NICOLAS DIEUZE : TRANSMETTRE MON EXPÉRIENCE AUX JEUNES JOUEURS

Rencontre aujourd’hui avec Nicolas Dieuze, l’ancien milieu de terrain du Toulouse FC et du SC Bastia. Reconverti comme conseiller de joueurs au sein de l’agence CLK Foot, il nous explique son nouveau métier et son besoin de transmettre son expérience de joueur de haut-niveau au footballeur qui débutent dans le métier. 
Nicolas Dieuze
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Les athlètes sont souvent imperméables à toute communication avant que la compétition ne soit terminée. La rubrique « Dans la peau » permet à un sportif de partager avec vous ces moments secrets et déterminants qui forgent la réussite de leurs projets.

Rencontre aujourd’hui avec Nicolas Dieuze, l’ancien milieu de terrain du Toulouse FC et du SC Bastia. Reconverti comme conseiller de joueurs au sein de l’agence CLK Foot, il nous explique son nouveau métier et son besoin de transmettre son expérience de joueur de haut-niveau au footballeur qui débutent dans le métier. 

J’ai commencé le football vers 10 ans, dans un club de quartier de ma ville d’Albi, dans le Tarn. J’ai ensuite joué à l’ASPTT Albi qui était le 2ème club de l’agglomération et j’ai finalement intégré le centre de formation du Toulouse Football Club à 15 ans.

C’est vrai que j’ai toujours aimé le foot, mais au départ je ne pensais pas forcément à faire carrière, je regardais les matchs à la télé, je jouais dans mon club et à l’école, mais sans m’imaginer plus haut. C’est en faisant notamment les sélections départementales et en voyant tous les recruteurs au bord du terrain que je me suis dit que c’était peut-être possible. Le fait de signer au TFC par la suite n’a fait que renforcer mon désir de devenir pro.

Je suis fier de ma carrière, qui a duré une quinzaine d’années en France  et qui m’a permis d’emmagasiner de l’expérience et de me faire un réseau important. On n’y pense d’ailleurs pas toujours, mais l’image qu’on laisse sur un terrain reste gravée et peut être bénéfique pour la suite, même si je n’y pensais pas à ce moment-là.

Pour être honnête durant ma carrière de joueur je n’avais pas envisagé ma reconversion. J’ai toujours été très curieux, je me suis intéressé à plein de choses, l’économie, le digital, mais je ne me suis jamais vraiment préoccupé de mon après carrière. Quand ma carrière s’est arrêtée, j’ai eu plusieurs expériences enrichissantes avant de devenir conseiller de joueur notamment dans la création d’entreprises qui fût pour moi à chaque fois un vrai challenge.

Dans les quelques expériences extra football que j’ai eu, je ne maîtrisais pas toujours à 100% les différentes facettes alors qu’un métier dans le monde du football me permet d’exploiter mes compétences acquises tout au long de ma carrière. Je fais partie de ce monde du football depuis que je suis jeune et j’ai donc acquis assez d’expérience pour pouvoir prétendre à exercer ce métier de conseiller. J’en connais les facettes, les méthodes, les difficultés, donc cela m’aide au quotidien bien sûr.

Être familier du fonctionnement d’un vestiaire, de l’environnement d’un club, des médias, et du métier de footballeur est important. Qui mieux qu’un ancien joueur pour leur parler et les conseiller.

AIDER LES JEUNES FOOTBALLEURS

Je me sens donc utile et je m’épanouis. De plus il y a un vrai besoin pour les joueurs, il y a beaucoup de choses qui se passent dans le monde du football, on peut vite gagner de l’argent, être sollicité à droite à gauche, et il faut pouvoir prendre les bonnes décisions au bon moment. Pour faire le parallèle avec le monde de l’entreprise, un jeune doit d’abord faire des études, des stages, et ne gagnera ses premiers vrais salaires qu’à partir de 23, 24 ans. Dans le monde du  football, on peut toucher un salaire dès l’âge de 15 ans.

C’est la même chose pour décrocher un contrat, un bon jeune peut être sollicité par plein de représentants de clubs ou d’agents en étant toujours mineur. Un jeune qui se destine à une carrière en entreprise n’aura aucune sollicitation, ce sera bien souvent à lui de prendre contact avec les entreprises pour décrocher un emploi.

Ce sont des petits détails qu’il faut savoir gérer et c’est donc une partie de mon rôle, d’être présent avec les joueurs et les parents pour toujours peser le pour et le contre et trouver les bonnes solutions.

Être professionnel c’est vrai que ce n’est pas que sur le terrain, c’est également en dehors.

Les jeunes d’aujourd’hui et ceux d’il y a 10/15 ans ou plus sont les mêmes. Ce qui a changé c’est l’environnement. Ils doivent s’adapter à un phénomène aujourd’hui qui s’appelle les réseaux sociaux et c’est vrai qu’il faut les prévenir sur ça, et leurs faire comprendre que tout peut être relayé en très peu de temps et reste surtout gravé à jamais sur internet.

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Nous sommes de plus en plus dans une notion d’instantanéité du plaisir, on veut quelque chose, tout de suite, c’est ce que propose internet. Or une construction de carrière se fait sur la durée, et il faut être patient. C’est un terme devenu rare et qui est difficile à entendre pour les jeunes joueurs, mais ce n’est pas de leurs fautes, mais de la faute de l’environnement.

Moi-même quand j’avais 20 ans, j’étais un joueur de la nouvelle génération, nous sommes toujours la nouvelle génération de quelqu’un. Dans 10 ou 15 ans, on dira encore la même chose. J’ai dû m’adapter maintenant dans la façon de communiquer, avec toutes les options qu’on a maintenant.

UN RÔLE COMPLÉMENTAIRE DE L’AGENT ET DU CLUB

Dans le métier que j’exerce, il faut être assez souple. Il n’y a pas de journées types ou de semaines types. Nous nous déplaçons pour voir les joueurs, des matchs, des dirigeants de clubs, mais nous passons du temps aussi du temps au bureau, avec de l’administratif ou de l’analyse vidéo. On ne peut pas se déplacer pour voir tout le monde donc on passe appelle souvent nos joueurs ou leurs coachs pour prendre des nouvelles.

Notre rôle consiste en plusieurs choses : de la prévention, de l’éducation, de la formation. Nous sommes complémentaires au club. Le rôle de conseiller aujourd’hui est nécessaire, il y a beaucoup de gens qui rôdent autour des joueurs en promettant des choses. Avec des gens comme nous, les joueurs s’appuient sur des compétences et une vraie expérience.

Dans notre cas , la société CLK Foot, nous sommes un groupe avec un agent Stéphane Canard (1er agent licencié en France, président du syndicat des agents UASF et membre de la commission fédérale des agents sportifs) et deux conseillers sportifs, Stéphane Trévisan (ancien joueur de Guingamp, Marseille , Sedan et Ajaccio) et moi-même. Le but est d’accompagner le joueur dans un projet sportif qui débouchera sur un contrat pro. C’est là où l’agent rentrera en jeu pour la partie négociation.

C’est un cercle très vertueux dans ce que l’on met en place, on n’est pas dans cette branche pour faire des “one shot”. Ça peut arriver si on est sollicité par un club, car on a du réseau, mais pour les joueurs qui signent sur du long terme, on construit un vrai projet avec eux. On essaie de transmettre aux joueurs nos valeurs, comme la rigueur, la discipline et respect.

Au niveau personnel c’est une fierté quand un club me reçoit et fait des éloges sur un jeune que j’accompagne depuis un moment. Mais j’ai un exemple d’un jeune qui a quitté un club à cause de soucis disciplinaires, après une remise en question avec lui et un donc un vrai travail on a réussi à le mettre dans un autre club et tout se passe bien, c’est très valorisant et on sait qu’on a impacté positivement la vie d’un jeune.

Je suis vraiment heureux de la voie que j’ai pu trouver dans cette après-carrière de footballeur, en donnant les clés du professionnalisme aux jeunes joueurs.

Nicolas

 

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