Le french flair et l’envie de découvrir le monde ont aidé nos athlètes à exporter facilement leurs talents sur le globe. Découvrez le récit de du joueur français Nicolas Diguiny, expatrié depuis 2014 en Grèce, dans le club du Atromitos Football Club.
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Tout a commencé à l’âge de cinq ans. Les parties de football à la récréation et en rentrant de l’école sont les choses pour lesquelles beaucoup d’entre nous se lèvent étant petit. Ces moments qui se terminent toujours par un cri de la maîtresse ou de la maman qui nous demande de rentrer et à qui on demande toujours un dernier but, le « but vainqueur ».
J’ai donc rejoint mon premier club à Achères dans les Yvelines. Puis j’ai continué au PSG, pendant trois ans, avant d’intégrer le FC Nantes suite au déménagement de mes parents. Je n’ai pas été conservé par la suite pour des raisons de capacités physiques puis j’ai intégré l’équipe de Carquefou, puis du Vannes OC.
On peut donc dire que ma formation n’a pas été linéaire et classique, mais riche en expériences.
Mes qualités sont la création, la technique et la polyvalence, mais j’ai souvent péché physiquement (petit durant la formation puis fragile au début de ma carrière) et j’ai peut-être été un joueur offensif trop collectif à mes débuts dans un monde où les clubs accordent beaucoup d’importance aux statistiques.
LA QUÊTE DU CONTRAT PRO
Le Graal pour un jeune footballeur est, bien sûr, le contrat professionnel. C’est notre objectif dès le premier jour au centre de formation et il ne nous quitte jamais jusqu’à ce qu’on l’obtienne. Il s’est présenté à moi suite à une saison exceptionnelle avec le VOC en National qui nous permet de monter en Ligue 2. J’avais réussi à tirer mon épingle du jeu sur les derniers matchs et j’ai donc signé pour trois ans.
Un contrat pro ne garantit pas tout. Il y a des hauts et des bas. J’ai eu beaucoup de blessures qui m’ont freiné dans ma progression, mais un évènement m’a particulièrement marqué. En 2009, pour notre première saison en Ligue 2, nous finissons 10ème, très satisfaisant pour un promu. Nous jouons également pour la première fois la Coupe de la Ligue. Un parcours remarquable où l’on élimine l’AJ Auxerre, le FC Metz, et l’OGC Nice pour arriver en finale. Seulement le deuxième club de Ligue 2 à atteindre ce stade dans cette compétition. Nous rencontrons les Girondins de Bordeaux de Laurent Blanc, avec Yoann Gourcuff notamment. Je suis remplaçant, et nous prenons trois buts en moins de 15 minutes. Nous perdons finalement 4-0 et je n’entre pas en jeu alors que je jouais quasiment tous les matchs. Double déception pour moi et une soirée qui se termine avec beaucoup de frustration.
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Le football réserve également parfois des surprises. En 2013, à Metz, notre gardien de but se fait expulser à la dernière minute. Plus de changements possibles, donc je me propose pour enfiler les gants. Il y avait pénalty pour le FC Metz. Une petite pression m’envahit au moment où je me retrouve dans ce but avec l’attaquant qui s’apprête à tirer. Finalement, je me jette du bon côté et je l’arrête. On conserve le nul et je garde un cleansheet pour mes uniques minutes en tant que gardien de but.
CITOYEN GREC
En 2014, mon ami Ben Mohamed qui jouait en Grèce depuis un an m’a parlé de son expérience et m’a proposé de le rejoindre. J’avais envie et besoin de changement, d’un nouveau défi en terme footballistique, mais aussi d’une nouvelle expérience de vie. Nous avons cette chance en tant que footballeur de pouvoir découvrir de nouveaux pays, de nouvelles cultures, avec le confort d’avoir une situation sur place assurée.
La Grèce n’est pas un eldorado financier comme d’autres pays peuvent l’être. Au contraire il y a quelques problèmes de paiements dans certains clubs, mais la qualité de vie est très agréable et le challenge sportif en vaut la chandelle, notamment pour s’en servir comme tremplin.
Ici, les clubs et supporters fonctionnent au coup de coeur. Ils ne prêtent pas attention au CV, du moment que tu les rends heureux. C’est différent de la France et ce mode de fonctionnement me plaît : si on ne triche pas et qu’on se donne, on est récompensé.
Le niveau du championnat est spécial. Il y a beaucoup d’écart entre les équipes de têtes et les équipes de bas de classement. Pour les équipes de tête, le niveau est similaire à celui de la Ligue 1, les clubs du ventre mou ressemblent à la Ligue 2. Les deux dernières équipes me font penser à des équipes de National. Ce sont souvent des équipes avec des soucis de paiements, ce qui joue sur les performances des joueurs tout au long de la saison. Mais le championnat reste attractif avec notamment des joueurs comme Cambiasso ou Berbatov qui viennent en fin de carrière ou même Anthony Le Tallec avec qui j’ai joué à l’Atromitos.
Il en va de même des supporters avec d’importants écarts d’ambiances d’un club à l’autre. Il y a des stades magnifiques, avec un public très chaud comme le PAOK Salonique ou l’Olympiakos, et puis d’autres à moitié vides. Cet aspect est un peu regrettable, il n’y a pas assez d’homogénéité à ce niveau et cela dessert le championnat.
À aucun moment je n’ai regretté d’être parti. J’ai réussi ma première étape en signant dans un bon club l’année dernière, l’Atromitos d’Athènes suite à la fin de mes deux ans de contrat au Panthrakikos. Je prends du plaisir ici, malgré certains soucis extra sportifs que j’ai dû affronter dans mon équipe précédente . Je suis bien mieux financièrement et sportivement qu’au moment où j’ai quitté la France, donc je suis pour l’instant satisfait.
De plus, la vie est très agréable ici. Il fait beau, la population est chaleureuse et moins stressée qu’en France. La nourriture est bonne, c’est un pays très festif et les femmes sont belles. J’ai donc une qualité de vie que je n’aurais peut-être pas en France aujourd’hui.
Mes ambitions pour le futur sont simples : je souhaite tout simplement faire une bonne saison complète collectivement et individuellement afin de passer une nouvelle étape.
Vivre une expérience à l’étranger n’est pas donné à tout le monde. Aux jeunes joueurs qui stagnent dans les divisions françaises : il ne faut pas hésiter à partir ! Au pire, vous gagnerez une expérience de vie unique, au mieux, vous connaîtrez un succès sportif que vous n’auriez pas en France.
En ce qui me concerne, je vais continuer à profiter et travailler dur pour aller plus haut.
Nicolas