MAHMOUD “BRAK” GASSAMA : PROFESSION ANIMATEUR ESPORT

Alors que la saison 2 de l’Orange E-Ligue 1 vient de reprendre sur BeIN Sports, découvrez l’un de ses animateurs phare, Mahmoud “Brak” Gassama. Il se livre sur Sans Filtre sur son parcours pour devenir l’une des voix reconnues de la scène de la scène FIFA, de sa passion précoce pour l’univers vidéo ludique à ses multiples casquettes aujourd’hui.
Brak
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Les athlètes sont souvent imperméables à toute communication avant que la compétition ne soit terminée. La rubrique « Dans la peau » permet à un sportif de partager avec vous ces moments secrets et déterminants qui forgent la réussite de leurs projets.

Alors que la saison 2 de l’Orange E-Ligue 1 vient de reprendre sur BeIN Sports, découvrez l’un de ses animateurs phare, Mahmoud “Brak” Gassama. Il se livre sur Sans Filtre sur son parcours pour devenir l’une des voix reconnues de la scène de la scène FIFA, de sa passion précoce pour l’univers vidéo ludique à ses multiples casquettes aujourd’hui.

Le premier souvenir qui me vient quand je pense aux jeux vidéo est lié à mes frères qui jouaient sur Gameboy. Je les regardais, envieux, car je ne pouvais prétendre à jouer pour le moment, c’était les grands frères d’abord. C’est assez drôle et mémorable quand j’y pense.

J’ai vraiment commencé à l’âge de 7 ans sur les consoles « old generation » comme la Mega Drive où j’ai pu découvrir Sonic dont je suis toujours aussi fan, ou la Super Nintendo. C’est un jeu de hockey sur glace, NHL 95, qui m’a fait en premier ressentir le côté sport collectif dans le monde vidéo ludique. Mon esprit de compétition s’est forgé un peu plus tard, lorsque nous jouions à Daytona USA avec mes frères. Il y avait une course particulière qu’il fallait réaliser en moins de 17 secondes, et nous avons passé des journées entières pour battre ce record.

À la différence de mes frères qui jouaient moins ponctuellement, j’ai vraiment été piqué par les jeux vidéo. J’étais du genre à emmener ma Game Boy Color au collège, échanger des Pokémons avec mes amis et à me la faire confisquer tellement j’y jouais. Les jeux, ça me prenait l’esprit, je ne pensais presque qu’à ça.

DE MA PASSION POUR LE FOOT À FIFA

J’ai toujours été un passionné de foot sans être un pratiquant, c’est vraiment le sport que je préfère et la pratique des jeux vidéo a vraiment été un complément à tout ça. C’est donc naturellement que je me suis dirigé vers ce genre de jeu, de mes premières parties sur Italia 90 (Mega Drive) à FIFA 18.

J’ai commencé à avoir un bon niveau sur la série Pro Evolution Soccer. À l’époque, Bruce Grannec (ancien champion du monde de PES et FIFA, aujourd’hui mon acolyte sur BeIN Sports) m’avait bien défini : « tu es entre le très bon joueur et le bon joueur ». Cette phrase simple en apparence soulignait mon côté irrégulier, capable de battre les meilleurs joueurs, mais aussi de me trouer complètement en compétition.

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C’est naturellement que l’envie de commenter m’est venue quand j’ai vu des tournois de Counter Strike. J’ai découvert à ce moment-là l’univers des commentaires de jeux vidéo et il y a eu un vrai déclic en moi. Vu que je n’allais que rarement au bout lors des tournois auxquels je participais, je proposais souvent aux organisateurs de commenter la finale du tournoi pour mettre un peu d’animation, d’ambiance. Au début sur PES 5 et 6 à 17 ans, puis comme l’ensemble de la communauté j’ai migré sur FIFA par la suite.

Au début c’était très difficile de voir ça comme une voie professionnelle stable. Je faisais ça uniquement par passion, alors qu’à côté je me prédestinais à des études d’informatique. J’ai ensuite tenté ma chance dans une carrière de comédien qui m’a finalement beaucoup aidé aujourd’hui.

Quand on commente une compétition devant plusieurs milliers de personnes, tu es obligé de bien pratiquer le fameux lâcher-prise, mais également de savoir ambiancer le public. Des techniques apprises sur les plateaux de tournage comme varier le rythme, poser sa voix, monter et descendre les octaves sont bien évidemment ressorties lors de mes casts FIFA. Une carrière de comédien que je souhaite continuer si cela s’intègre dans mon emploi du temps cadencé par le rythme de l’eSport actuellement.

Inconsciemment, être commentateur m’a toujours attiré. Plus jeune, je regardais certains matchs en portant plus mon attention sur les commentaires que sur le jeu en lui-même. À mes débuts, je n’avais pas de modèle à suivre, car personne ne commentait de match sur FIFA. J’ai clairement été inspiré par les commentateurs de foot et notamment Thierry Gilardi pour sa chaleur qui prenait les gens. J’essaie par exemple de capter le public pour lui donner l’envie de regarder le match, en montrant que je suis en train de vibrer afin qu’ils comprennent qu’il se passe une performance exceptionnelle. Pour être plus précis, mon rôle est celui du tampon afin de guider le public à la différence du consultant qui est plus là pour apporter une analyse technique (c’est aujourd’hui le rôle de Bruce Grannec).

Pour comparer avec le vrai foot, dans le commentaire FIFA on est dans l’instant présent, on n’a pas vraiment le temps de se reposer. Il faut être alerte, car un match peut tourner à n’importe quel moment alors que les commentateurs de foot ont le temps d’installer les actions. Commenter un match pourrait être une expérience amusante, Florent Houzot nous a d’ailleurs promis d’en faire un de Ligue 1 cette saison. Je suis un peu dans l’expectative, mais très excité à l’idée de le faire.

Cast FIFA 18 Brak & Bruce Grannec - ESWC 2018

Devenir une des voix reconnues de FIFA m’a permis d’en faire mon métier et je suis ambassadeur EA Sports depuis quelques années. La profondeur de la nouvelle version FIFA 18, le rend d’ailleurs incontournable avec notamment le mode Fifa Ultimate Team. À l’image de la communauté de joueur, je pense être parti pour rester avec FIFA de nombreuses années.

PAS SEULEMENT COMMENTATEUR

Aujourd’hui j’ai de multiples casquettes et je pense que je me définirais avant tout comme un animateur spécialisé dans l’eSport que ce soit sur BeIN Sports, sur ma chaîne YouTube ou sur Twitch. Certains aiment me qualifier de showman, et c’est finalement ce côté-là qui me définit le mieux. Même si je ne suis qu’au début dans ma carrière, je suis assez fier du chemin parcouru. Mes parents sont immigrés sénégalais, donc pour eux les jeux vidéo c’était assez abstrait. Malgré leur réticence, ils ont vite vu que je savais mettre certaines limites quand il le fallait et vu que ça marche un peu pour moi, ils estiment aujourd’hui que cette passion est positive.

D’un point de vue plus global, nous avons encore énormément de travail pour faire progresser l’eSport et nous ne devons surtout pas nous reposer sur nos lauriers. Par exemple en TV, il y a aujourd’hui seulement 4 émissions sur l’eSport. On doit encore répondre à certaines problématiques des patrons de chaînes pour démocratiser notre domaine : comment peut-on passer du Street Fighter en TV sans recevoir de plaintes du CSA ? Comment rendre un match de League Of Legends accessible ? …

J’ai la fierté d’avoir été là lorsque ça a émergé et je me sens obligé de m’y investir pleinement pour y faire adhérer un maximum de gens. Plein d’autres personnes y travaillent en dehors des médias traditionnels comme l’association France ESport qui est dirigée par des gens qui connaissent très bien l’eSport.

Mes objectifs pour cette saison ne vont pas être bouleversés. Nous avons repris depuis un mois l’Orange Ligue 1 sur BeIN Sports après une bonne première saison. Nous essayons d’apporter quelques nouveautés et un peu de fraîcheur dans l’émission. Je veux également continuer à développer ma chaîne YouTube et ma chaîne Twitch, car ce sont des axes qui me font plaisir.

Si je devais me voir dans quelques années, j’espère être toujours dans ce monde-là à animer des shows peut-être plus importants. Mon but premier reste de faire progresser l’eSport mais aussi de faire exister FIFA dans cette discipline.

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