le combat au sol plus fréquente. En défense, il a notamment superbement bien défendu un ballon porté écossais, sur lequel il a récupéré le ballon, tout comme en touche avec un contre en fin de match.
Grégory Alldritt (6/10) : Des premiers ballons offensifs où il a été bien coffré par les avants adverses, rebondissant ou reculant à l’impact. Il n’a pas rechigné à la tâche défensive, avec de nombreux plaquages et d’importantes tentatives de grattage, pas récompensées. Un départ au ras ravageur devant la ligne écossaise, juste avant l’essai de Rebbadj (65e).
Antoine Dupont (6/10) : Des sorties de camp qui ont parfois un peu manqué de dynamisme pour le toulousain. Mais, dans le camp adverse, il a beaucoup mieux gérer les actions, et notamment sa passe sautée pour Damian Penaud qui donne un temps d’avance aux Bleus qui inscrivirent leur premier essai (36e). Bon choix que de jouer côté fermé avec Rebbadj sur l’action du troisième essai (65e).
Romain Ntamack (6/10) : Dans les premières minutes, il s’est illustré avec un bon jeu au pied d’occupation. Quand les Bleus ont été mis sous pression par les Ecossais, il a parfois manqué de justesse et de rapidité, avec notamment deux en-avant évitables sur des transmissions. Une défense importante sur l’homme, avec des mises au sol assez rapides. D’abord propre sur les tirs au but (3/5), avec notamment la transformation de l’essai de Penaud, il a manqué deux transformations importantes.
Gaël Fickou (6,5/10) : Le capitaine de la défense a gratté au sol d’entrée de jeu (2e) et s’est montré directement après, dans un autre registre, en l’air, face à Stuart Hogg (6e), de manière brillante. Une superbe (trans)percée dans le rideau écossais où, aidé ensuite de ses équipiers, il aura avancé de près de 40 mètres. Il est néanmoins pénalisé juste après sur un déblayage au cou. Le francilien a tout de même énormément progressé ballon en main.
Arthur Vincent (7/10) : Le montpelliérain a eu des premiers ballons un peu délicats à jouer, il a d’ailleurs eu un peu de mal à se sortir de son camp en début de match. Dans le camp écossais, il a été important sur sa vivacité, il a cassé plusieurs plaquages. Toujours présent au soutien, à la réception des passes après contact de ses collègues. Il a parfois fait le boulot d’avants, en prenant des ballons lancés en pick and go ou en plaquant, de très nombreuses fois.
France-Ecosse notes : Dulin, erreur fatale
Virimi Vakatawa (5,5/10) : Il a de nouveau été très agressif en défense face à ses vis-à-vis, même si justement, il est parfois monté un peu trop vite. En attaque, on l’a de nouveau moins vu, car il était surtout présent en premier soutien au sol. C’était sans doute car il parait moins en jambes physiquement, il a beaucoup distribué, mais peu avancé. Il est néanmoins parfaitement intervenu sur sa fixation de deux défenseurs et son offload pour un Penaud lancé comme un frelon, vers l’essai.
Damian Penaud (6,5/10) : D’abord chahuté en l’air, puis sonné sur une charge défensive écossaise, le clermontois a offert le premier essai à Brice Dulin (36e) d’une très belle accélération le long de sa ligne, où il éliminé Van der Merwe, avant un très bon retour intérieur. Servi sur son aile par Vakatawa, il a de nouveau éliminé son vis-à-vis d’un super coup de pied, prolongé puis aplati splendidement dans l’en-but (47e). Très virulent sur ses relances depuis ses 22 mètres.
Brice Dulin (5/10) : Deux premières réceptions hasardeuses, où il a échappé le ballon. Le rochelais a montré de belles intentions, même si en première mi-temps il fut mis en danger par un soutien tardif de ses équipiers. Dans le second acte, il avait encore des jambes de feu, et c’est d’ailleurs lui qui instaure le mouvement qui amène le deuxième essai, de Penaud (47e). Il ne s’est jamais dérobé en défense, encore face à Russell qui l’a chargé du coude à la gorge. Une terrible dernière décision, lorsqu’il n’a pas tapé en touche et que les Ecossais ont eu une dernière munition qui leur offrit l’essai de la gagne.
Mathéo RONDEAU