Quick Questions – François-Xavier Rallet

Retour de la rubrique des Quick Questions avec le journaliste d’Eurosport François-Xavier Rallet, avec un questionnaire montagne et de superbes anecdotes.
François-Xavier Rallet avec Marcel Hirscher

C’est le grand retour de la rubrique des Quick Questions ! Premier invité pour rouvrir le bal, François-Xavier Rallet, commentateur des courses masculines de ski alpin sur Eurosport, dont vous pouvez retrouver l’analyse des Championnats du monde qui débutent à Cortina demain ici. Faute de pouvoir skier cet hiver, l’interview sent bon l’or blanc, avec des anecdotes et des souvenirs de commentaires et de voyages.

“Mer ou montagne ?

Montagne pour le sport, et mer pour les vacances !

Alpes ou Pyrénées ?

Alpes. Je n’ai jamais skié dans les Pyrénées. J’ai fait Tignes, Alpe d’Huez, Avoriaz, Les Deux-Alpes, …

Télécabine, tire-fesse ou télésiège ?

Télésiège.

Vitesse ou technique ?

Elle est dure cette question. J’ai un joker ? Non, je ne peux pas choisir, j’aime tout. J’aime trop le ski pour choisir.

Pierre-Emmanuel Dalcin ou Jean-Pierre Vidal ?

Non non non, ça je ne peux pas (rires).

Pierre-Emmanuel Dalcin, ancien skieur de vitesse de l’Equipe de France, lauréat de la descente de Val d’Isère en 2007, aux côtés de François-Xavier Rallet dans la cabine de commentaires d’Eurosport.

François-Xavier Rallet : “Albert Popov, dans la glace, c’est une bombe”

Albert Popov ou Albert Popov ?

Bah Albert Popov, loin devant. C’est un skieur complètement atypique, 1,64m, un profil spécial. Mais je suis désolé, sa technique, elle est irréprochable. Quant tu vois ce qu’il fait en slalom, avec ce centre de gravité hyper bas, qui lui permet de prendre des trajectoires que peut peuvent prendre, c’est hyper efficace. Dans la glace, dans la pente, honnêtement, c’est une bombe. C’est un mec qui a une trajectoire, une histoire. L’anecdote, c’est la seule fois où je suis allé à Adelboden, avec Gauthier (de Tessières, consultant pour Eurosport), en 2019. Arrivés en voiture depuis Genève, la première personne que j’ai vue en entrant dans Adelboden, c’était Albert Popov.

Ca reste un souvenir vraiment très sympa, parce qu’on le connaissait déjà. On se tapait des délires en cabine avec Gauthier quand il passait. C’est de l’attachement, mais je loue aussi sa qualité sur les skis. Il n’y a pas que sa taille, qui nous fait sourire, il y a aussi le talent. Sur la pente, c’est un régal. Donnez-lui des Ganslern, des Planai à chaque slalom et il tapera des tops 6 tout le temps. Donc Albert Popov.

“A chaque coureur, ça doit être 3 ou 4 sur l’échelle de Richter”

Adelboden ou Kitzbühel ?

Kitzbühel évidemment pour la plus belle descente du circuit, le public partout. Parce que la Streif tout simplement. Et Adelboden pour son mur final, cette arrivée où quand tu arrives sur ce pied gauche qui te plonge dans le mur, c’est 45 000 personnes qui t’attendent en bas. Et surtout, le tremblement de terre que c’est quand on commente sur place à chaque coureur dans le mur, ça doit être 3 ou 4 sur l’échelle de Richter. La cabine vibre, c’est impressionnant, il faut garder son sérieux et rester dans la course.

Poudreuse ou glace ?

Glace. Ah ouais glace, toujours glace.

Tartiflette ou raclette ?

Raclette.

La plus belle émotion aux commentaires ?

La deuxième place de Johan Clarey à Kitzbühel en 2019 (en Super-G), et derrière, le premier podium en carrière de Clément Noël, à Adelboden. Les deux courses, j’étais sur place, respectivement avec J-P (Vidal) et Gauthier (de Tessières), et ça reste des souvenirs énormes. C’est extatique. Quand je sors du commentaire, je suis dans un autre monde. Sur la troisième marche, je mets le titre mondial d’Alexis Pinturault (combiné, Are 2019).

François-Xavier Rallet : “Y a Marcel Hirscher qui nous attend en haut”

Une idole, un skieur préféré ?

Marcel Hirscher. Un skieur que j’adorais quand je ne commentais pas encore, et je me sens chanceux et tellement fier d’avoir commenté la dernière saison de ce monstre là, en 2018-2019. J’ai eu la chance de lui remettre un prix de champion de l’année catégorie monde par Eurosport, à Adelboden. J’avais contacté son agent, je lui avais expliqué qu’il avait été élu devant Lewis Hamilton, Martin Fourcade, Novak Djokovic, … J’avais demandé s’il était possible de le rencontrer cinq-dix minutes pour lui remettre le prix, faire une petite interview. Je pensais qu’il allait me dire non, qu’il n’avait pas que ça à faire. Et il m’avait répondu : « pas de problème ».

Le soir de la remise des dossards, il fallait que je monte dans le bâtiment en bas de la piste, et que je sois là à 19h30. La seule chose qu’il ne m’avait pas expliqué, c’est que pour arriver en haut il fallait des tonnes de pass, bracelets, que je n’avais pas. J’étais avec Gauthier, j’y vais un peu au bluff, « ouais, y a Marcel Hirscher qui nous attend en haut ». Les mecs nous regardent un peu bizarrement mais nous laissent passer. J’arrive en haut. 19h29, Marcel Hirscher qui débarque. Je lui remets le prix, on fait une petite interview, une petite vidéo dans laquelle il remercie tout le monde. Et ça reste un super souvenir.

Gauthier de Tessières, argenté en Super-G aux Mondiaux de Schladming en 2013, autre compère de François-Xavier Rallet sur Eurosport.

François-Xavier Rallet : “Tu mets ton réveil à six heures mais tu es debout à cinq”

Un rituel avant les courses à commenter ?

Oui. Je ne suis pas superstitieux, mais je checke mes consultants. Aujourd’hui, on est dans deux cabines différentes. Si on me dit : « antenne dans une minute » et que je n’ai pas checké, je sors de la cabine et je vais le faire. Si je ne le fais pas, je ne vais pas être mal, mais si je le fais je me dis que tout est réuni. Après, j’ai une façon de travailler qui est toujours la même, ça n’est que du fignolage, des infos de dernière minute, des appels aux entraîneurs…

Mais la veille au soir, je veux bien dormir. Et je sais que même si tout est prêt, avant la descente de Kitzbühel je ne vais pas bien dormir. Tu as une telle excitation que tu mets ton réveil à six heures mais tu es debout à cinq. Mais préparer la veille me permet de ne pas avoir de stress, de me sentir prêt”.

Mathéo RONDEAU  

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