MANON PETIT LENOIR –LES RÉSEAUX SOCIAUX, NOUVEL ATOUT POUR DÉVELOPPER MON IMAGE ET MA DISCIPLINE

À 19 ans, Manon Petit-Lenoir est l’un des plus grands espoirs du boardercross français. Alors qu’elle a du mettre sa saison entre parenthèse suite à une blessure au genou, elle revient sur Sans Filtre sur un aspect fondamental des sportifs de haut-niveau : la gestion de son image sur les réseaux sociaux.
Manon Petit-Lenoir
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Les athlètes sont souvent imperméables à toute communication avant que la compétition ne soit terminée. La rubrique « Dans la peau » permet à un sportif de partager avec vous ces moments secrets et déterminants qui forgent la réussite de leurs projets.

À 19 ans, Manon Petit-Lenoir est l’un des plus grands espoirs du boardercross français. Alors qu’elle a dû mettre sa saison entre parenthèse suite à une blessure au genou, elle nous explique sur Sans Filtre un aspect fondamental des sportifs de haut-niveau : la gestion de son image sur les réseaux sociaux. (crédit photo : Eva Bigeard)

J’ai fait du ski dès le plus jeune âge, mais ma mère et mon frère faisaient du snowboard. Très vite j’en ai eu marre de faire du piquet tous les jours et je leur ai donc demandé si je pouvais faire du snow avec eux.  Ils étaient d’accord à la seule condition que je passe toutes mes étoiles et mes flèches. Je suis allé jusqu’au chamois je devais avoir 8 ans et j’ai ainsi pu commencer le snow dans le même club que mon frère aux Carroz.

C’était bien plus ludique que le ski alpin, on n’allait pas faire des piquets tous les jours et comme c’est quelque chose que je n’aimais pas comme je le disais, j’étais contente. C’est propre à chacun bien sûr, mais en ce qui me concerne j’avais l’impression d’avoir un peu plus de liberté sur un snowboard que sur des skis. Quand il y avait de la poudreuse, on en profitait, et j’aimais bien le contact donc je me suis dirigé naturellement vers le boardercross (parcours d’obstacle chronométré sur piste comportant des bosses, des portes et des virages relevés avec départ en ligne).

Depuis que je suis petite, je suis une compétitrice. Ayant un frère proche de mon âge, on faisait souvent des duels sur tout et n’importe quoi. Ça pouvait être sur qui va mettre la table le plus vite, celui qui faisait son lit le plus vite le matin, et c’était tout le temps un battle. J’adorais et je voulais toujours gagner. La compétition a tout de suite été une évidence pour moi avec cet état d’esprit.

Au début j’ai touché à tout, du banked slalom, du boarder, du géant et puis arrivé vers 14 ans on m’a demandé de choisir. Étant donné que le snowboard alpin en France a un peu disparu, je suis parti sur le boardercross. J’ai commencé à gagner des régionales, des kids et ensuite les championnats de France. Peu à peu je me suis dit que c’était vraiment cool et que ce serait génial de faire ça à haut-niveau et d’essayer d’en vivre. Par la suite sur des compétitions plus importantes j’ai continué à avoir des résultats positifs et très encourageants, les performances étaient là pour me conforter dans mon idée et donc me voilà ici aujourd’hui, des titres dans les catégories jeunes en poche et un palmarès à venir je l’espère en senior.

LES RÉSEAUX SOCIAUX, UNE PASSION NÉCESSAIRE

J’ai partagé assez rapidement mes photos d’entraînements et de compétitions sur mon compte Facebook que j’ai créé à 15 ans. Je voyais des pages d’athlètes plus âgés qui fonctionnaient super bien donc je me suis dit « pourquoi pas moi ! ». C’est vrai que j’étais jeune et donc une des premières de mon âge à faire ça, mes parents m’ont aidé et ont trouvés ça important pour développer mon image. Les gens pouvaient me suivre et j’ai trouvé ça cool donc j’ai continué.

Par la suite mon père m’a créé un site. Ça a mis du temps, mais il a fait du super travail. Depuis deux ans j’ai un partenariat avec Talamus, une entreprise de communication et donc ils ont créé une nouvelle plateforme pour le site et on fonctionne comme ça maintenant.

Aujourd’hui la visibilité qu’on peut avoir sur les réseaux sociaux est très importante pour décrocher des sponsors. À l’époque où je cherchais à devenir une ambassadrice RipCurl, je ne possédais pas d’Instagram. Ils m’ont alors conseillé de développer un compte, car c’était important pour eux d’avoir des athlètes qui mettent en avant des contenus lifestyle.

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J’y ai rapidement pris goût comme pour Facebook et ce réseau social m’a d’ailleurs permis de trouver d’autres sponsors par la suite.

Il faut savoir que nous avons le statut d’athlète de haut-niveau, mais pas de professionnel donc il est difficile d’en vivre sereinement sans avoir une activité à côté. Nous avons la chance de faire un sport très visuel, dans des cadres exceptionnels donc nous avons la possibilité d’avoir beaucoup de contenus (photos et vidéos) agréables à regarder et qui font un peu rêver. Avec les réseaux sociaux, c’est d’autant plus facile aujourd’hui de se faire connaître, car nous avons plusieurs plateformes pour créer des comptes et montrer notre vie sur les pistes et en dehors. Au quotidien, ce n’est en revanche pas simple de gérer tout ça, c’est un vrai travail et j’ai la chance d’avoir mes parents qui m’aident. Facebook, Twitter et Instagram me permettent d’obtenir ce complément de revenus et d’être plus sereine en me focalisant toujours plus sur le snow.

PROMOUVOIR MON IMAGE ET CELLE DU BOARDERCROSS

Il y a beaucoup de choses à prendre en compte pour gérer son image : il faut définir les valeurs que l’on veut promouvoir, choisir des marques en fonction de ce qu’elles représentent, définir les grandes lignes que je vais suivre pour mes publications. Sur les réseaux tout peut aller très vite, une image prend plus de temps à construire, mais peut être vite abimée si on fait des mauvais choix. Je suis très proche de ma communauté, je partage tout, les bons moments, mais aussi les mauvais, et il y a un vrai lien qui s’est créé. Lorsque je me suis blessée récemment (ce qui m’a couté cher pour les JO cette année) j’ai reçu énormément de soutien et ça m’a beaucoup touché. J’ai pris le temps de tous les lire et d’y répondre.

Aujourd’hui je suis de plus en plus sollicitée par des marques pour être sponsor ou juste pour faire une opération avec eux, mais aussi par des associations.
Ça permet de toucher un autre public quand on fait une pub pour une marque qui n’est pas notre sponsor, et donc de promouvoir également le boardercross. C’est aussi un objectif important pour moi de faire connaître davantage ma discipline avec mes coéquipières.

Un de mes projets à venir par exemple est avec Mont-blanc Hélicoptère, qui fait du secourisme, et nous allons faire des vidéos sur ce thème. Ça me tient à cœur, car j’ai été jeune sapeur-pompier pendant 6 ans et c’est important d’avoir le soutien hélico en montagne pour sauver des vies, j’ai pu le constater à maintes reprises.

Je ne suis pas totalement guérie de ma blessure au genou, je dois revoir le chirurgien et attendre son diagnostic. Si je peux finir cette saison, j’aimerais décrocher un podium en coupe du monde, et sinon je vais me préparer pour la saison prochaine pour arriver en pleine forme pour les mondiaux notamment. Bien sûr à moyen terme les JO 2022 sont l’objectif principal pour moi.

Je ne participerai pas aux Jeux Olympiques cette année, mais je serais devant la télé en tant que première supportrice. Je n’ai aucun doute sur le fait que les filles vont ramener des médailles ! Et bien sûr je vais supporter toute l’équipe de France !

MANON

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